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Florilège de poèmes espagnols
Re: Florilège de poèmes espagnols
Gustavo Adolfo Bécquer.
Bécquer voit pour la première fois, au cours d’une promenade dans les rues de Madrid, Julia. Un mystère entoure les suites de la rencontre. D’après son ami, Julio Nombela, qui l’accompagnait ce jour là, c’est en Julia qu’il aurait trouvé la réincarnation de l’Ophélie et de la Juliette de Shakespeare et de la Charlotte de Goethe.
Antes que tú me moriré : escondido
en las entrañas ya
el hierro llevo con que abrió tu mano
la ancha herida mortal.
Antes que tú me moriré :y mi espíritu,
en su empeño tenaz,
sentándose a las puertas de la muerte,
allí te esperará.
Con las horas los días, con los días
los años volarán,
y a aquella puerta llamarás al cabo…
¿Quién deja de llamar?
Entonces que tu culpa y tus despojos
la tierra guardará,
lavándote en las ondas de la muerte
como en otro Jordán ;
allí donde el murmullo de la vida
temblando a morir va,
como la ola que a la playa viene
silenciosa a expirar ;
allí donde el sepulcro que se cierra
abre una eternidad,
¡todo cuanto los dos hemos callado
allí lo hemos que hablar!
Traduction : Robert Pageard
Je mourrai avant toi : caché
Dans mes entrailles,
Je porte déjà le fer avec lequel ta main
Ouvrit l’ample blessure mortelle.
Je mourrai avant toi : et mon esprit,
Dans son attachement tenace,
S’assoira aux portes de la mort
En attendant que tu y frappes.
D’heure en heure les jours, de jour en jour
Les années voleront,
Et à cette porte tu finiras par frapper.
Qui peut s’en dispenser ?
À ce moment où la terre gardera
Ta faute et tes dépouilles,
Te lavant dans les ondes de la mort
Comme en un autre Jourdain ;
Là où le murmure de la vie
Va mourir en tremblant
Comme la vague qui vient, silencieuse,
Expirer sur la plage ;
Là où le sépulcre qui se ferme
Ouvre une éternité,
De tout ce qu’ensemble nous tûmes
Nous aurons à parler.
Bécquer voit pour la première fois, au cours d’une promenade dans les rues de Madrid, Julia. Un mystère entoure les suites de la rencontre. D’après son ami, Julio Nombela, qui l’accompagnait ce jour là, c’est en Julia qu’il aurait trouvé la réincarnation de l’Ophélie et de la Juliette de Shakespeare et de la Charlotte de Goethe.
Antes que tú me moriré : escondido
en las entrañas ya
el hierro llevo con que abrió tu mano
la ancha herida mortal.
Antes que tú me moriré :y mi espíritu,
en su empeño tenaz,
sentándose a las puertas de la muerte,
allí te esperará.
Con las horas los días, con los días
los años volarán,
y a aquella puerta llamarás al cabo…
¿Quién deja de llamar?
Entonces que tu culpa y tus despojos
la tierra guardará,
lavándote en las ondas de la muerte
como en otro Jordán ;
allí donde el murmullo de la vida
temblando a morir va,
como la ola que a la playa viene
silenciosa a expirar ;
allí donde el sepulcro que se cierra
abre una eternidad,
¡todo cuanto los dos hemos callado
allí lo hemos que hablar!
Traduction : Robert Pageard
Je mourrai avant toi : caché
Dans mes entrailles,
Je porte déjà le fer avec lequel ta main
Ouvrit l’ample blessure mortelle.
Je mourrai avant toi : et mon esprit,
Dans son attachement tenace,
S’assoira aux portes de la mort
En attendant que tu y frappes.
D’heure en heure les jours, de jour en jour
Les années voleront,
Et à cette porte tu finiras par frapper.
Qui peut s’en dispenser ?
À ce moment où la terre gardera
Ta faute et tes dépouilles,
Te lavant dans les ondes de la mort
Comme en un autre Jourdain ;
Là où le murmure de la vie
Va mourir en tremblant
Comme la vague qui vient, silencieuse,
Expirer sur la plage ;
Là où le sépulcre qui se ferme
Ouvre une éternité,
De tout ce qu’ensemble nous tûmes
Nous aurons à parler.
