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Florilège de poèmes espagnols
Re: Florilège de poèmes espagnols
Jorge Guillén
Cierro los ojos
(Une rose dans les ténèbres. Mallarmé)
Cierro los ojos y el negror me advierte
Que no es negror, y alumbra unos destellos
Para darme a entender que sí son ellos
El fondo en algazara de la suerte,
Incógnita nocturna y tan fuerte
Que consigue ante mí romper sus sellos
Y sacar del abismo lo más bellos
Resplandores hostiles a la muerte.
Cierro los ojos. Y persiste un mundo
Grande que me deslumbra así, vacío
De su profundidad tumultuosa.
Mi certidumbre en la tiniebla fundo,
Tenebroso el relámpago es más mío,
En lo negro se yergue hasta una rosa.
Traduction : Claude Esteban
Je ferme les yeux
Je ferme les yeux et la noirceur m’annonce
Quelle est nulle noirceur et ses éclats
Me laissent entendre qu’ils sont là
Tel le fond joyeux de la chance,
L’inconnue, la nocturne, si puissante,
Quelle brise devant moi les sceaux
Pour tirer de l’abîme les plus beaux
Soleils hostiles à la mort.
Je ferme les yeux. Perdure un monde
Immense qui m’aveugle, délié
De son pouvoir profond tumultueux.
Je fonde sur l’obscur ma certitude.
Plus noir l’éclair est davantage mien
Et se dresse une rose dans les ténèbres.
Cierro los ojos
(Une rose dans les ténèbres. Mallarmé)
Cierro los ojos y el negror me advierte
Que no es negror, y alumbra unos destellos
Para darme a entender que sí son ellos
El fondo en algazara de la suerte,
Incógnita nocturna y tan fuerte
Que consigue ante mí romper sus sellos
Y sacar del abismo lo más bellos
Resplandores hostiles a la muerte.
Cierro los ojos. Y persiste un mundo
Grande que me deslumbra así, vacío
De su profundidad tumultuosa.
Mi certidumbre en la tiniebla fundo,
Tenebroso el relámpago es más mío,
En lo negro se yergue hasta una rosa.
Traduction : Claude Esteban
Je ferme les yeux
Je ferme les yeux et la noirceur m’annonce
Quelle est nulle noirceur et ses éclats
Me laissent entendre qu’ils sont là
Tel le fond joyeux de la chance,
L’inconnue, la nocturne, si puissante,
Quelle brise devant moi les sceaux
Pour tirer de l’abîme les plus beaux
Soleils hostiles à la mort.
Je ferme les yeux. Perdure un monde
Immense qui m’aveugle, délié
De son pouvoir profond tumultueux.
Je fonde sur l’obscur ma certitude.
Plus noir l’éclair est davantage mien
Et se dresse une rose dans les ténèbres.
Re: Florilège de poèmes espagnols
Gustavo Adolfo Bécquer
Cette Rimas est tirée de Libro de gorriones ( Livre des moineaux)
Cuando en la noche te envuelven
las alas de tul del sueño
y tus tendidas pestañas
semejan arcos de ébano,
por escuchar los latidos
de tu corazón inquieto
y reclinar tu dormida
cabeza sobre mi pecho,
diera, alma mía,
cuanto poseo,
¡la luz, el aire
y el pensamiento!
Cuando se clavan tus ojos
en un invisible objeto
y tus labios ilumina
de una sonrisa el reflejo,
por leer sobre tu frente
el callado pensamiento
que pasa como la nube
del mar sobre el ancho espejo,
diera, alma mía,
cuanto deseo,
¡la fama, el oro,
la gloria, el genio!
Cuando enmudece tu lengua
y se apresura tu aliento
y tus mejillas se encienden
y entornas tus ojos negros,
por ver entre sus pestañas
brillar con húmedo fuego
la ardiente chispa que brota
del volcán de los deseos,
diera, alma mía,
por cuanto espero,
la fe, el espíritu,
la tierra, el cielo.
