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Florilège de poèmes espagnols
Re: Florilège de poèmes espagnols
Lorca
Ce poème fait partie des Canciones Andaluza
CANCIÓN DEL JINETE -
Córdoba.
Lejana y sola.
Jaca negra, luna grande,
y aceitunas en mi alforja.
Aunque sepa los caminos
yo nunca llegaré a Córdoba.
Por el llano, por el viento,
jaca negra, luna roja.
La muerte me está mirando
desde las torres de Córdoba.
¡Ay qué camino tan largo!
¡Ay mi jaca valerosa!
¡Ay, que la muerte me espera,
antes de llegar a Córdoba!
Córdoba.
Lejana y sola.
Traductions
Chanson de cavalier
Cordoue
Lointaine et seule.
Jument noire, lune grande
Olives dans ma besace.
Bien que je sache la route
Je n’atteindrai pas Cordoue.
Par la plaine, par le vent,
Jument noire, lune rouge.
La mort approche, me guette,
Depuis les tours de Cordoue.
Ah, que le chemin est long !
Ah, que ma jument a du courage !
Ah, que la mort m’attende
Avant d’atteindre Cordoue !
Cordoue.
Lointaine et seule.
Autre traduction
Cordoue
Lointaine et seule.
Lune grande, jument noire,
Olives dans le bissac
J’ai beau connaître la route
Je n’atteindrai pas Cordoue.
Par la plaine, par le vent,
Jument noire, lune rouge,
La mort tout là-bas me guette
Depuis les tours de Cordoue.
Ah ma jument valeureuse
Quelle interminable course !
Je sais que la mort m’attend
Sur le chemin de Cordoue !
Cordoue
Lointaine est seule.
Deux traductions. Les différences sont infimes, mais elles montrent combien traduire est difficile.
L’une, la première, est de Catherine Réault-Crosnier, la seconde d’André Belamich. Je laisse à chacun l’appréciation de l’une ou l’autre.
https://www.youtube.com/watch?v=FayH8Iv6Y6U
Ce poème fait partie des Canciones Andaluza
CANCIÓN DEL JINETE -
Córdoba.
Lejana y sola.
Jaca negra, luna grande,
y aceitunas en mi alforja.
Aunque sepa los caminos
yo nunca llegaré a Córdoba.
Por el llano, por el viento,
jaca negra, luna roja.
La muerte me está mirando
desde las torres de Córdoba.
¡Ay qué camino tan largo!
¡Ay mi jaca valerosa!
¡Ay, que la muerte me espera,
antes de llegar a Córdoba!
Córdoba.
Lejana y sola.
Traductions
Chanson de cavalier
Cordoue
Lointaine et seule.
Jument noire, lune grande
Olives dans ma besace.
Bien que je sache la route
Je n’atteindrai pas Cordoue.
Par la plaine, par le vent,
Jument noire, lune rouge.
La mort approche, me guette,
Depuis les tours de Cordoue.
Ah, que le chemin est long !
Ah, que ma jument a du courage !
Ah, que la mort m’attende
Avant d’atteindre Cordoue !
Cordoue.
Lointaine et seule.
Autre traduction
Cordoue
Lointaine et seule.
Lune grande, jument noire,
Olives dans le bissac
J’ai beau connaître la route
Je n’atteindrai pas Cordoue.
Par la plaine, par le vent,
Jument noire, lune rouge,
La mort tout là-bas me guette
Depuis les tours de Cordoue.
Ah ma jument valeureuse
Quelle interminable course !
Je sais que la mort m’attend
Sur le chemin de Cordoue !
Cordoue
Lointaine est seule.
Deux traductions. Les différences sont infimes, mais elles montrent combien traduire est difficile.
L’une, la première, est de Catherine Réault-Crosnier, la seconde d’André Belamich. Je laisse à chacun l’appréciation de l’une ou l’autre.
https://www.youtube.com/watch?v=FayH8Iv6Y6U
Re: Florilège de poèmes espagnols
J'aime et la vidéo idemSao Mai a écrit:Lorca
Ce poème fait partie des Canciones Andaluza
CANCIÓN DEL JINETE -
Córdoba.
Lejana y sola.
Jaca negra, luna grande,
y aceitunas en mi alforja.