Re: Florilège de poèmes espagnols
wouahhhhhhhhhh jolie jolie l'expressions....Sao Mai a écrit:Bécquer En effet se lit plusieurs fois. Il est, parmi tant d’autres, l’un de mes poètes préférés.
Antonio Machado disait : « quelqu’un a dit, avec une justesse incontestable : Bécker est un accordéon dont joue un ange. »
Re: Florilège de poèmes espagnols
Lorca
Ce poème est tiré de Poète à New York. C'est sur une explosion de joie que s'achève ce livre terrible : le poète salue dans la jubilation son arrivée à La Havane.
A la Havane Lorca ressent un sentiment de liberté. Il écrit à ses parents : « Cette île est un paradis. Cuba. Si je me perds que l’on me cherche en Andalousie ou à Cuba. »
El poeta llega a La Habana
Son de negros en Cuba
Cuando llegue la luna llena iré a Santiago de Cuba,
iré a Santiago,
en un coche de agua negra.
Iré a Santiago.
Cantarán los techos de palmera.
Iré a Santiago.
Cuando la palma quiere ser cigüeña,
iré a Santiago.
Y cuando quiere ser medusa el plátano,
iré a Santiago.
Iré a Santiago
con la rubia cabeza de Fonseca.
Iré a Santiago.
Y con la rosa de Romeo y Julieta
iré a Santiago.
Mar de papel y plata monedas.
Iré a Santiago.
¡Oh Cuba! ¡Oh ritmo de semillas secas!
Iré a Santiago
¡Oh cintura caliente y gota de madera!
Iré a Santiago.
Arpa de troncos vivos. Caimán. Flor de tabaco.
Iré a Santiago.
Siempre he dicho que yo iría a Santiago
en un coche de agua negra.
Iré a Santiago.
Brisa y alcohol en las ruedas,
iré a Santiago.
Mi coral en la tiniebla,
iré a Santiago.
El mar ahogado en la arena,
iré a Santiago.
Calor blanco, fruta muerta,
iré a Santiago.
¡Oh bovino frescor de cañaveras!
¡Oh Cuba! ¡Oh curva de suspiro y barro!
Iré a Santiago.
Traduction : André Belamich
Le poète arrive à La Havane
Chant nègre de Cuba
Quand viendra à la pleine lune j’irai à Santiago de Cuba,
j’irai à Santiago,
dans une calèche d’eau noire.
J’irai à Santiago.
Chanteront les toits de palme.
J’irai à Santiago.
Quand le palmier peut-être cigogne,
j’irai à Santiago.
Et quand veut être méduse le bananier
j’irai à Santiago.
J’irai à Santiago.
Avec la tête blonde de Fonseca.
J’irai à Santiago.
Avec la rose de Roméo et Juliette
j’irai à Santiago.
O Cuba ! O rythme de graines sèches !
J’irai à Santiago.
O ceinture chaude et goutte de bois !
J’irai à Santiago.
Harpe de troncs vivants. Caïman. Fleur de tabac.
J’irai à Santiago.
J’ai toujours dit que j’irais à Santiago
dans une calèche d’eau noire.
J’irai à Santiago.
Brise et alcool dans les roues,
j’irai à Santiago.
Mon corail dans la ténèbre,
j’irai à Santiago.
La mer noyée dans le sable,
j’irai à Santiago.
Chaleur blanche, fruit mort,
j’irai à Santiago.
O bovine fraîcheur des champs de canne !
O Cuba ! O courbe de soupir et de boue !
J’irai à Santiago.
https://www.youtube.com/watch?v=WKC2CkNk6Do
Ce poème est tiré de Poète à New York. C'est sur une explosion de joie que s'achève ce livre terrible : le poète salue dans la jubilation son arrivée à La Havane.
A la Havane Lorca ressent un sentiment de liberté. Il écrit à ses parents : « Cette île est un paradis. Cuba. Si je me perds que l’on me cherche en Andalousie ou à Cuba. »
El poeta llega a La Habana
Son de negros en Cuba
Cuando llegue la luna llena iré a Santiago de Cuba,
iré a Santiago,
en un coche de agua negra.
Iré a Santiago.
Cantarán los techos de palmera.
Iré a Santiago.
Cuando la palma quiere ser cigüeña,
iré a Santiago.
Y cuando quiere ser medusa el plátano,
iré a Santiago.
Iré a Santiago
con la rubia cabeza de Fonseca.
Iré a Santiago.
