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Choix de poésies
Re: Choix de poésies
Samuel Taylor Coleridge (1772-1834)
La balade du vieux marin
Écume aux vagues, faveurs du vent,
Sillage libre derrière s’ouvrant,
Dans le silence de cette Mer
Nous avançâmes les tout premiers.
Tombé le vent, tombées les Voiles,
Une infinie tristesse s’étend,
Nos bouches seules brisent en parlant
Le grand silence de l’Océan.
Dans la fusion de cuivre du ciel
L’astre sanglant tous les midis
Droit sur le mât vient se percher,
À peine plus grand qu’une grosse lune.
Jour après jour encalminés,
Ni voile ni vent de la journée
Nous avions l’air d’un Vaisseau peint
Sur une toile peinte d’Océan.
Au lieu de la Croix l’Albatros
À mon cou était accroché.
La balade du vieux marin
Écume aux vagues, faveurs du vent,
Sillage libre derrière s’ouvrant,
Dans le silence de cette Mer
Nous avançâmes les tout premiers.
Tombé le vent, tombées les Voiles,
Une infinie tristesse s’étend,
Nos bouches seules brisent en parlant
Le grand silence de l’Océan.
Dans la fusion de cuivre du ciel
L’astre sanglant tous les midis
Droit sur le mât vient se percher,
À peine plus grand qu’une grosse lune.
Jour après jour encalminés,
Ni voile ni vent de la journée
Nous avions l’air d’un Vaisseau peint
Sur une toile peinte d’Océan.
Au lieu de la Croix l’Albatros
À mon cou était accroché.
Re: Choix de poésies
Connaissez-vous les "Chants d'Innocence et d'Expérience" de William Blake ?Sao Mai a écrit:William Blake (1757-1827) explore la convivialité du bien et du mal et s’interroge : comment le créateur a pu engendrer la beauté et l’horreur.
Tigre, Tigre ! ton éclair luit
Dans les forêts de la nuit,
Quelle main, quel œil immortels
Purent fabriquer ton effrayante symétrie ?
Dans quelles profondeurs, quels cieux lointains
Brûla le feu de tes yeux ?
Aucune aile ne pourrait les atteindre.
Aucune main ne pourrait forger ton regard.
Et quelle épaule et quel art
Purent tordre les fibres de ton cœur ?
Et quand ce coeur commença de battre,
Quelle main, quel pied surhumains ?
Qu’était le marteau ? Que fut la chaîne ?
Quelle fournaise forgea ton cerveau ?
Sur quelle enclume ? Quelle effrayante étreinte
Osa fondre en toi ses terreurs de mort ?
Quand les étoiles abandonnèrent leurs lances,
Et trempèrent le ciel de larmes,
A-t-il souri de l’œuvre accomplie ?
Celui qui créa l’Agneau a-t-il pu te créer ?
Tigre, Tigre ! ton éclair luit
Dans les forêts de la nuit,
Quelle main, quel œil immortel
Osèrent fabriquer ton effrayante symétrie ?
Re: Choix de poésies
Magnifique Sao Mai que ce poèmeSao Mai a écrit:Samuel Taylor Coleridge (1772-1834)
La balade du vieux marin
Écume aux vagues, faveurs du vent,
Sillage libre derrière s’ouvrant,
Dans le silence de cette Mer
Nous avançâmes les tout premiers.
Tombé le vent, tombées les Voiles,
Une infinie tristesse s’étend,
Nos bouches seules brisent en parlant
Le grand silence de l’Océan.
Dans la fusion de cuivre du ciel
L’astre sanglant tous les midis
Droit sur le mât vient se percher,
À peine plus grand qu’une grosse lune.
Jour après jour encalminés,
Ni voile ni vent de la journée
Nous avions l’air d’un Vaisseau peint
Sur une toile peinte d’Océan.
Au lieu de la Croix l’Albatros
À mon cou était accroché.
Re: Choix de poésies
Oui, Etaine je connais les "Chants d' Innocence et d'Expérience'. J'aime aussi beaucoup la poésie anglaise et certains poètes me touchent plus que d'autres, naturellement.
Re: Choix de poésies
Nicolaï Nekrassov (1821-1877)
Les seules larmes
Lorsqu’aux champs de combat, pour les rois sans remords
Gisent, sanglants, les corps qu’étreint la mort jalouse,
Je ne plains pas l’ami, je ne plains pas l’épouse
Je ne plains pas même les morts.
L’épouse s’éprendra, demain, d’un nouveau rêve,
L’ami ne saura plus le nom de son ami,
Mais il est quelque part une âme qui, parmi
Tant d’oublis, souffrira sans trêve.
Parmi l’œuvre hypocrite et les fausses douleurs,
La bassesse et la prose et toutes nos ivraies,
En l’univers humain il n’est de larmes vraies,
Ô pauvres mères, que vos pleurs !
Elles n’oublieront point, les chères douloureuses,
Les enfants égorgés loin de leurs tendres bras,
Pas plus, Saule, que toi tu ne relèveras
Tes fidèles branches pleureuses !