Aunque sepa los caminos
yo nunca llegaré a Córdoba.
Por el llano, por el viento,
jaca negra, luna roja.
La muerte me está mirando
desde las torres de Córdoba.
¡Ay qué camino tan largo!
¡Ay mi jaca valerosa!
¡Ay, que la muerte me espera,
antes de llegar a Córdoba!
Córdoba.
Lejana y sola.
Traductions
Chanson de cavalier
Cordoue
Lointaine et seule.
Jument noire, lune grande
Olives dans ma besace.
Bien que je sache la route
Je n’atteindrai pas Cordoue.
Par la plaine, par le vent,
Jument noire, lune rouge.
La mort approche, me guette,
Depuis les tours de Cordoue.
Ah, que le chemin est long !
Ah, que ma jument a du courage !
Ah, que la mort m’attende
Avant d’atteindre Cordoue !
Cordoue.
Lointaine et seule.
Autre traduction
Cordoue
Lointaine et seule.
Lune grande, jument noire,
Olives dans le bissac
J’ai beau connaître la route
Je n’atteindrai pas Cordoue.
Par la plaine, par le vent,
Jument noire, lune rouge,
La mort tout là-bas me guette
Depuis les tours de Cordoue.
Ah ma jument valeureuse
Quelle interminable course !
Je sais que la mort m’attend
Sur le chemin de Cordoue !
Cordoue
Lointaine est seule.
Deux traductions. Les différences sont infimes, mais elles montrent combien traduire est difficile.
L’une, la première, est de Catherine Réault-Crosnier, la seconde d’André Belamich. Je laisse à chacun l’appréciation de l’une ou l’autre.
https://www.youtube.com/watch?v=FayH8Iv6Y6U
Re: Florilège de poèmes espagnols
Luis Rosales (né à Grenade en 1910- mort à Madrid en 1992)
Le poème ci-dessous appartient au recueil Cómo el corte hace sangre (comment la coupure saigne). Il prolonge l’exploration de l’intimité de l’âme, dans ses racines végétales, ses souvenirs, ses déchirures.
La Fisura
Como se hace una burbuja de aire en el hielo,
O esa ligera incertidumbre del testigo ante el juez,
O ese amuleto que se pierde en el que nadie cree
Pero nos deja un luto sin ventanas,
Así llega la soledad,
Así llega la hora que abre en tu corazón una fisura
De comunicación con el deshielo,
Una fisura pequeñísima
Donde la vida se contrae,
Y se comienza a sustraer
Como una herencia de agua,
Dejándote desvinculado
Porque te sientes incapaz de elegir,
Y día tras día te vas quedando atónito
Y tan corto
Que se te olvida, como un sueño, todo cuanto has querido,
Todo lo que te funda y enraiza
Sin que nadie lo advierta.
Traduction : Nadine Ly
La Fissure
Comme il se fait dans la glace une bulle,
Ou comme la légère hésitation du témoin face au juge
Où cette amulette qu’on perd, quand on n’y croit pas,
Et qui nous laisse aveuglés de douleur,
Voici venir la solitude,
Voici venir le temps qui t’ouvre dans le cœur
La fissure de la débâcle,
Une fissure imperceptible,
Où la vie se réduit,
Où elle se soustrait
Comme une eau héritée,
Qui coupe toutes tes amarres,
Te rend incapable du moindre choix,
Jour après jour, te laisse plus interdit,
Si recroquevillé
Que tu oublies, comme rêve, tout ce que tu as aimé,
Ce qui te fonde et t’enracine,
Sans que personne s’en rende compte.
Le poème ci-dessous appartient au recueil Cómo el corte hace sangre (comment la coupure saigne). Il prolonge l’exploration de l’intimité de l’âme, dans ses racines végétales, ses souvenirs, ses déchirures.
La Fisura
Como se hace una burbuja de aire en el hielo,
O esa ligera incertidumbre del testigo ante el juez,
O ese amuleto que se pierde en el que nadie cree
Pero nos deja un luto sin ventanas,
Así llega la soledad,
Así llega la hora que abre en tu corazón una fisura
De comunicación con el deshielo,
Una fisura pequeñísima
Donde la vida se contrae,
Y se comienza a sustraer
Como una herencia de agua,
Dejándote desvinculado
Porque te sientes incapaz de elegir,
Y día tras día te vas quedando atónito
Y tan corto
Que se te olvida, como un sueño, todo cuanto has querido,
Todo lo que te funda y enraiza
Sin que nadie lo advierta.
