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Choix de poésies
Re: Choix de poésies
il est d'ailleurs recopié , artisanal ..
il m’a beaucoup plu aussi
tellement réel , comme une lettre presque !
émouvant
il m’a beaucoup plu aussi
tellement réel , comme une lettre presque !
émouvant
Re: Choix de poésies
Un baiser sur mon front ! un baiser, même en rêve !
Mais de mon front pensif le frais baiser s'enfuit ;
Mais de mes jours taris l'été n'a plus de sève ;
Mais l'Aurore jamais n'embrassera la Nuit.
Elle rêvait sans doute aussi que son haleine
Me rendait les climats de mes jeunes saisons,
Que la neige fondait sur une tête humaine,
Et que la fleur de l'âme avait deux floraisons.
Elle rêvait sans doute aussi que sur ma joue
Mes cheveux par le vent écartés de mes yeux,
Pareils aux jais flottants que sa tête secoue,
Noyaient ses doigts distraits dans leurs flocons soyeux.
Elle rêvait sans doute aussi que l'innocence
Gardait contre un désir ses roses et ses lis ;
Que j'étais Jocelyn et qu'elle était Laurence,
Que la vallée en fleurs nous cachait dans ses plis.
Elle rêvait sans doute aussi que mon délire
En vers mélodieux pleurait comme autrefois ;
Que mon cœur sous sa main devenait une lyre
Qui dans un seul soupir accentuait deux voix.
Fatale vision ! Tout mon être frissonne ;
On dirait que mon sang veut remonter son cours.
Enfant, ne dites plus vos rêves à personne,
Et ne rêvez jamais, ou bien rêvez toujours !
Alphonse de Lamartine.
Mais de mon front pensif le frais baiser s'enfuit ;
Mais de mes jours taris l'été n'a plus de sève ;
Mais l'Aurore jamais n'embrassera la Nuit.
Elle rêvait sans doute aussi que son haleine
Me rendait les climats de mes jeunes saisons,
Que la neige fondait sur une tête humaine,
Et que la fleur de l'âme avait deux floraisons.
Elle rêvait sans doute aussi que sur ma joue
Mes cheveux par le vent écartés de mes yeux,
Pareils aux jais flottants que sa tête secoue,
Noyaient ses doigts distraits dans leurs flocons soyeux.
Elle rêvait sans doute aussi que l'innocence
Gardait contre un désir ses roses et ses lis ;
Que j'étais Jocelyn et qu'elle était Laurence,
Que la vallée en fleurs nous cachait dans ses plis.
Elle rêvait sans doute aussi que mon délire
En vers mélodieux pleurait comme autrefois ;
Que mon cœur sous sa main devenait une lyre
Qui dans un seul soupir accentuait deux voix.
Fatale vision ! Tout mon être frissonne ;
On dirait que mon sang veut remonter son cours.
Enfant, ne dites plus vos rêves à personne,
Et ne rêvez jamais, ou bien rêvez toujours !
Alphonse de Lamartine.
Re: Choix de poésies
.... Car la Miséricorde Possède un cœur humain,
La Pitié, un visage humain,
Et l'Amour, la forme humaine du divin,
Et la paix, le vêtement humain.
William Blake, Chants d'Innocence
(L'Image Divine)
La Pitié, un visage humain,
Et l'Amour, la forme humaine du divin,
Et la paix, le vêtement humain.
William Blake, Chants d'Innocence
(L'Image Divine)
Re: Choix de poésies
La Cruauté possède un Cœur Humain,
Et la Jalousie, un Visage Humain,
La Terreur, la Forme Humaine du Divin,
Et le Secret, le Vêtement Humain.
Le Vêtement Humain est un Métal forgé,
La Forme Humaine, une Forge embrasée,
Le Visage Humain, une Fournaise scellée,
Le Cœur Humain, sa Gorge affamé.
William Blake, Chants d'Expérience
(Une Image Divine)
Et la Jalousie, un Visage Humain,
La Terreur, la Forme Humaine du Divin,
Et le Secret, le Vêtement Humain.
Le Vêtement Humain est un Métal forgé,
La Forme Humaine, une Forge embrasée,
Le Visage Humain, une Fournaise scellée,
Le Cœur Humain, sa Gorge affamé.
William Blake, Chants d'Expérience
(Une Image Divine)
Re: Choix de poésies
kikou Etaine, je ne connais pas du tout, MERCI je vais chercher en grande surface si il est possible de l'avoir en livre/pocheEtaine a écrit:.... Car la Miséricorde Possède un cœur humain,
La Pitié, un visage humain,
Et l'Amour, la forme humaine du divin,
Et la paix, le vêtement humain.
William Blake, Chants d'Innocence
(L'Image Divine)
Re: Choix de poésies
Liberté
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids et les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom
Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom
Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom
...
Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes mains réunies
J'écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom
Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté…
Paul Éluard (1895-1952)
Poésie et Vérité
Poésie et Vérité
Re: Choix de poésies
La grand'mère
Voici trois ans qu'est morte ma grand'mère,
La bonne femme, — et, quand on l'enterra,
Parents, amis, tout le monde pleura
D'une douleur bien vraie et bien amère.
Moi seul j'errais dans la maison, surpris
Plus que chagrin ; et, comme j'étais proche
De son cercueil, — quelqu'un me fit reproche
De voir cela sans larmes et sans cris.
Douleur bruyante est bien vite passée :
Depuis trois ans, d'autres émotions,
Des biens, des maux, — des révolutions, —
Ont dans les murs sa mémoire effacée.
Moi seul j'y songe, et la pleure souvent ;
Depuis trois ans, par le temps prenant force,
Ainsi qu'un nom gravé dans une écorce,
Son souvenir se creuse plus avant !
Gérard de Nerval
(Recueil Odelettes 1854)
Voici trois ans qu'est morte ma grand'mère,
La bonne femme, — et, quand on l'enterra,
Parents, amis, tout le monde pleura
D'une douleur bien vraie et bien amère.
Moi seul j'errais dans la maison, surpris
Plus que chagrin ; et, comme j'étais proche
De son cercueil, — quelqu'un me fit reproche
De voir cela sans larmes et sans cris.
Douleur bruyante est bien vite passée :
Depuis trois ans, d'autres émotions,
Des biens, des maux, — des révolutions, —
Ont dans les murs sa mémoire effacée.
Moi seul j'y songe, et la pleure souvent ;
Depuis trois ans, par le temps prenant force,
Ainsi qu'un nom gravé dans une écorce,
Son souvenir se creuse plus avant !
Gérard de Nerval
(Recueil Odelettes 1854)
Re: Choix de poésies
Super émouvant et pas que cela ...........Etaine a écrit:La grand'mère
Voici trois ans qu'est morte ma grand'mère,
La bonne femme, — et, quand on l'enterra,
Parents, amis, tout le monde pleura
D'une douleur bien vraie et bien amère.
Moi seul j'errais dans la maison, surpris
Plus que chagrin ; et, comme j'étais proche
De son cercueil, — quelqu'un me fit reproche
De voir cela sans larmes et sans cris.
Douleur bruyante est bien vite passée :
Depuis trois ans, d'autres émotions,
Des biens, des maux, — des révolutions, —
Ont dans les murs sa mémoire effacée.
Moi seul j'y songe, et la pleure souvent ;
Depuis trois ans, par le temps prenant force,
Ainsi qu'un nom gravé dans une écorce,
Son souvenir se creuse plus avant !
Gérard de Nerval
(Recueil Odelettes 1854)
Re: Choix de poésies
Annabel Lee
C'était il y a longtemps, très longtemps,
Dans un royaume au bord de l'océan,
y vivait une vierge que vous pourriez connaître
Du nom d'Annabel Lee;
Cette vierge vivait sans autre pensée
Que de m'aimer et d'être mon aimée.
Elle était une enfant et j'étais un enfant,
Dans ce royaume au bord de l'océan,
Mais nous aimions d'un amour
qui était plus que de l'amour
Moi et mon Annabel Lee,
D'un amour tel que les séraphins du Ciel
Nous jalousaient elle et moi.
Et c'est pourquoi, il y a longtemps,
Dans ce royaume au bord de l'océan,
Les vents firent éclater un nuage et glacèrent
Ma toute belle Annabel Lee ;
Si bien que ses nobles parents sont venus
Et l'ont emportée loin de moi
Pour l'enfermer dans un tombeau
Dans ce royaume au bord de l'océan.
Les anges, loin d'être aussi heureux que nous au Ciel,
Nous envièrent elle et moi :
Oui ! C'est pour cela (comme chacun le sait
Dans ce royaume au bord de l'océan)
Qu'une nuit le vent surgit d'un nuage
Et glaça, et tua mon Annabel Lee.
Mais notre amour était beaucoup plus fort que l'amour
De nos aînés, de bien des personnes
Beaucoup plus sages que nous,
Et jamais les anges du Ciel là-haut
Ni les démons au fin fond de l'océan
Ne pourront séparer mon âme de l'âme
De ma toute belle Annabel Lee.
Car la lune ne luit jamais, sans qu'elle me porte
Des rêves d'Annabel Lee, la toute belle,
Et les étoiles ne se lèvent jamais, sans que je sente
Les yeux vifs d'Annabel Lee, ma toute belle,
Ainsi, aux rives de la nuit, je me couche à côté
De ma chérie! Ma chérie, ma vie, ma promise,
Dans son tombeau, là, au bord de l'océan,
Dans sa tombe, à côté de l'océan.
Edgar Allan Poe
Trad. Roseau
C'était il y a longtemps, très longtemps,
Dans un royaume au bord de l'océan,
y vivait une vierge que vous pourriez connaître
Du nom d'Annabel Lee;
Cette vierge vivait sans autre pensée
Que de m'aimer et d'être mon aimée.