Y con la rosa de Romeo y Julieta
iré a Santiago.
Mar de papel y plata monedas.
Iré a Santiago.
¡Oh Cuba! ¡Oh ritmo de semillas secas!
Iré a Santiago
¡Oh cintura caliente y gota de madera!
Iré a Santiago.
Arpa de troncos vivos. Caimán. Flor de tabaco.
Iré a Santiago.
Siempre he dicho que yo iría a Santiago
en un coche de agua negra.
Iré a Santiago.
Brisa y alcohol en las ruedas,
iré a Santiago.
Mi coral en la tiniebla,
iré a Santiago.
El mar ahogado en la arena,
iré a Santiago.
Calor blanco, fruta muerta,
iré a Santiago.
¡Oh bovino frescor de cañaveras!
¡Oh Cuba! ¡Oh curva de suspiro y barro!
Iré a Santiago.
Traduction : André Belamich
Le poète arrive à La Havane
Chant nègre de Cuba
Quand viendra à la pleine lune j’irai à Santiago de Cuba,
j’irai à Santiago,
dans une calèche d’eau noire.
J’irai à Santiago.
Chanteront les toits de palme.
J’irai à Santiago.
Quand le palmier peut-être cigogne,
j’irai à Santiago.
Et quand veut être méduse le bananier
j’irai à Santiago.
J’irai à Santiago.
Avec la tête blonde de Fonseca.
J’irai à Santiago.
Avec la rose de Roméo et Juliette
j’irai à Santiago.
O Cuba ! O rythme de graines sèches !
J’irai à Santiago.
O ceinture chaude et goutte de bois !
J’irai à Santiago.
Harpe de troncs vivants. Caïman. Fleur de tabac.
J’irai à Santiago.
J’ai toujours dit que j’irais à Santiago
dans une calèche d’eau noire.
J’irai à Santiago.
Brise et alcool dans les roues,
j’irai à Santiago.
Mon corail dans la ténèbre,
j’irai à Santiago.
La mer noyée dans le sable,
j’irai à Santiago.
Chaleur blanche, fruit mort,
j’irai à Santiago.
O bovine fraîcheur des champs de canne !
O Cuba ! O courbe de soupir et de boue !
J’irai à Santiago.
https://www.youtube.com/watch?v=WKC2CkNk6Do
Re: Florilège de poèmes espagnols
Poème et vidéoSao Mai a écrit:Lorca
Ce poème est tiré de Poète à New York. C'est sur une explosion de joie que s'achève ce livre terrible : le poète salue dans la jubilation son arrivée à La Havane.
A la Havane Lorca ressent un sentiment de liberté. Il écrit à ses parents : « Cette île est un paradis. Cuba. Si je me perds que l’on me cherche en Andalousie ou à Cuba. »
El poeta llega a La Habana
Son de negros en Cuba
Cuando llegue la luna llena iré a Santiago de Cuba,
iré a Santiago,
en un coche de agua negra.
Iré a Santiago.
Cantarán los techos de palmera.
Iré a Santiago.
Cuando la palma quiere ser cigüeña,
iré a Santiago.
Y cuando quiere ser medusa el plátano,
iré a Santiago.
Iré a Santiago
con la rubia cabeza de Fonseca.
Iré a Santiago.
Y con la rosa de Romeo y Julieta
iré a Santiago.
Mar de papel y plata monedas.
Iré a Santiago.
¡Oh Cuba! ¡Oh ritmo de semillas secas!
Iré a Santiago
¡Oh cintura caliente y gota de madera!
Iré a Santiago.
Arpa de troncos vivos. Caimán. Flor de tabaco.
Iré a Santiago.
Siempre he dicho que yo iría a Santiago
en un coche de agua negra.
Iré a Santiago.
Brisa y alcohol en las ruedas,
iré a Santiago.
Mi coral en la tiniebla,
iré a Santiago.
El mar ahogado en la arena,
iré a Santiago.
Calor blanco, fruta muerta,
iré a Santiago.
¡Oh bovino frescor de cañaveras!
¡Oh Cuba! ¡Oh curva de suspiro y barro!
Iré a Santiago.
Traduction : André Belamich
Le poète arrive à La Havane
Chant nègre de Cuba
Quand viendra à la pleine lune j’irai à Santiago de Cuba,
j’irai à Santiago,
dans une calèche d’eau noire.
J’irai à Santiago.