Traduction : Nadine Ly
La Fissure
Comme il se fait dans la glace une bulle,
Ou comme la légère hésitation du témoin face au juge
Où cette amulette qu’on perd, quand on n’y croit pas,
Et qui nous laisse aveuglés de douleur,
Voici venir la solitude,
Voici venir le temps qui t’ouvre dans le cœur
La fissure de la débâcle,
Une fissure imperceptible,
Où la vie se réduit,
Où elle se soustrait
Comme une eau héritée,
Qui coupe toutes tes amarres,
Te rend incapable du moindre choix,
Jour après jour, te laisse plus interdit,
Si recroquevillé
Que tu oublies, comme rêve, tout ce que tu as aimé,
Ce qui te fonde et t’enracine,
Sans que personne s’en rende compte.
Re: Florilège de poèmes espagnols
Comme tjs Sao Mai ces poèmes sont subliminauxSao Mai a écrit:Luis Rosales (né à Grenade en 1910- mort à Madrid en 1992)
Le poème ci-dessous appartient au recueil Cómo el corte hace sangre (comment la coupure saigne). Il prolonge l’exploration de l’intimité de l’âme, dans ses racines végétales, ses souvenirs, ses déchirures.
La Fisura
Como se hace una burbuja de aire en el hielo,
O esa ligera incertidumbre del testigo ante el juez,
O ese amuleto que se pierde en el que nadie cree
Pero nos deja un luto sin ventanas,
Así llega la soledad,
Así llega la hora que abre en tu corazón una fisura
De comunicación con el deshielo,
Una fisura pequeñísima
Donde la vida se contrae,
Y se comienza a sustraer
Como una herencia de agua,
Dejándote desvinculado
Porque te sientes incapaz de elegir,
Y día tras día te vas quedando atónito
Y tan corto
Que se te olvida, como un sueño, todo cuanto has querido,
Todo lo que te funda y enraiza
Sin que nadie lo advierta.
Traduction : Nadine Ly
La Fissure
Comme il se fait dans la glace une bulle,
Ou comme la légère hésitation du témoin face au juge
Où cette amulette qu’on perd, quand on n’y croit pas,
Et qui nous laisse aveuglés de douleur,
Voici venir la solitude,
Voici venir le temps qui t’ouvre dans le cœur
La fissure de la débâcle,
Une fissure imperceptible,
Où la vie se réduit,
Où elle se soustrait
Comme une eau héritée,
Qui coupe toutes tes amarres,
Te rend incapable du moindre choix,
Jour après jour, te laisse plus interdit,
Si recroquevillé
Que tu oublies, comme rêve, tout ce que tu as aimé,
Ce qui te fonde et t’enracine,
Sans que personne s’en rende compte.
Re: Florilège de poèmes espagnols
Oui, Papillon. La poésie espagnole recèle des trésors. Dommage qu’elle soit si peu connue chez nous
Re: Florilège de poèmes espagnols
Carlos Edmundo de Ory ( né à Cadix en 1932- mort à Thézy-Glimont en 2010)
Descripción de mi esposa con acompañamiento de timbales
Ella es mi escarabajo sagrado.
Ella es mi cripta de amatista.
Ella es mi ciudadela lacustre.
Ella es mi palomar de silencio.
Ella es mi tapia de jazmines.
Ella es mi langosta de oro.
Ella es mi kiosko de música.
Ella es mi lecho de malaquita.
Ella es mi medusa dorada.
Ella es mi caracol de seda.
Ella es mi cuarto de ranúnculos.
Ella es mi topacio amarillo.
Ella es mi Anadiómena marina.
Ella es mi Ageronia atlantis.
Ella es mi puerta de oricalco.
Ella es mi palanquín de hojas.
Ella es mi postre de ciruelas.
Ella es mi pentagrama de sangre.
Ella es mi oráculo de besos.