Les seules larmes
Lorsqu’aux champs de combat, pour les rois sans remords
Gisent, sanglants, les corps qu’étreint la mort jalouse,
Je ne plains pas l’ami, je ne plains pas l’épouse
Je ne plains pas même les morts.
L’épouse s’éprendra, demain, d’un nouveau rêve,
L’ami ne saura plus le nom de son ami,
Mais il est quelque part une âme qui, parmi
Tant d’oublis, souffrira sans trêve.
Parmi l’œuvre hypocrite et les fausses douleurs,
La bassesse et la prose et toutes nos ivraies,
En l’univers humain il n’est de larmes vraies,
Ô pauvres mères, que vos pleurs !
Elles n’oublieront point, les chères douloureuses,
Les enfants égorgés loin de leurs tendres bras,
Pas plus, Saule, que toi tu ne relèveras
Tes fidèles branches pleureuses !
Re: Choix de poésies
Ce que j'ai aimé dans "Les Chants d'Innocence et d'Expérience" c'est la lumière et les ténèbres. Cette vérité éclairée sur les Hommes.Sao Mai a écrit:Oui, Etaine je connais les "Chants d' Innocence et d'Expérience'. J'aime aussi beaucoup la poésie anglaise et certains poètes me touchent plus que d'autres, naturellement.
En dehors de William Blake, j'aime aussi d'autres poètes anglais comme Lord Byron et John Keats.
Re: Choix de poésies
J’aime aussi beaucoup Lord Byron, surtout « Le Corsaire » dont voici un extraitEtaine a écrit:Ce que j'ai aimé dans "Les Chants d'Innocence et d'Expérience" c'est la lumière et les ténèbres. Cette vérité éclairée sur les Hommes.Sao Mai a écrit:Oui, Etaine je connais les "Chants d' Innocence et d'Expérience'. J'aime aussi beaucoup la poésie anglaise et certains poètes me touchent plus que d'autres, naturellement.
En dehors de William Blake, j'aime aussi d'autres poètes anglais comme Lord Byron et John Keats.
Une voile, une voile ! Ah ! quelque riche prise !
Que dit le télescope ? Et quelle nation ?
Point de capture, hélas ! mais on voit sous la brise
Briller le drapeau rouge. Et plus de question :
C’est une voile amie, elle revient fidèle,
Vents propices, soufflez ! Elle ancre avant le soir,
Et le cap est doublé ; l’orgueilleuse nacelle
S’avance dans la baie. Ah ! beau spectacle à voir !
Son aile déployée, elle fend glorieuse
L’écume, mais jamais pour fuir des ennemis.
Elle glisse animée, être vivant ! heureuse,
Elle semble affronter les périlleux conflits.
Qui ne voudrait braver le canon, le naufrage,
Roi d’un vaisseau peuplé, pour régner sur la plage !
Roi d’un vaisseau peuplé, pour régner sur la plage !
Re: Choix de poésies
Voici un poème de Lord Byron que j'aime beaucoup, mais certes bien plus sombre que "Le Corsaire" :Sao Mai a écrit:J’aime aussi beaucoup Lord Byron, surtout « Le Corsaire » dont voici un extraitEtaine a écrit:Ce que j'ai aimé dans "Les Chants d'Innocence et d'Expérience" c'est la lumière et les ténèbres. Cette vérité éclairée sur les Hommes.Sao Mai a écrit:Oui, Etaine je connais les "Chants d' Innocence et d'Expérience'. J'aime aussi beaucoup la poésie anglaise et certains poètes me touchent plus que d'autres, naturellement.
En dehors de William Blake, j'aime aussi d'autres poètes anglais comme Lord Byron et John Keats.
Une voile, une voile ! Ah ! quelque riche prise !
Que dit le télescope ? Et quelle nation ?
Point de capture, hélas ! mais on voit sous la brise
Briller le drapeau rouge. Et plus de question :
C’est une voile amie, elle revient fidèle,
Vents propices, soufflez ! Elle ancre avant le soir,
Et le cap est doublé ; l’orgueilleuse nacelle
S’avance dans la baie. Ah ! beau spectacle à voir !
Son aile déployée, elle fend glorieuse
L’écume, mais jamais pour fuir des ennemis.
Elle glisse animée, être vivant ! heureuse,
Elle semble affronter les périlleux conflits.Qui ne voudrait braver le canon, le naufrage,
Roi d’un vaisseau peuplé, pour régner sur la plage !
Fragment
Le jour où la voix d’un père me rappellera au céleste séjour, et où mon âme partira joyeuse ; quand mon ombre voyagera sur l’aile des vents, ou, couverte d’un nuage sombre, descendra sur le flanc de la montagne, oh ! qu’une urne magnifique n’enferme point ma cendre et ne marque point le lieu où la terre retourne à la terre !
Point de longue inscription, point de marbre chargé de mon éloge : que, pour toute épitaphe, on écrive mon nom.