Elle était une enfant et j'étais un enfant,
Dans ce royaume au bord de l'océan,
Mais nous aimions d'un amour
qui était plus que de l'amour
Moi et mon Annabel Lee,
D'un amour tel que les séraphins du Ciel
Nous jalousaient elle et moi.
Et c'est pourquoi, il y a longtemps,
Dans ce royaume au bord de l'océan,
Les vents firent éclater un nuage et glacèrent
Ma toute belle Annabel Lee ;
Si bien que ses nobles parents sont venus
Et l'ont emportée loin de moi
Pour l'enfermer dans un tombeau
Dans ce royaume au bord de l'océan.
Les anges, loin d'être aussi heureux que nous au Ciel,
Nous envièrent elle et moi :
Oui ! C'est pour cela (comme chacun le sait
Dans ce royaume au bord de l'océan)
Qu'une nuit le vent surgit d'un nuage
Et glaça, et tua mon Annabel Lee.
Mais notre amour était beaucoup plus fort que l'amour
De nos aînés, de bien des personnes
Beaucoup plus sages que nous,
Et jamais les anges du Ciel là-haut
Ni les démons au fin fond de l'océan
Ne pourront séparer mon âme de l'âme
De ma toute belle Annabel Lee.
Car la lune ne luit jamais, sans qu'elle me porte
Des rêves d'Annabel Lee, la toute belle,
Et les étoiles ne se lèvent jamais, sans que je sente
Les yeux vifs d'Annabel Lee, ma toute belle,
Ainsi, aux rives de la nuit, je me couche à côté
De ma chérie! Ma chérie, ma vie, ma promise,
Dans son tombeau, là, au bord de l'océan,
Dans sa tombe, à côté de l'océan.
Edgar Allan Poe
Trad. Roseau
Re: Choix de poésies
Oui, en effet.papillon a écrit:Super émouvant et pas que cela ...........Etaine a écrit:La grand'mère
Voici trois ans qu'est morte ma grand'mère,
La bonne femme, — et, quand on l'enterra,
Parents, amis, tout le monde pleura
D'une douleur bien vraie et bien amère.
Moi seul j'errais dans la maison, surpris
Plus que chagrin ; et, comme j'étais proche
De son cercueil, — quelqu'un me fit reproche
De voir cela sans larmes et sans cris.
Douleur bruyante est bien vite passée :
Depuis trois ans, d'autres émotions,
Des biens, des maux, — des révolutions, —
Ont dans les murs sa mémoire effacée.
Moi seul j'y songe, et la pleure souvent ;
Depuis trois ans, par le temps prenant force,
Ainsi qu'un nom gravé dans une écorce,
Son souvenir se creuse plus avant !
Gérard de Nerval
(Recueil Odelettes 1854)
Re: Choix de poésies
Etaine !!!!!!!!!!! tu me rappelles une poétesse d'un autre fofoEtaine a écrit:Annabel Lee
C'était il y a longtemps, très longtemps,
Dans un royaume au bord de l'océan,
y vivait une vierge que vous pourriez connaître
Du nom d'Annabel Lee;
Cette vierge vivait sans autre pensée
Que de m'aimer et d'être mon aimée.
Elle était une enfant et j'étais un enfant,
Dans ce royaume au bord de l'océan,
Mais nous aimions d'un amour
qui était plus que de l'amour
Moi et mon Annabel Lee,
D'un amour tel que les séraphins du Ciel
Nous jalousaient elle et moi.
Et c'est pourquoi, il y a longtemps,
Dans ce royaume au bord de l'océan,
Les vents firent éclater un nuage et glacèrent
Ma toute belle Annabel Lee ;
Si bien que ses nobles parents sont venus
Et l'ont emportée loin de moi
Pour l'enfermer dans un tombeau
Dans ce royaume au bord de l'océan.
Les anges, loin d'être aussi heureux que nous au Ciel,
Nous envièrent elle et moi :
Oui ! C'est pour cela (comme chacun le sait
Dans ce royaume au bord de l'océan)
Qu'une nuit le vent surgit d'un nuage
Et glaça, et tua mon Annabel Lee.
Mais notre amour était beaucoup plus fort que l'amour
De nos aînés, de bien des personnes
Beaucoup plus sages que nous,
Et jamais les anges du Ciel là-haut
Ni les démons au fin fond de l'océan
Ne pourront séparer mon âme de l'âme
De ma toute belle Annabel Lee.
Car la lune ne luit jamais, sans qu'elle me porte
Des rêves d'Annabel Lee, la toute belle,
Et les étoiles ne se lèvent jamais, sans que je sente
Les yeux vifs d'Annabel Lee, ma toute belle,
Ainsi, aux rives de la nuit, je me couche à côté
De ma chérie! Ma chérie, ma vie, ma promise,
Dans son tombeau, là, au bord de l'océan,
Dans sa tombe, à côté de l'océan.
Edgar Allan Poe
Trad. Roseau
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