Ella es mi estrella boreal
Traduction : Nadine Ly
Description de mon épouse avec accompagnement de cymbales
Elle est mon scarabée sacré
Elle est ma crypte d’améthyste
Elle est ma cité lacustre
Elle est mon pigeonnier de silence
Elle est ma murette de jasmin
Elle est ma sauterelle d’or
Elle est mon kiosque à musique
Elle est mon lit de malachite
Elle est ma méduse dorée
Elle est mon escargot de soie
Elle est ma chambre de renoncules
Elle est ma topaze jaune
Elle est mon Anadyomène marine
Elle est mon Ageronia atlantis
Elle est ma porte d’orichalque
Elle est mon palanquin de feuilles
Elle est mon gâteau de prunes
Elle est ma portée de sang
Elle est mon oracle de baisers
Elle est mon étoile boréale
Descripción de mi esposa con acompañamiento de timbales
Ella es mi escarabajo sagrado.
Ella es mi cripta de amatista.
Ella es mi ciudadela lacustre.
Ella es mi palomar de silencio.
Ella es mi tapia de jazmines.
Ella es mi langosta de oro.
Ella es mi kiosko de música.
Ella es mi lecho de malaquita.
Ella es mi medusa dorada.
Ella es mi caracol de seda.
Ella es mi cuarto de ranúnculos.
Ella es mi topacio amarillo.
Ella es mi Anadiómena marina.
Ella es mi Ageronia atlantis.
Ella es mi puerta de oricalco.
Ella es mi palanquín de hojas.
Ella es mi postre de ciruelas.
Ella es mi pentagrama de sangre.
Ella es mi oráculo de besos.
Ella es mi estrella boreal
Traduction : Nadine Ly
Description de mon épouse avec accompagnement de cymbales
Elle est mon scarabée sacré
Elle est ma crypte d’améthyste
Elle est ma cité lacustre
Elle est mon pigeonnier de silence
Elle est ma murette de jasmin
Elle est ma sauterelle d’or
Elle est mon kiosque à musique
Elle est mon lit de malachite
Elle est ma méduse dorée
Elle est mon escargot de soie
Elle est ma chambre de renoncules
Elle est ma topaze jaune
Elle est mon Anadyomène marine
Elle est mon Ageronia atlantis
Elle est ma porte d’orichalque
Elle est mon palanquin de feuilles
Elle est mon gâteau de prunes
Elle est ma portée de sang
Elle est mon oracle de baisers
Elle est mon étoile boréale
Re: Florilège de poèmes espagnols
Sao Mai a écrit:Carlos Edmundo de Ory ( né à Cadix en 1932- mort à Thézy-Glimont en 2010)
Descripción de mi esposa con acompañamiento de timbales
Ella es mi escarabajo sagrado.
Ella es mi cripta de amatista.
Ella es mi ciudadela lacustre.
Ella es mi palomar de silencio.
Ella es mi tapia de jazmines.
Ella es mi langosta de oro.
Ella es mi kiosko de música.
Ella es mi lecho de malaquita.
Ella es mi medusa dorada.
Ella es mi caracol de seda.
Ella es mi cuarto de ranúnculos.
Ella es mi topacio amarillo.
Ella es mi Anadiómena marina.
Ella es mi Ageronia atlantis.
Ella es mi puerta de oricalco.
Ella es mi palanquín de hojas.
Ella es mi postre de ciruelas.
Ella es mi pentagrama de sangre.
Ella es mi oráculo de besos.
Ella es mi estrella boreal
Traduction : Nadine Ly
Description de mon épouse avec accompagnement de cymbales
Elle est mon scarabée sacré
Elle est ma crypte d’améthyste
Elle est ma cité lacustre
Elle est mon pigeonnier de silence
Elle est ma murette de jasmin
Elle est ma sauterelle d’or
Elle est mon kiosque à musique
Elle est mon lit de malachite
Elle est ma méduse dorée
Elle est mon escargot de soie
Elle est ma chambre de renoncules
Elle est ma topaze jaune
Elle est mon Anadyomène marine
Elle est mon Ageronia atlantis
Elle est ma porte d’orichalque
Elle est mon palanquin de feuilles
Elle est mon gâteau de prunes
Elle est ma portée de sang
Elle est mon oracle de baisers
Elle est mon étoile boréale
Subliminallllllllllllll une de mes dernières participations, Toi et moi, savons où nous retrouver
Re: Florilège de poèmes espagnols
Un au revoir ici Merci Papillon d’avoir toujours pris du plaisir à lire ces poèmes
Re: Florilège de poèmes espagnols
J’aime Siles (né à Valence en 1951)
J’aime Siles, poète dense, bref, déclare, dans la note de l’auteur qui ouvre l’édition complète de sa poésie : « Cinquante et un poèmes en onze ans semblent excessifs. La rigueur ne les excusera pas ». Le plus rigoureux, en effet, des poètes, le poète linguiste est aussi celui dont la perfection est la plus insondable.