Traduction : Robert Pageard
Quand dans la nuit t’enveloppent
Les ailes de tulle du sommeil,
Quand tes cils tendus
Semblent deux arcs d’ébène,
Pour écouter les battements
De ton cœur inquiet,
Et poser ta tête
Endormie sur ma poitrine,
Je te donnerais, ô mon âme,
Tout ce que je possède :
La lumière, l’air
Et la pensée !
Quand tes yeux se fixent
Sur un invisible objet,
Quand le reflet d’un sourire
Illumine tes lèvres,
Pour lire sur ton front
La pensée silencieuse
Qui passe comme le nuage
Sur le vaste miroir de la mer,
Je te donnerais, ô mon âme,
Tout ce que je désire :
La renommée, l’or,
La gloire, le génie !
Quand ta bouche devient muette,
Que se presse ton haleine,
Que s’enflamment tes joues,
Qu’à demi se ferment tes yeux noirs,
Pour voir entre tes cils
Briller d’un feu humide
L’ardente étincelle qui jaillit
Du volcan des désirs,
Je te donnerais, ô mon âme,
Tout ce pour quoi j’espère :
La foi, l’esprit,
La terre, le ciel !
Cette Rimas est tirée de Libro de gorriones ( Livre des moineaux)
Cuando en la noche te envuelven
las alas de tul del sueño
y tus tendidas pestañas
semejan arcos de ébano,
por escuchar los latidos
de tu corazón inquieto
y reclinar tu dormida
cabeza sobre mi pecho,
diera, alma mía,
cuanto poseo,
¡la luz, el aire
y el pensamiento!
Cuando se clavan tus ojos
en un invisible objeto
y tus labios ilumina
de una sonrisa el reflejo,
por leer sobre tu frente
el callado pensamiento
que pasa como la nube
del mar sobre el ancho espejo,
diera, alma mía,
cuanto deseo,
¡la fama, el oro,
la gloria, el genio!
Cuando enmudece tu lengua
y se apresura tu aliento
y tus mejillas se encienden
y entornas tus ojos negros,
por ver entre sus pestañas
brillar con húmedo fuego
la ardiente chispa que brota
del volcán de los deseos,
diera, alma mía,
por cuanto espero,
la fe, el espíritu,
la tierra, el cielo.
Traduction : Robert Pageard
Quand dans la nuit t’enveloppent
Les ailes de tulle du sommeil,
Quand tes cils tendus
Semblent deux arcs d’ébène,
Pour écouter les battements
De ton cœur inquiet,
Et poser ta tête
Endormie sur ma poitrine,
Je te donnerais, ô mon âme,
Tout ce que je possède :
La lumière, l’air
Et la pensée !
Quand tes yeux se fixent
Sur un invisible objet,
Quand le reflet d’un sourire
Illumine tes lèvres,
Pour lire sur ton front
La pensée silencieuse
Qui passe comme le nuage
Sur le vaste miroir de la mer,
Je te donnerais, ô mon âme,
Tout ce que je désire :
La renommée, l’or,
La gloire, le génie !
Quand ta bouche devient muette,
Que se presse ton haleine,
Que s’enflamment tes joues,
Qu’à demi se ferment tes yeux noirs,
Pour voir entre tes cils
Briller d’un feu humide
L’ardente étincelle qui jaillit
Du volcan des désirs,
Je te donnerais, ô mon âme,
Tout ce pour quoi j’espère :
La foi, l’esprit,
La terre, le ciel !
Re: Florilège de poèmes espagnols
Federico García Lorca
Je l’ai peut-être déjà écrit, ce n’est pas grave, je vais le réécrire : Seul avec Cervantes, Lorca
réussi la gageure d’être l’un des deux écrivains espagnols connu du grand public français.
Lorca, el ruiseñor andaluz.
Poema del cante jondo.
La guitarra
Empieza el llanto
De la guitarra.
Se rompen las copas
De la madrugada.
Empieza el llanto
De la guitarra.
Es inútil callarla.
