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Florilège de poèmes espagnols
Re: Florilège de poèmes espagnols
José Agustín Goytisolo né à Barcelone en 1928- mort à Barcelone en 1999.
Ce poème est dédié à sa fille Julia.
Palabras para Julia
Tú no puedes volver atrás
porque la vida ya te empuja
con un aullido interminable,
interminable.
Te sentirás acorralada
te sentirás perdida o sola
tal vez querrás no haber nacido,
no haber nacido.
Pero tú siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti, pensando en ti,
como ahora pienso.
La vida es bella ya verás,
como a pesar de los pesares,
tendrás amigos, tendrás amor,
tendrás amigos.
Un hombre solo, una mujer,
así tomados de uno en uno,
son como polvo, no son nada,
no son nada.
Entonces siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti, pensando en ti,
como ahora pienso.
Nunca te entregues ni te apartes
junto al camino nunca digas
no puedo más y aquí me quedo,
y aquí me quedo.
La vida es bella ya verás,
como a pesar de los pesares,
tendrás amigos, tendrás amor,
tendrás amigos.
Y siempre siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti, pensando en ti,
como ahora pienso. »
Traduction
Paroles pour Julie
Tu ne peux plus t’en retourner,
Tu te sentiras enfermée,
Ce poème est dédié à sa fille Julia.
Palabras para Julia
Tú no puedes volver atrás
porque la vida ya te empuja
con un aullido interminable,
interminable.
Te sentirás acorralada
te sentirás perdida o sola
tal vez querrás no haber nacido,
no haber nacido.
Pero tú siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti, pensando en ti,
como ahora pienso.
La vida es bella ya verás,
como a pesar de los pesares,
tendrás amigos, tendrás amor,
tendrás amigos.
Un hombre solo, una mujer,
así tomados de uno en uno,
son como polvo, no son nada,
no son nada.
Entonces siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti, pensando en ti,
como ahora pienso.
Nunca te entregues ni te apartes
junto al camino nunca digas
no puedo más y aquí me quedo,
y aquí me quedo.
La vida es bella ya verás,
como a pesar de los pesares,
tendrás amigos, tendrás amor,
tendrás amigos.
Y siempre siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti, pensando en ti,
como ahora pienso. »
Traduction
Paroles pour Julie
Tu ne peux plus t’en retourner,
Car la vie est là qui te pousse,
Comme une plainte interminable.
Tu te sentiras enfermée,
Tu te sentiras perdue, seule,
Ou tu voudras n'être pas née.
Mais toi, à jamais souviens-toi
De ce qu’un jour moi j’ai écrit
Pensant à toi comme j’y pense.
La vie est belle, tu verras
Comment, en dépit des chagrins,
Te viendront les amis, l’amour.
Un homme seul ou une femme,
Ainsi, regardés un par un,
Ils sont poussières, ils ne sont rien.
Alors toi souviens-toi
De ce qu’un jour moi j’ai écrit
Pensant à toi comme j’y pense.
D’autres attendent que tu résistes,
Que tu les aides de ta joie,
Et que les aides ta chanson.
Ne te livre, ni ne t'écarte,
Sur le chemin ne dis jamais :
Je n’en peux plus, je reste là.
Je ne sais rien dire de plus,
Mais tu dois comprendre ceci :
Je suis encore sur le chemin.
Mais toi, à jamais souviens-toi
De ce qu’un jour moi j’ai écrit
Pensant à toi comme j’y pense.
Re: Florilège de poèmes espagnols
C'est d'une tristesse, la vidéo idem mais tellement beauuuuuuuuuuuuuSao Mai a écrit:José Agustín Goytisolo né à Barcelone en 1928- mort à Barcelone en 1999.
Ce poème est dédié à sa fille Julia.
Palabras para Julia
Tú no puedes volver atrás
porque la vida ya te empuja
con un aullido interminable,
interminable.
Te sentirás acorralada
te sentirás perdida o sola
tal vez querrás no haber nacido,
no haber nacido.
Pero tú siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti, pensando en ti,
como ahora pienso.
La vida es bella ya verás,
como a pesar de los pesares,
tendrás amigos, tendrás amor,
tendrás amigos.