Le poème Intérieurs fait partie du recueil Alegoría.
Interiores
Qué puede al hombre cautivar, sino la música
que en la quietud la arena en sí eterniza
y las olas tan sólo que a lo lejos
una a una, en su olvido, repite sin cesar?
Como su cuerpo son, también, de sombra
y entre su voz la sal es lo que dura
y ese rumor del eco en transparencia
de quien no sabe de otra eternidad.
¿Puede la música ser algo más que sombras
hechas a medida de una idea,
talladas en cristal por el que olvida
que hace surgir un dios de entre sus notas?
¿O lo que aquí llamamos música pudiera
muy bien llamarse el ala de una duda
y el paraíso firme que sostienen
interiores columnas de temblor?
Traduction : Nadine Ly
Intérieurs
Qui peut captiver l’homme, sinon la musique
En soi éternisée par le sable tranquille
Et les houles seules que loin là-bas
Une à une en l’oubli il ressasse sans cesse ?
Elles sont aussi, comme son corps, d’ombre
Et dans leur voix, c’est le sel qui perdure,
Cette rumeur d’écho en transparence
De qui ne sait une autre éternité.
La musique est-elle plus que ces ombres
Taillées à la mesure d’une idée,
Sculptées dans du cristal par celui qui oublie
Qu’il fait surgir un dieu du profond de ses notes ?
Ce qui se dit musique, ne peut-on
Le nommer aussi bien aile d’un doute,
Et paradis solide que sustentent
D’intérieures colonnes trémulantes ?
J’aime Siles, poète dense, bref, déclare, dans la note de l’auteur qui ouvre l’édition complète de sa poésie : « Cinquante et un poèmes en onze ans semblent excessifs. La rigueur ne les excusera pas ». Le plus rigoureux, en effet, des poètes, le poète linguiste est aussi celui dont la perfection est la plus insondable.
Le poème Intérieurs fait partie du recueil Alegoría.
Interiores
Qué puede al hombre cautivar, sino la música
que en la quietud la arena en sí eterniza
y las olas tan sólo que a lo lejos
una a una, en su olvido, repite sin cesar?
Como su cuerpo son, también, de sombra
y entre su voz la sal es lo que dura
y ese rumor del eco en transparencia
de quien no sabe de otra eternidad.
¿Puede la música ser algo más que sombras
hechas a medida de una idea,
talladas en cristal por el que olvida
que hace surgir un dios de entre sus notas?
¿O lo que aquí llamamos música pudiera
muy bien llamarse el ala de una duda
y el paraíso firme que sostienen
interiores columnas de temblor?
Traduction : Nadine Ly
Intérieurs
Qui peut captiver l’homme, sinon la musique
En soi éternisée par le sable tranquille
Et les houles seules que loin là-bas
Une à une en l’oubli il ressasse sans cesse ?
Elles sont aussi, comme son corps, d’ombre
Et dans leur voix, c’est le sel qui perdure,
Cette rumeur d’écho en transparence
De qui ne sait une autre éternité.
La musique est-elle plus que ces ombres
Taillées à la mesure d’une idée,
Sculptées dans du cristal par celui qui oublie
Qu’il fait surgir un dieu du profond de ses notes ?
Ce qui se dit musique, ne peut-on
Le nommer aussi bien aile d’un doute,
Et paradis solide que sustentent
D’intérieures colonnes trémulantes ?