Chanteront les toits de palme.
J’irai à Santiago.
Quand le palmier peut-être cigogne,
j’irai à Santiago.
Et quand veut être méduse le bananier
j’irai à Santiago.
J’irai à Santiago.
Avec la tête blonde de Fonseca.
J’irai à Santiago.
Avec la rose de Roméo et Juliette
j’irai à Santiago.
O Cuba ! O rythme de graines sèches !
J’irai à Santiago.
O ceinture chaude et goutte de bois !
J’irai à Santiago.
Harpe de troncs vivants. Caïman. Fleur de tabac.
J’irai à Santiago.
J’ai toujours dit que j’irais à Santiago
dans une calèche d’eau noire.
J’irai à Santiago.
Brise et alcool dans les roues,
j’irai à Santiago.
Mon corail dans la ténèbre,
j’irai à Santiago.
La mer noyée dans le sable,
j’irai à Santiago.
Chaleur blanche, fruit mort,
j’irai à Santiago.
O bovine fraîcheur des champs de canne !
O Cuba ! O courbe de soupir et de boue !
J’irai à Santiago.
https://www.youtube.com/watch?v=WKC2CkNk6Do
Re: Florilège de poèmes espagnols
Ana Belén est une magnifique interprète de LorcaPapillon a écrit:
Poème et vidéo
Re: Florilège de poèmes espagnols
Juan Ramón Jiménez (né à Moguer en1881- mort a Porto Rico en 1958)
« Le plus universel poète d’Espagne », aux dires de García Lorca, est un Andalou de Moguer à qui le prix Nobel de littérature sera décerné en 1956, pour « la haute spiritualité et la pure artistique » de sa poésie.
Tiré de la section « Nostalgie de la mer », ce poème en condense les angoisses et en stylise, jusqu’au dépouillement, l’osmose entre le monde et le destin de l’homme.
Nocturno soñado
La tierra lleva por la tierra ;
Mas tú, mar
Llevas por el cielo.
¡ Con qué seguridad de luz de plata y oro
Nos marcan las estrellas
La ruta ! – Se diría
Que es la tierra el camino
Del cuerpo,
Que el mar es el camino
Del alma –.
Si, parece
Que es el alma la sola viajera
Del mar ; que el cuerpo, solo,
Se quedó allá en las playas,
Sin ella, despidiéndola,
Pesado, frío, igual que muerto.
¡ Qué semejante
El viaje del mar al de la muerte,
Al de la eterna vida !
Traduction : Bernard Sesé
Nocturne rêvé
La terre à travers terre mène ;
Mais toi, mer,
Mènes à travers ciel.
Avec quelle assurance de feu d’or et d’argent,
Les étoiles nous marquent
La route ! – On dirait
Que la Terre est le chemin
Du corps,
Que la mer est le chemin
De l’âme.
Il semble, oui,
Que l’âme soit l’unique voyageuse
De la mer ; que le corps, seul,
Est resté, là-bas, sur les plages,
Sans elle, prenant congé d’elle,
Pesant, froid, comme mort.
Comme il est ressemblant
Le voyage sur mer à celui de la mort,
À celui de l’éternelle vie !
« Le plus universel poète d’Espagne », aux dires de García Lorca, est un Andalou de Moguer à qui le prix Nobel de littérature sera décerné en 1956, pour « la haute spiritualité et la pure artistique » de sa poésie.
Tiré de la section « Nostalgie de la mer », ce poème en condense les angoisses et en stylise, jusqu’au dépouillement, l’osmose entre le monde et le destin de l’homme.
Nocturno soñado
La tierra lleva por la tierra ;
Mas tú, mar
Llevas por el cielo.
¡ Con qué seguridad de luz de plata y oro
Nos marcan las estrellas
La ruta ! – Se diría
Que es la tierra el camino
Del cuerpo,
Que el mar es el camino
Del alma –.
Si, parece
Que es el alma la sola viajera
Del mar ; que el cuerpo, solo,
Se quedó allá en las playas,
Sin ella, despidiéndola,
Pesado, frío, igual que muerto.
¡ Qué semejante
El viaje del mar al de la muerte,
Al de la eterna vida !
Traduction : Bernard Sesé
Nocturne rêvé
La terre à travers terre mène ;
Mais toi, mer,
Mènes à travers ciel.