Es imposible
Callarla.
Llora monótona
Como llora el agua,
Como llora el viento
Sobre la nevada.
Es imposible
Callarla.
Llora por cosas
Lejanas.
Arena del Sur caliente
Que pide camelias blancas.
Llora flecha sin blanco,
La tarde sin mañana,
Y el primer pájaro muerto
Sobre la rama.
¡ Oh guitarra!
Corazón malherido
Por cinco espadas.
Traduction : Pierre Darmangeat
La Guitare
Commence le pleur
De la guitare.
De la prime aube
Les coupes se brisent.
Commence le pleur
De la guitare.
Il est inutile de la faire taire.
Il est impossible
De la faire taire.
C’est un pleur monotone,
Comme le pleur de l’eau,
Comme le pleur du vent
Sur la neige tombée.
Il est impossible
De la faire taire.
Elle pleure sur des choses
Lointaines.
Sable du Sud brûlant
Qui veut de blancs camélias.
Elle pleure la flèche sans but,
Le soir sans lendemain,
Et le premier oiseau mort,
Sur la branche.
Ô guitare !
Ô cœur à mort blessé
Par cinq épées.
Je l’ai peut-être déjà écrit, ce n’est pas grave, je vais le réécrire : Seul avec Cervantes, Lorca
réussi la gageure d’être l’un des deux écrivains espagnols connu du grand public français.
Lorca, el ruiseñor andaluz.
Poema del cante jondo.
La guitarra
Empieza el llanto
De la guitarra.
Se rompen las copas
De la madrugada.
Empieza el llanto
De la guitarra.
Es inútil callarla.
Es imposible
Callarla.
Llora monótona
Como llora el agua,
Como llora el viento
Sobre la nevada.
Es imposible
Callarla.
Llora por cosas
Lejanas.
Arena del Sur caliente
Que pide camelias blancas.
Llora flecha sin blanco,
La tarde sin mañana,
Y el primer pájaro muerto
Sobre la rama.
¡ Oh guitarra!
Corazón malherido
Por cinco espadas.
Traduction : Pierre Darmangeat
La Guitare
Commence le pleur
De la guitare.
De la prime aube
Les coupes se brisent.
Commence le pleur
De la guitare.
Il est inutile de la faire taire.
Il est impossible
De la faire taire.
C’est un pleur monotone,
Comme le pleur de l’eau,
Comme le pleur du vent
Sur la neige tombée.
Il est impossible
De la faire taire.
Elle pleure sur des choses
Lointaines.
Sable du Sud brûlant
Qui veut de blancs camélias.
Elle pleure la flèche sans but,
Le soir sans lendemain,
Et le premier oiseau mort,
Sur la branche.
Ô guitare !
Ô cœur à mort blessé
Par cinq épées.
Re: Florilège de poèmes espagnols
José Agustín Goytisolo
Sin saber cómo
Entre el tumulto
de las otras voces,
oí su voz, la única
que ansiaba.
Llegó
como un relámpago,
bruñida espasa, pura
rosa perenne.
Yo
la esperaba, y ella,
la vieja voz del pueblo,
volvió a sonar en mi,
sonó, sonó, porque
tambi én el sordo oye
la campana que ama.
Traduction : Jacinto-Luis Guereña
Sans savoir comment
Dans le tumulte
des autres voix,
j’ai entendu sa voix, la seule
que je désirais.
Elle vint
comme un éclair,
épée luisante, pure,
rose éternelle.
J’attendais
cette voix,
et elle résonna en moi,
elle, la vieille voix du peuple
longtemps résonna, parce
que même le sourd
entend la cloche qu’il aime.
Sin saber cómo
Entre el tumulto
de las otras voces,
oí su voz, la única
que ansiaba.
Llegó
como un relámpago,
bruñida espasa, pura
rosa perenne.
Yo
la esperaba, y ella,
la vieja voz del pueblo,
volvió a sonar en mi,
sonó, sonó, porque
tambi én el sordo oye
la campana que ama.