Re: Florilège de poèmes espagnols
Luis Antonio de Villena
Personnage chaleureux, luxueux, scandaleux, provocant, les doigts couverts de bagues, mais capable de répondre au téléphone, avec la plus grande courtoisie, à quiconque s’adresse à lui. C’est un phare de la poésie espagnole des années 70 et 80.
Esthète immensément érudit, dandy captivé par la beauté des corps et la sensualité, il produit une poésie dont les mots-clés, sans doute, sont hédonisme et désir.
Sa poésie renoue avec celle des amours interdites, refoulées, qui vivent dans les grandes poésies arabe et latine, dans l’art italien, chez les poètes maudits et chez les peintres.
El verano
Es obvio que no ignora su hermosura.
Camina en la mañana, azul y rubio todo como un día de agosto,
esbelto y largo como una tarde cálida,
coronado de flores pasionarias,
engendrando el deseo y encrespando la dicha.
No va a ninguna parte bajo el sol matutino,
entre mujeres sin manga que hacen compra, pasos de Corpus,
y torres de gótico tardío, bruñidas de una luz radiante.
Llévame, arrástrame contigo…
(Eres un incendio en un mar verde palma,
o el amor simplemente, con guirnaldas y ruidos.
Pasión y belleza habitan en tus días,
y arcángeles cantores circundan tu camino.)
Llévame, arrástrame contigo…
Ufano en la mañana, mientras tus ojos cantan
y tu figura larga acicatea el ocio en plazuelas con fuente,
palacio y bar antiguo…
Y al volver ya la esquina,
como una stravaganza de música barroca,
te vuelves, me sonríes (sabes bien que he mirado)
y me guiñas un ojo, dulce,
feliz,
provocativo…
Traduction : Nadine Ly
Été
À l’évidence il est conscient de sa beauté.
Il marche, le matin, azuré et tout blond, comme une journée d’août ,
Svelte, élancé, comme une chaude après-midi d’été,
Couronné de passiflores,
Engendrant le désir, exaspérant la joie.
Il ne va nulle part sous le jeune soleil,
Mêlé aux femmes sans manches qui font le marché au pasos de la fête Dieu,
Aux tours gothiques lustrées par une lumière radieuse.
Emmène-moi, entraîne-moi avec toi…
(Tu es un brasier sur une mer vert palme,
Ou simplement l’amour, enrubanné, bruyant.
Passion et beauté habitent tes jours,
Des archanges chanteurs accompagnent ta route.)
Emmène-moi, entraîne-moi avec toi…
Et fier, dans le matin, tandis que tes yeux chantent,
Que ta silhouette longue excite l’oisiveté sur les petites places
Avec leur fontaine, leur palais, leur bar antique…
Au moment de tourner à l’angle de la rue,
Tel une stravaganza de musique baroque,
Tu te retournes, tu me souris (tu sais très bien que j’ai regardé)
Et tu me fais un clin d’œil, tendre,
heureux,
provocant…
Personnage chaleureux, luxueux, scandaleux, provocant, les doigts couverts de bagues, mais capable de répondre au téléphone, avec la plus grande courtoisie, à quiconque s’adresse à lui. C’est un phare de la poésie espagnole des années 70 et 80.
Esthète immensément érudit, dandy captivé par la beauté des corps et la sensualité, il produit une poésie dont les mots-clés, sans doute, sont hédonisme et désir.
Sa poésie renoue avec celle des amours interdites, refoulées, qui vivent dans les grandes poésies arabe et latine, dans l’art italien, chez les poètes maudits et chez les peintres.
El verano
Es obvio que no ignora su hermosura.
Camina en la mañana, azul y rubio todo como un día de agosto,
esbelto y largo como una tarde cálida,
coronado de flores pasionarias,
engendrando el deseo y encrespando la dicha.
No va a ninguna parte bajo el sol matutino,
entre mujeres sin manga que hacen compra, pasos de Corpus,
y torres de gótico tardío, bruñidas de una luz radiante.
Llévame, arrástrame contigo…
(Eres un incendio en un mar verde palma,
o el amor simplemente, con guirnaldas y ruidos.
Pasión y belleza habitan en tus días,
y arcángeles cantores circundan tu camino.)