Avec quelle assurance de feu d’or et d’argent,
Les étoiles nous marquent
La route ! – On dirait
Que la Terre est le chemin
Du corps,
Que la mer est le chemin
De l’âme.
Il semble, oui,
Que l’âme soit l’unique voyageuse
De la mer ; que le corps, seul,
Est resté, là-bas, sur les plages,
Sans elle, prenant congé d’elle,
Pesant, froid, comme mort.
Comme il est ressemblant
Le voyage sur mer à celui de la mort,
À celui de l’éternelle vie !
Re: Florilège de poèmes espagnols
Sao Mai a écrit:Juan Ramón Jiménez (né à Moguer en1881- mort a Porto Rico en 1958)
« Le plus universel poète d’Espagne », aux dires de García Lorca, est un Andalou de Moguer à qui le prix Nobel de littérature sera décerné en 1956, pour « la haute spiritualité et la pure artistique » de sa poésie.
Tiré de la section « Nostalgie de la mer », ce poème en condense les angoisses et en stylise, jusqu’au dépouillement, l’osmose entre le monde et le destin de l’homme.
Nocturno soñado
La tierra lleva por la tierra ;
Mas tú, mar
Llevas por el cielo.
¡ Con qué seguridad de luz de plata y oro
Nos marcan las estrellas
La ruta ! – Se diría
Que es la tierra el camino
Del cuerpo,
Que el mar es el camino
Del alma –.
Si, parece
Que es el alma la sola viajera
Del mar ; que el cuerpo, solo,
Se quedó allá en las playas,
Sin ella, despidiéndola,
Pesado, frío, igual que muerto.
¡ Qué semejante
El viaje del mar al de la muerte,
Al de la eterna vida !
Traduction : Bernard Sesé
Nocturne rêvé
La terre à travers terre mène ;
Mais toi, mer,
Mènes à travers ciel.
Avec quelle assurance de feu d’or et d’argent,
Les étoiles nous marquent
La route ! – On dirait
Que la Terre est le chemin
Du corps,
Que la mer est le chemin
De l’âme.
Il semble, oui,
Que l’âme soit l’unique voyageuse
De la mer ; que le corps, seul,
Est resté, là-bas, sur les plages,
Sans elle, prenant congé d’elle,
Pesant, froid, comme mort.
Comme il est ressemblant
Le voyage sur mer à celui de la mort,
À celui de l’éternelle vie !
Re: Florilège de poèmes espagnols
Gustavo Adolfo Bécquer
Ce poème appartient aux Rimas. Dire avec des mots ce que dit le silence, dire le rythme des pas, le paysage transfiguré par le regard, la musique du rire et le poème des larmes, nommer la forme et l’expression, et évoquer l’énigme tue d’une femme sans doute stupide, n’est-ce pas expliquer la définition ultime de la poésie ?
Dans cette rime Bécquer s’adresse à une deuxième personne dont on ne sait pas si elle est la destinataire extérieure à lui-même ou son âme. R. Pageard.
Cruza callada, y son sus movimientos
silenciosa armonía;
suenan sus pasos, y al sonar, recuerdan
del himno alado la cadencia rítmica.
Los ojos entreabre, aquellos ojos
tan claros como el día;
y la tierra y el cielo, cuanto abarcan,
arde con nueva luz en sus pupilas.
Ríe, y su carcajada, tiene notas
del agua fugitiva;
llora, y es cada lágrima un poema
de ternura infinita.
Ella tiene la luz, tiene el perfume,
el color y la línea,
la forma, engendradora de deseos;
la expresión, fuente eterna de poesía.
¿Que es estúpida?… ¡Bah! Mientras callando
guarde oscuro el enigma,
siempre valdrá, a mi ver, lo que ella calla
más que lo que cualquiera otra me diga.
Traduction : Robert Pageard
Elle passe, muette, et ses mouvements
Sont une silencieuse harmonie ;
Ses pas résonnent alors
La cadence rythmique de l’hymne ailé.
Elle entrouvre les yeux, ses yeux
Aussi clairs que le jour,
Et la terre et le ciel, tout ce qu’ils embrassent,
Brillent d’une nouvelle lumière dans ses pupilles.
Elle rit, et son éclat de rire a des sonorités
D’eau fugitive ;
Elle pleure, et chaque larme est un poème
De tendresse infinie.
Elle a la lumière, elle a le parfum,
La couleur et la ligne,
La forme, génératrice de désirs,
L’expression, source éternelle de poésie.