Traduction : Jacinto-Luis Guereña
Sans savoir comment
Dans le tumulte
des autres voix,
j’ai entendu sa voix, la seule
que je désirais.
Elle vint
comme un éclair,
épée luisante, pure,
rose éternelle.
J’attendais
cette voix,
et elle résonna en moi,
elle, la vieille voix du peuple
longtemps résonna, parce
que même le sourd
entend la cloche qu’il aime.
Re: Florilège de poèmes espagnols
Lorca
La Lola, chanteuse de saetas, qui séduit tous les hommes, n’aime quelle. Telle Narcisse, elle n’aime que son reflet dans l’eau.
BALCÓN
La Lola
canta saetas.
Los toreritos
la rodean,
y el barberillo
desde su puerta,
sigue los ritmos
con la cabeza.
Entre la albahaca
y la hierbabuena,
la Lola canta
saetas.
La Lola aquella,
que se miraba
tanto en la alberca.
Traduction : Pierre Darmangeat
Balcon
La Lola
chante des saetas.
Les torero
l’entourent,
et le barbier,
devant sa porte,
suit le rythme
avec la tête.
Entre le basilic
et la fleur de menthe,
la Lola chante
des saetas .
Cette Lola
qui se mirait
dans le bassin.
https://www.youtube.com/watch?v=TkuzjpZTwZI
La Lola, chanteuse de saetas, qui séduit tous les hommes, n’aime quelle. Telle Narcisse, elle n’aime que son reflet dans l’eau.
BALCÓN
La Lola
canta saetas.
Los toreritos
la rodean,
y el barberillo
desde su puerta,
sigue los ritmos
con la cabeza.
Entre la albahaca
y la hierbabuena,
la Lola canta
saetas.
La Lola aquella,
que se miraba
tanto en la alberca.
Traduction : Pierre Darmangeat
Balcon
La Lola
chante des saetas.
Les torero
l’entourent,
et le barbier,
devant sa porte,
suit le rythme
avec la tête.
Entre le basilic
et la fleur de menthe,
la Lola chante
des saetas .
Cette Lola
qui se mirait
dans le bassin.
https://www.youtube.com/watch?v=TkuzjpZTwZI
Re: Florilège de poèmes espagnols
Lorca
Soneto
Con alas y flechas
Largo espectro de plata conmovida
el viento de la noche suspirando,
abrió con mano gris mi vieja herida
y se alejó: yo estaba deseando.
Llaga de amor que me dará la vida
perpetua sangre y pura luz brotando.
Grieta en que Filomena enmudecida
tendrá bosque, dolor y nido blando.
¡Ay qué dulce rumor en mi cabeza!
Me tenderé junto a la flor sencilla
donde flota sin alma tu belleza.
Y el agua errante se pondrá amarilla,
mientras corre mi sangre en la maleza
olorosa y mojada de la orilla.
Traduction : Lionel- Édouard Martin
Spectre considérable agité d’argenture
la brise de la nuit venue dans un soupir
d’une main grise ouvrit mon ancienne blessure
et puis s’en fut ; m’allait emplissant le désir.
Meurtrissure d’amour qui me donnera vie
sang jamais épuisé, source de clarté pure.
Fissure où Philomène amuïe de tout cri
aura forêt, douleur et câlines ramures.
Quelle douce rumeur s’empare de ma tête !
Je me tiendrai tout près de cette fleur discrète
où d’âme dépourvue ta vénusté louvoie.
Et l’eau des rus errants se teindra de doré
tandis que coulera mon sang dans les sous-bois
empreints d’odeurs et de mouillure de l’orée.
Autre traduction André Belamich
Je propose deux traductions. Les différences sont infimes. Quand il y a plusieurs traductions, il est bon de les faire figurer. On voit alors combien traduire est difficile.
Spectre d’argent aux franges qui frémissent
la brise de la nuit en soupirant
rouvre ma vieille plaie de sa main grise
et s’éloigne : je reste pantelant.