Llévame, arrástrame contigo…
Ufano en la mañana, mientras tus ojos cantan
y tu figura larga acicatea el ocio en plazuelas con fuente,
palacio y bar antiguo…
Y al volver ya la esquina,
como una stravaganza de música barroca,
te vuelves, me sonríes (sabes bien que he mirado)
y me guiñas un ojo, dulce,
feliz,
provocativo…
Traduction : Nadine Ly
Été
À l’évidence il est conscient de sa beauté.
Il marche, le matin, azuré et tout blond, comme une journée d’août ,
Svelte, élancé, comme une chaude après-midi d’été,
Couronné de passiflores,
Engendrant le désir, exaspérant la joie.
Il ne va nulle part sous le jeune soleil,
Mêlé aux femmes sans manches qui font le marché au pasos de la fête Dieu,
Aux tours gothiques lustrées par une lumière radieuse.
Emmène-moi, entraîne-moi avec toi…
(Tu es un brasier sur une mer vert palme,
Ou simplement l’amour, enrubanné, bruyant.
Passion et beauté habitent tes jours,
Des archanges chanteurs accompagnent ta route.)
Emmène-moi, entraîne-moi avec toi…
Et fier, dans le matin, tandis que tes yeux chantent,
Que ta silhouette longue excite l’oisiveté sur les petites places
Avec leur fontaine, leur palais, leur bar antique…
Au moment de tourner à l’angle de la rue,
Tel une stravaganza de musique baroque,
Tu te retournes, tu me souris (tu sais très bien que j’ai regardé)
Et tu me fais un clin d’œil, tendre,
heureux,
provocant…
Re: Florilège de poèmes espagnols
Jorge Guillén
Cierro los ojos
(Une rose dans les ténèbres. Mallarmé)
Cierro los ojos y el negror me advierte
Que no es negror, y alumbra unos destellos
Para darme a entender que sí son ellos
El fondo en algazara de la suerte,
Incógnita nocturna y tan fuerte
Que consigue ante mí romper sus sellos
Y sacar del abismo lo más bellos
Resplandores hostiles a la muerte.
Cierro los ojos. Y persiste un mundo
Grande que me deslumbra así, vacío
De su profundidad tumultuosa.
Mi certidumbre en la tiniebla fundo,
Tenebroso el relámpago es más mío,
En lo negro se yergue hasta una rosa.
Traduction : Claude Esteban
Je ferme les yeux
Je ferme les yeux et la noirceur m’annonce
Quelle est nulle noirceur et ses éclats
Me laissent entendre qu’ils sont là
Tel le fond joyeux de la chance,
L’inconnue, la nocturne, si puissante,
Quelle brise devant moi les sceaux
Pour tirer de l’abîme les plus beaux
Soleils hostiles à la mort.
Je ferme les yeux. Perdure un monde
Immense qui m’aveugle, délié
De son pouvoir profond tumultueux.
Je fonde sur l’obscur ma certitude.
Plus noir l’éclair est davantage mien
Et se dresse une rose dans les ténèbres.
Cierro los ojos
(Une rose dans les ténèbres. Mallarmé)
Cierro los ojos y el negror me advierte
Que no es negror, y alumbra unos destellos
Para darme a entender que sí son ellos
El fondo en algazara de la suerte,
Incógnita nocturna y tan fuerte
Que consigue ante mí romper sus sellos
Y sacar del abismo lo más bellos
Resplandores hostiles a la muerte.
Cierro los ojos. Y persiste un mundo
Grande que me deslumbra así, vacío
De su profundidad tumultuosa.
Mi certidumbre en la tiniebla fundo,
Tenebroso el relámpago es más mío,
En lo negro se yergue hasta una rosa.
Traduction : Claude Esteban
Je ferme les yeux
Je ferme les yeux et la noirceur m’annonce
Quelle est nulle noirceur et ses éclats
Me laissent entendre qu’ils sont là
Tel le fond joyeux de la chance,
L’inconnue, la nocturne, si puissante,
Quelle brise devant moi les sceaux
Pour tirer de l’abîme les plus beaux
Soleils hostiles à la mort.
Je ferme les yeux. Perdure un monde
Immense qui m’aveugle, délié
De son pouvoir profond tumultueux.
Je fonde sur l’obscur ma certitude.
Plus noir l’éclair est davantage mien
Et se dresse une rose dans les ténèbres.
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