Un hombre solo, una mujer,
así tomados de uno en uno,
son como polvo, no son nada,
no son nada.
Entonces siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti, pensando en ti,
como ahora pienso.
Nunca te entregues ni te apartes
junto al camino nunca digas
no puedo más y aquí me quedo,
y aquí me quedo.
La vida es bella ya verás,
como a pesar de los pesares,
tendrás amigos, tendrás amor,
tendrás amigos.
Y siempre siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti, pensando en ti,
como ahora pienso. »
Traduction
Paroles pour Julie
Tu ne peux plus t’en retourner,Car la vie est là qui te pousse,Comme une plainte interminable.
Tu te sentiras enfermée,Tu te sentiras perdue, seule,Ou tu voudras n'être pas née.Mais toi, à jamais souviens-toiDe ce qu’un jour moi j’ai écritPensant à toi comme j’y pense.La vie est belle, tu verrasComment, en dépit des chagrins,Te viendront les amis, l’amour.Un homme seul ou une femme,Ainsi, regardés un par un,Ils sont poussières, ils ne sont rien.Alors toi souviens-toiDe ce qu’un jour moi j’ai écritPensant à toi comme j’y pense.D’autres attendent que tu résistes,Que tu les aides de ta joie,Et que les aides ta chanson.Ne te livre, ni ne t'écarte,Sur le chemin ne dis jamais :Je n’en peux plus, je reste là.Je ne sais rien dire de plus,Mais tu dois comprendre ceci :Je suis encore sur le chemin.Mais toi, à jamais souviens-toiDe ce qu’un jour moi j’ai écritPensant à toi comme j’y pense.
Re: Florilège de poèmes espagnols
Luis de Góngora y Argote né à Cordoue en 1561- mort à Cordoue en 1627
Inventeur de la poesía nueva (nouvelle poésie), objet, de son vivant, d’exégèses savantes et de vives et féroces controverses, rival redouté et intensément admiré de Lope de Vega, modèle absolu de perfection conceptiste pour Gracián, ostensiblement rejeté par Antonio Machado et secrètement présent dans ses Campos de Castilla (Champsde Castille); emblème des jeunes poètes de la génération de 1927 Luis de Góngora, « le Cygne du Bétis », porte l’écriture poétique à une hauteur exceptionnelle.
Le poème ci-dessous, rempli d’éléments métaphoriques, déconstruit pas moins subtilement le code analogique en usage pour imposer la beauté du visage féminin (Claude Esteban- poèmes parallèles).
Mientras por competir con tu cabello
Oro bruñido, el sol relumbra en vano,
Mientras con menosprecio en medio el llano
Mira tu blanca frente el lilio bello;
Mientras a cada labio, por cogello,
Siguen más ojos que al clavel temprano,
Y mientras triunfa con desdén lozano
Del luciente cristal tu gentil cuello;
Goza cuello, cabello, labio y frente,
Antes que lo que fue en tu edad dorada
Oro, lilio, clavel, cristal luciente
no sólo en plata o víola troncada
se vuelva, mas tú y ello juntamente
En tierra, en humo, en polvo, en sombra, en nada.
Traduction : Claude Esteban
Tandis que pour lutter avec ta chevelure,
Or bruni au soleil vainement étincelle,
Tandis qu’avec mépris au milieu de la plaine
Contemple ton front blanc la fleur belle du lis,
Tandis que pour cueillir chacune de tes lèvres
Te poursuivent plus d’yeux que l’œillet du printemps,
Et que superbement dédaigne, triomphant
Du cristal lumineux, ta gorge souveraine ;
Cette gorge et ce front, ces cheveux, cette lèvre
Cueille-les dès avant que ce fut hier
En ton âge doré, lis, œillet, or, cristal,
En argent ne se charge, en violette fanée,
Mais plus encore, et toi avec eux mêmement,
En poussière, en fumée, en cendre, en ombre, en rien.
Inventeur de la poesía nueva (nouvelle poésie), objet, de son vivant, d’exégèses savantes et de vives et féroces controverses, rival redouté et intensément admiré de Lope de Vega, modèle absolu de perfection conceptiste pour Gracián, ostensiblement rejeté par Antonio Machado et secrètement présent dans ses Campos de Castilla (Champsde Castille); emblème des jeunes poètes de la génération de 1927 Luis de Góngora, « le Cygne du Bétis », porte l’écriture poétique à une hauteur exceptionnelle.