S’il faut autre chose pour honorer ma cendre, eh bien ! je ne veux pas d’autre gloire !
Que ce soit là le seul indice du lieu de ma sépulture !
Si cela ne suffit pas pour me rappeler au souvenir des hommes, je consens qu’on m’oublie.
Lord Byron
Re: Choix de poésies
Et voici un de mes poèmes préférés de John Keats :
Brillante étoile
Brillante étoile ! Que ne suis-je comme toi immuable,
Non seul dans la splendeur tout en haut de la nuit,
Observant, paupières éternelles ouvertes,
De la nature patient ermite sans sommeil,
Les eaux mouvantes dans leur tâche rituelle,
Purifier les rivages de l’homme sur la terre,
Ou fixant le nouveau léger masque jeté
De la neige sur les montagnes et les landes-
Non-mais toujours immuable, toujours inchangé,
Reposant sur le beau sein mûri de mon amour,
Sentir toujours son lent soulèvement,
Toujours en éveil dans un trouble exquis,
Encore son souffle entendre, tendrement repris,
Et vivre ainsi toujours-ou défaillir dans la mort.
John Keats
Brillante étoile
Brillante étoile ! Que ne suis-je comme toi immuable,
Non seul dans la splendeur tout en haut de la nuit,
Observant, paupières éternelles ouvertes,
De la nature patient ermite sans sommeil,
Les eaux mouvantes dans leur tâche rituelle,
Purifier les rivages de l’homme sur la terre,
Ou fixant le nouveau léger masque jeté
De la neige sur les montagnes et les landes-
Non-mais toujours immuable, toujours inchangé,
Reposant sur le beau sein mûri de mon amour,
Sentir toujours son lent soulèvement,
Toujours en éveil dans un trouble exquis,
Encore son souffle entendre, tendrement repris,
Et vivre ainsi toujours-ou défaillir dans la mort.
John Keats
Re: Choix de poésies
Etaine a écrit:Et voici un de mes poèmes préférés de John Keats :
Brillante étoile
Brillante étoile ! Que ne suis-je comme toi immuable,
Non seul dans la splendeur tout en haut de la nuit,
Observant, paupières éternelles ouvertes,
De la nature patient ermite sans sommeil,
Les eaux mouvantes dans leur tâche rituelle,
Purifier les rivages de l’homme sur la terre,
Ou fixant le nouveau léger masque jeté
De la neige sur les montagnes et les landes-
Non-mais toujours immuable, toujours inchangé,
Reposant sur le beau sein mûri de mon amour,
Sentir toujours son lent soulèvement,
Toujours en éveil dans un trouble exquis,
Encore son souffle entendre, tendrement repris,
Et vivre ainsi toujours-ou défaillir dans la mort.
John Keats
Re: Choix de poésies
J'aime beaucoup. C'est intense et sobre à la fois. Merci Etaine pour le partage.Etaine a écrit:Voici un poème de Lord Byron que j'aime beaucoup, mais certes bien plus sombre que "Le Corsaire" :Sao Mai a écrit:J’aime aussi beaucoup Lord Byron, surtout « Le Corsaire » dont voici un extraitEtaine a écrit:
Ce que j'ai aimé dans "Les Chants d'Innocence et d'Expérience" c'est la lumière et les ténèbres. Cette vérité éclairée sur les Hommes.
En dehors de William Blake, j'aime aussi d'autres poètes anglais comme Lord Byron et John Keats.
Une voile, une voile ! Ah ! quelque riche prise !
Que dit le télescope ? Et quelle nation ?
Point de capture, hélas ! mais on voit sous la brise
Briller le drapeau rouge. Et plus de question :
C’est une voile amie, elle revient fidèle,
Vents propices, soufflez ! Elle ancre avant le soir,
Et le cap est doublé ; l’orgueilleuse nacelle
S’avance dans la baie. Ah ! beau spectacle à voir !
Son aile déployée, elle fend glorieuse
L’écume, mais jamais pour fuir des ennemis.
Elle glisse animée, être vivant ! heureuse,
Elle semble affronter les périlleux conflits.Qui ne voudrait braver le canon, le naufrage,
Roi d’un vaisseau peuplé, pour régner sur la plage !
Fragment
Le jour où la voix d’un père me rappellera au céleste séjour, et où mon âme partira joyeuse ; quand mon ombre voyagera sur l’aile des vents, ou, couverte d’un nuage sombre, descendra sur le flanc de la montagne, oh ! qu’une urne magnifique n’enferme point ma cendre et ne marque point le lieu où la terre retourne à la terre !
Point de longue inscription, point de marbre chargé de mon éloge : que, pour toute épitaphe, on écrive mon nom.
S’il faut autre chose pour honorer ma cendre, eh bien ! je ne veux pas d’autre gloire !
Que ce soit là le seul indice du lieu de ma sépulture !
Si cela ne suffit pas pour me rappeler au souvenir des hommes, je consens qu’on m’oublie.
Lord Byron
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