Douleur d’amour d’où rejaillit la vie,
puits éternel de lumière et de sang,
retraite où Philomèle muette et triste
trouve son nid, ses bois et son tourment.
Ah, quelle douce rumeur dans ma tête !
Je m’étendrai près de la fleur naïve
où flottera sans âme ta beauté,
et là, tandis que blondira l’eau vive,
mon sang se répandra par la jonchaie
humide et odorante de la rive.
Soneto
Con alas y flechas
Largo espectro de plata conmovida
el viento de la noche suspirando,
abrió con mano gris mi vieja herida
y se alejó: yo estaba deseando.
Llaga de amor que me dará la vida
perpetua sangre y pura luz brotando.
Grieta en que Filomena enmudecida
tendrá bosque, dolor y nido blando.
¡Ay qué dulce rumor en mi cabeza!
Me tenderé junto a la flor sencilla
donde flota sin alma tu belleza.
Y el agua errante se pondrá amarilla,
mientras corre mi sangre en la maleza
olorosa y mojada de la orilla.
Traduction : Lionel- Édouard Martin
Spectre considérable agité d’argenture
la brise de la nuit venue dans un soupir
d’une main grise ouvrit mon ancienne blessure
et puis s’en fut ; m’allait emplissant le désir.
Meurtrissure d’amour qui me donnera vie
sang jamais épuisé, source de clarté pure.
Fissure où Philomène amuïe de tout cri
aura forêt, douleur et câlines ramures.
Quelle douce rumeur s’empare de ma tête !
Je me tiendrai tout près de cette fleur discrète
où d’âme dépourvue ta vénusté louvoie.
Et l’eau des rus errants se teindra de doré
tandis que coulera mon sang dans les sous-bois
empreints d’odeurs et de mouillure de l’orée.
Autre traduction André Belamich
Je propose deux traductions. Les différences sont infimes. Quand il y a plusieurs traductions, il est bon de les faire figurer. On voit alors combien traduire est difficile.
Spectre d’argent aux franges qui frémissent
la brise de la nuit en soupirant
rouvre ma vieille plaie de sa main grise
et s’éloigne : je reste pantelant.
Douleur d’amour d’où rejaillit la vie,
puits éternel de lumière et de sang,
retraite où Philomèle muette et triste
trouve son nid, ses bois et son tourment.
Ah, quelle douce rumeur dans ma tête !
Je m’étendrai près de la fleur naïve
où flottera sans âme ta beauté,
et là, tandis que blondira l’eau vive,
mon sang se répandra par la jonchaie
humide et odorante de la rive.
Re: Florilège de poèmes espagnols
Jorge Guillén
La rosa
A Juan Ramón Jiménez
Yo vi la rosa: clausura
primera de la armonía,
tranquilamente futura.
Su perfección sin porfía
serenaba al ruiseñor,
cruel en el esplendor
espiral del gorgorito.
Y al aire ciñó el espacio
con plenitud de palacio,
y fue ya impossible el grito.
Traduction : Claude Esteban
La rose
J’ai vu la rose : clôture
Première de l’harmonie,
Si tranquillement future,
Parfaite, sans nulle envie,
Apaisant le rossignol
Trop cruel en son envol
De trilles et de spirales.
Puis tout l’air fut circonscrit
D’une majesté murale.
Impossible enfin le cri !
La rosa
A Juan Ramón Jiménez
Yo vi la rosa: clausura
primera de la armonía,
tranquilamente futura.
Su perfección sin porfía
serenaba al ruiseñor,
cruel en el esplendor
espiral del gorgorito.
Y al aire ciñó el espacio
con plenitud de palacio,
y fue ya impossible el grito.
Traduction : Claude Esteban
La rose
J’ai vu la rose : clôture
Première de l’harmonie,
Si tranquillement future,
Parfaite, sans nulle envie,
Apaisant le rossignol
Trop cruel en son envol
De trilles et de spirales.
Puis tout l’air fut circonscrit
D’une majesté murale.
Impossible enfin le cri !
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