Elle est stupide ? Bah ! Tant que, se taisant,
Elle laissera l’énigme dans l’ombre,
Ce que je crois qu’elle tait vaudra toujours plus
Que ce qu’aucune autre me dira.
Ce poème appartient aux Rimas. Dire avec des mots ce que dit le silence, dire le rythme des pas, le paysage transfiguré par le regard, la musique du rire et le poème des larmes, nommer la forme et l’expression, et évoquer l’énigme tue d’une femme sans doute stupide, n’est-ce pas expliquer la définition ultime de la poésie ?
Dans cette rime Bécquer s’adresse à une deuxième personne dont on ne sait pas si elle est la destinataire extérieure à lui-même ou son âme. R. Pageard.
Cruza callada, y son sus movimientos
silenciosa armonía;
suenan sus pasos, y al sonar, recuerdan
del himno alado la cadencia rítmica.
Los ojos entreabre, aquellos ojos
tan claros como el día;
y la tierra y el cielo, cuanto abarcan,
arde con nueva luz en sus pupilas.
Ríe, y su carcajada, tiene notas
del agua fugitiva;
llora, y es cada lágrima un poema
de ternura infinita.
Ella tiene la luz, tiene el perfume,
el color y la línea,
la forma, engendradora de deseos;
la expresión, fuente eterna de poesía.
¿Que es estúpida?… ¡Bah! Mientras callando
guarde oscuro el enigma,
siempre valdrá, a mi ver, lo que ella calla
más que lo que cualquiera otra me diga.
Traduction : Robert Pageard
Elle passe, muette, et ses mouvements
Sont une silencieuse harmonie ;
Ses pas résonnent alors
La cadence rythmique de l’hymne ailé.
Elle entrouvre les yeux, ses yeux
Aussi clairs que le jour,
Et la terre et le ciel, tout ce qu’ils embrassent,
Brillent d’une nouvelle lumière dans ses pupilles.
Elle rit, et son éclat de rire a des sonorités
D’eau fugitive ;
Elle pleure, et chaque larme est un poème
De tendresse infinie.
Elle a la lumière, elle a le parfum,
La couleur et la ligne,
La forme, génératrice de désirs,
L’expression, source éternelle de poésie.
Elle est stupide ? Bah ! Tant que, se taisant,
Elle laissera l’énigme dans l’ombre,
Ce que je crois qu’elle tait vaudra toujours plus
Que ce qu’aucune autre me dira.
Re: Florilège de poèmes espagnols
Sao Mai a écrit:Gustavo Adolfo Bécquer
Ce poème appartient aux Rimas. Dire avec des mots ce que dit le silence, dire le rythme des pas, le paysage transfiguré par le regard, la musique du rire et le poème des larmes, nommer la forme et l’expression, et évoquer l’énigme tue d’une femme sans doute stupide, n’est-ce pas expliquer la définition ultime de la poésie ?
Dans cette rime Bécquer s’adresse à une deuxième personne dont on ne sait pas si elle est la destinataire extérieure à lui-même ou son âme. R. Pageard.
Cruza callada, y son sus movimientos
silenciosa armonía;
suenan sus pasos, y al sonar, recuerdan
del himno alado la cadencia rítmica.
Los ojos entreabre, aquellos ojos
tan claros como el día;
y la tierra y el cielo, cuanto abarcan,
arde con nueva luz en sus pupilas.
Ríe, y su carcajada, tiene notas
del agua fugitiva;
llora, y es cada lágrima un poema
de ternura infinita.
Ella tiene la luz, tiene el perfume,
el color y la línea,
la forma, engendradora de deseos;
la expresión, fuente eterna de poesía.
¿Que es estúpida?… ¡Bah! Mientras callando
guarde oscuro el enigma,
siempre valdrá, a mi ver, lo que ella calla
más que lo que cualquiera otra me diga.
Traduction : Robert Pageard
Elle passe, muette, et ses mouvements
Sont une silencieuse harmonie ;
Ses pas résonnent alors
La cadence rythmique de l’hymne ailé.
Elle entrouvre les yeux, ses yeux
Aussi clairs que le jour,
Et la terre et le ciel, tout ce qu’ils embrassent,
Brillent d’une nouvelle lumière dans ses pupilles.