Le poème ci-dessous, rempli d’éléments métaphoriques, déconstruit pas moins subtilement le code analogique en usage pour imposer la beauté du visage féminin (Claude Esteban- poèmes parallèles).
Mientras por competir con tu cabello
Oro bruñido, el sol relumbra en vano,
Mientras con menosprecio en medio el llano
Mira tu blanca frente el lilio bello;
Mientras a cada labio, por cogello,
Siguen más ojos que al clavel temprano,
Y mientras triunfa con desdén lozano
Del luciente cristal tu gentil cuello;
Goza cuello, cabello, labio y frente,
Antes que lo que fue en tu edad dorada
Oro, lilio, clavel, cristal luciente
no sólo en plata o víola troncada
se vuelva, mas tú y ello juntamente
En tierra, en humo, en polvo, en sombra, en nada.
Traduction : Claude Esteban
Tandis que pour lutter avec ta chevelure,
Or bruni au soleil vainement étincelle,
Tandis qu’avec mépris au milieu de la plaine
Contemple ton front blanc la fleur belle du lis,
Tandis que pour cueillir chacune de tes lèvres
Te poursuivent plus d’yeux que l’œillet du printemps,
Et que superbement dédaigne, triomphant
Du cristal lumineux, ta gorge souveraine ;
Cette gorge et ce front, ces cheveux, cette lèvre
Cueille-les dès avant que ce fut hier
En ton âge doré, lis, œillet, or, cristal,
En argent ne se charge, en violette fanée,
Mais plus encore, et toi avec eux mêmement,
En poussière, en fumée, en cendre, en ombre, en rien.
Re: Florilège de poèmes espagnols
Et bien tu vois, je pensais que l'auteur mettait en exergue avec des métaphores la fleur de lys comme quoi, à chacun ses interprétationsSao Mai a écrit:Luis de Góngora y Argote né à Cordoue en 1561- mort à Cordoue en 1627
Inventeur de la poesía nueva (nouvelle poésie), objet, de son vivant, d’exégèses savantes et de vives et féroces controverses, rival redouté et intensément admiré de Lope de Vega, modèle absolu de perfection conceptiste pour Gracián, ostensiblement rejeté par Antonio Machado et secrètement présent dans ses Campos de Castilla (Champsde Castille); emblème des jeunes poètes de la génération de 1927 Luis de Góngora, « le Cygne du Bétis », porte l’écriture poétique à une hauteur exceptionnelle.
Le poème ci-dessous, rempli d’éléments métaphoriques, déconstruit pas moins subtilement le code analogique en usage pour imposer la beauté du visage féminin (Claude Esteban- poèmes parallèles).
Mientras por competir con tu cabello
Oro bruñido, el sol relumbra en vano,
Mientras con menosprecio en medio el llano
Mira tu blanca frente el lilio bello;
Mientras a cada labio, por cogello,
Siguen más ojos que al clavel temprano,
Y mientras triunfa con desdén lozano
Del luciente cristal tu gentil cuello;
Goza cuello, cabello, labio y frente,
Antes que lo que fue en tu edad dorada
Oro, lilio, clavel, cristal luciente
no sólo en plata o víola troncada
se vuelva, mas tú y ello juntamente
En tierra, en humo, en polvo, en sombra, en nada.
Traduction : Claude Esteban
Tandis que pour lutter avec ta chevelure,
Or bruni au soleil vainement étincelle,
Tandis qu’avec mépris au milieu de la plaine
Contemple ton front blanc la fleur belle du lis,
Tandis que pour cueillir chacune de tes lèvres
Te poursuivent plus d’yeux que l’œillet du printemps,
Et que superbement dédaigne, triomphant
Du cristal lumineux, ta gorge souveraine ;
Cette gorge et ce front, ces cheveux, cette lèvre
Cueille-les dès avant que ce fut hier
En ton âge doré, lis, œillet, or, cristal,
En argent ne se charge, en violette fanée,
Mais plus encore, et toi avec eux mêmement,
En poussière, en fumée, en cendre, en ombre, en rien.