Elle rit, et son éclat de rire a des sonorités
D’eau fugitive ;
Elle pleure, et chaque larme est un poème
De tendresse infinie.
Elle a la lumière, elle a le parfum,
La couleur et la ligne,
La forme, génératrice de désirs,
L’expression, source éternelle de poésie.
Elle est stupide ? Bah ! Tant que, se taisant,
Elle laissera l’énigme dans l’ombre,
Ce que je crois qu’elle tait vaudra toujours plus
Que ce qu’aucune autre me dira.
Re: Florilège de poèmes espagnols
Lorca
Ce poème fait partie des Canciones Andaluza
CANCIÓN DEL JINETE -
Córdoba.
Lejana y sola.
Jaca negra, luna grande,
y aceitunas en mi alforja.
Aunque sepa los caminos
yo nunca llegaré a Córdoba.
Por el llano, por el viento,
jaca negra, luna roja.
La muerte me está mirando
desde las torres de Córdoba.
¡Ay qué camino tan largo!
¡Ay mi jaca valerosa!
¡Ay, que la muerte me espera,
antes de llegar a Córdoba!
Córdoba.
Lejana y sola.
Traductions
Chanson de cavalier
Cordoue
Lointaine et seule.
Jument noire, lune grande
Olives dans ma besace.
Bien que je sache la route
Je n’atteindrai pas Cordoue.
Par la plaine, par le vent,
Jument noire, lune rouge.
La mort approche, me guette,
Depuis les tours de Cordoue.
Ah, que le chemin est long !
Ah, que ma jument a du courage !
Ah, que la mort m’attende
Avant d’atteindre Cordoue !
Cordoue.
Lointaine et seule.
Autre traduction
Cordoue
Lointaine et seule.
Lune grande, jument noire,
Olives dans le bissac
J’ai beau connaître la route
Je n’atteindrai pas Cordoue.
Par la plaine, par le vent,
Jument noire, lune rouge,
La mort tout là-bas me guette
Depuis les tours de Cordoue.
Ah ma jument valeureuse
Quelle interminable course !
Je sais que la mort m’attend
Sur le chemin de Cordoue !
Cordoue
Lointaine est seule.
Deux traductions. Les différences sont infimes, mais elles montrent combien traduire est difficile.
L’une, la première, est de Catherine Réault-Crosnier, la seconde d’André Belamich. Je laisse à chacun l’appréciation de l’une ou l’autre.
https://www.youtube.com/watch?v=FayH8Iv6Y6U
Ce poème fait partie des Canciones Andaluza
CANCIÓN DEL JINETE -
Córdoba.
Lejana y sola.
Jaca negra, luna grande,
y aceitunas en mi alforja.
Aunque sepa los caminos
yo nunca llegaré a Córdoba.
Por el llano, por el viento,
jaca negra, luna roja.
La muerte me está mirando
desde las torres de Córdoba.
¡Ay qué camino tan largo!
¡Ay mi jaca valerosa!
¡Ay, que la muerte me espera,
antes de llegar a Córdoba!
Córdoba.
Lejana y sola.
Traductions
Chanson de cavalier
Cordoue
Lointaine et seule.
Jument noire, lune grande
Olives dans ma besace.
Bien que je sache la route
Je n’atteindrai pas Cordoue.
Par la plaine, par le vent,
Jument noire, lune rouge.
La mort approche, me guette,
Depuis les tours de Cordoue.
Ah, que le chemin est long !
Ah, que ma jument a du courage !
Ah, que la mort m’attende
Avant d’atteindre Cordoue !
Cordoue.
Lointaine et seule.
Autre traduction
Cordoue
Lointaine et seule.
Lune grande, jument noire,
Olives dans le bissac
J’ai beau connaître la route
Je n’atteindrai pas Cordoue.
Par la plaine, par le vent,
Jument noire, lune rouge,
La mort tout là-bas me guette
Depuis les tours de Cordoue.
Ah ma jument valeureuse
Quelle interminable course !
Je sais que la mort m’attend
Sur le chemin de Cordoue !
Cordoue
Lointaine est seule.
Deux traductions. Les différences sont infimes, mais elles montrent combien traduire est difficile.
L’une, la première, est de Catherine Réault-Crosnier, la seconde d’André Belamich. Je laisse à chacun l’appréciation de l’une ou l’autre.
https://www.youtube.com/watch?v=FayH8Iv6Y6U
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