Re: Florilège de poèmes espagnols
Oui je te le précise dans ma réponse plus hautSao Mai a écrit:Papillon: c’est un très beau poème et d’une belle lucidité
Triste mais beau..............
Re: Florilège de poèmes espagnols
Mais c’est exact Papillon, outre que dans ce poème il y a l’expression littérale ( chevelure, front blanc, lèvres, gorge) il y a aussi les fleurs et les matières précieuses métaphoriques de ces éléments (or, lis, œillet, cristal). Tu ne t’étais pas trompéePapillon a écrit:
Et bien tu vois, je pensais que l'auteur mettait en exergue avec des métaphores la fleur de lys comme quoi, à chacun ses interprétations
Re: Florilège de poèmes espagnols
La colombe est un symbole amoureux et érotique dans la tradition classique du lyrisme hispano arabe. Dans différents sonnets de Luis de Gongora, l’absence est chantée à plusieurs reprises.
Faisant suite au sonnet de Gongora, un poème de Lorca.
Soneto gongorino en que el poeta mana a su amor una paloma
Este pichón del Turia que te mando,
de dulces ojos y de blanca pluma,
sobre laurel de Grecia vierte y suma
llama lenta de amor do estoy pasando.
Su cándida virtud, su cuello blando,
en limo doble de caliente espuma,
con un temblor de escarcha, perla y bruma
la ausencia de tu boca está marcando.
Pasa la mano sobre tu blancura
y verás qué nevada melodía
esparce en copos sobre tu hermosura.
Así mi corazón de noche y día,
preso en la cárcel del amor oscura,
llora, sin verte, su melancolía.
Traduction : André Belamich
Sonnet à la manière de Gongora dans lequel le poète envoie à son amour une colombe
Ce pigeon de Turia qui te retrouve
avec ses tendres yeux, ses blanches plumes,
sur un laurier de Grèce verse et résume
la lente flamme d’amour que je souffre.
Sa candide vertu, son col si doux,
en un double limon d’ardente écume
tout frissonnant de givre, perle et brume,
marquent pour moi l’absence de ta bouche.
Passe la main sur sa blanche vêture :
Tu la verras, neigeuse mélodie,
recouvrir de flocons ta beauté pure.
Ainsi mon cœur, prisonnier jour et nuit
dans la cellule de l’amour obscure
sans te voir pleure sa mélancolie.
https://www.youtube.com/watch?v=biEpWEvvuug
Faisant suite au sonnet de Gongora, un poème de Lorca.
Soneto gongorino en que el poeta mana a su amor una paloma
Este pichón del Turia que te mando,
de dulces ojos y de blanca pluma,
sobre laurel de Grecia vierte y suma
llama lenta de amor do estoy pasando.
Su cándida virtud, su cuello blando,
en limo doble de caliente espuma,
con un temblor de escarcha, perla y bruma
la ausencia de tu boca está marcando.
Pasa la mano sobre tu blancura
y verás qué nevada melodía
esparce en copos sobre tu hermosura.
Así mi corazón de noche y día,
preso en la cárcel del amor oscura,
llora, sin verte, su melancolía.
Traduction : André Belamich
Sonnet à la manière de Gongora dans lequel le poète envoie à son amour une colombe
Ce pigeon de Turia qui te retrouve
avec ses tendres yeux, ses blanches plumes,
sur un laurier de Grèce verse et résume
la lente flamme d’amour que je souffre.
Sa candide vertu, son col si doux,
en un double limon d’ardente écume
tout frissonnant de givre, perle et brume,
marquent pour moi l’absence de ta bouche.
Passe la main sur sa blanche vêture :
Tu la verras, neigeuse mélodie,
recouvrir de flocons ta beauté pure.
Ainsi mon cœur, prisonnier jour et nuit
dans la cellule de l’amour obscure
sans te voir pleure sa mélancolie.
https://www.youtube.com/watch?v=biEpWEvvuug
Re: Florilège de poèmes espagnols
Pour moi, la mélodie, la voix, de Amancio Prada, témoignent de la puissance émotionnelle des poèmes de l’amour obscur. Il faut aussi ajouter la qualité de la diction impliquant une claire transmission des textes. L’harmonie et la voix de Prada n’occultent en rien les poèmes de Lorca. Il en est de même chez Paco Ibánez.
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