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Au fil des jours

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Message n° 31

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Message par Invité...Sam 22 Fév 2020 - 8:14


Sao Mai a écrit:Quand on regarde les hommes politiques que l’on critique toujours… quelle vie !
Quand je vois le maire de mon arrondissement les dimanches matins sur le marché, quelle vie ! Serrer des paluches, dire bonjour à tout le monde, recevoir les récriminations : un trou dans la route, du bruit parce qu’une fête est organisée, le ramassage des poubelles trop tôt… trop tard, récriminations contradictoires. Je me dis qu’il faut avoir une haute conscience du service ou alors un goût énorme du pouvoir. Mais honnêtement quand je dis goût énorme du pouvoir je n’envisage pas que le goût du pouvoir soit tel qu’on supporte autant de doléances parfois inintéressantes. Il y a quelque chose quand même qui relève de la vocation. Soit le goût du pouvoir, soit une haute conscience du service, mais qui laisse dans les deux cas extrêmement admiratif !!!

(C’est de l’humour !)
Les pOves choux  Very Happy sunny sont sincèrement à plaindre  affraid lol!

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Message n° 32

Au fil des jours - Page 4 EmptyRe: Au fil des jours

Message par Invité...Dim 1 Mar 2020 - 14:20


Le mode de la consommation c’est le mode de vie de notre société, c’est-à-dire une vie effectivement où la seule valeur qui compte, c’est l’intensité. La vie intense. Vivre intensément, être « fun », s’éclater. Vivre intensément le quotidien par exemple dans le travail, la frénésie du travail. Je bosse comme un fou parce que j’aime ça, et je m’éclate. Je ne pense à rien d’autre, pas par méconnaissance, mais parce que c’est cela qui me fait « triper » : le travail–la vie sexuelle–le sport. Les voies de réjouissance sont innombrables, mais cela peut être tout simplement la consommation. L’idée que l’on est dans un site sans transcendance, c’est-à-dire on travaille pour consommer et on consomme pour travailler. Le cycle de la vie. Simplement il ne faut pas  s’arrêter, car si l’on s’arrête on saisit effectivement l’absurdité de la chose. C’est un cycle de la vie, parfois ça peut être une spirale qui monte, mais le cycle du désir est en l’occurrence circulaire, c’est-à-dire que, au bout d’un moment, on est jamais satisfait.

L’objection par rapport à cette réponse est qu’il est, malgré tout, très difficile de s’y installer. Il est à la fois très facile de s’y installer parce que nous vivons la plupart de nos vies préoccupés par de petits projets à quelques jours ou à quelques semaines près, et notre agenda est rempli de petites finalités dont on interroge jamais la finalité ultime. La balance plaide toujours dans le sens de l’urgence, rarement dans le sens du sens. C’est la question du sens du sens, à quoi bon ces petites activités. Chacun a des projets. Quand on n’a pas de projets l’angoisse vient, l’ennui vient, mais la question du sens ultime de ces projets nous l’évacuons le plus souvent possible. Soit sous le mode de l’oubli, soit sous le mode militant : je travaille parce que j’aime ça, pas pour être heureux. C’est parce que je suis heureux que je travaille,  parce que c’est cela qui m’intéresse.

Cette réponse est très dangereuse parce que difficile, toujours sous la menace de l’absurdité, et très difficile à vivre 24 heures sur 24. Il faut bien se garantir qu’on ne se posera jamais la question du sens du sens en vivant cette vie.
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Message n° 33

Au fil des jours - Page 4 EmptyRe: Au fil des jours

Message par Invité...Dim 1 Mar 2020 - 16:25


Sao Mai a écrit:Le mode de la consommation c’est le mode de vie de notre société, c’est-à-dire une vie effectivement où la seule valeur qui compte, c’est l’intensité. La vie intense. Vivre intensément, être « fun », s’éclater. Vivre intensément le quotidien par exemple dans le travail, la frénésie du travail. Je bosse comme un fou parce que j’aime ça, et je m’éclate. Je ne pense à rien d’autre, pas par méconnaissance, mais parce que c’est cela qui me fait « triper » : le travail–la vie sexuelle–le sport. Les voies de réjouissance sont innombrables, mais cela peut être tout simplement la consommation. L’idée que l’on est dans un site sans transcendance, c’est-à-dire on travaille pour consommer et on consomme pour travailler. Le cycle de la vie. Simplement il ne faut pas  s’arrêter, car si l’on s’arrête on saisit effectivement l’absurdité de la chose. C’est un cycle de la vie, parfois ça peut être une spirale qui monte, mais le cycle du désir est en l’occurrence circulaire, c’est-à-dire que, au bout d’un moment, on est jamais satisfait.

L’objection par rapport à cette réponse est qu’il est, malgré tout, très difficile de s’y installer. Il est à la fois très facile de s’y installer parce que nous vivons la plupart de nos vies préoccupés par de petits projets à quelques jours ou à quelques semaines près, et notre agenda est rempli de petites finalités dont on interroge jamais la finalité ultime. La balance plaide toujours dans le sens de l’urgence, rarement dans le sens du sens. C’est la question du sens du sens, à quoi bon ces petites activités. Chacun a des projets. Quand on n’a pas de projets l’angoisse vient, l’ennui vient, mais la question du sens ultime de ces projets nous l’évacuons le plus souvent possible. Soit sous le mode de l’oubli, soit sous le mode militant : je travaille parce que j’aime ça, pas pour être heureux. C’est parce que je suis heureux que je travaille,  parce que c’est cela qui m’intéresse.

Cette réponse est très dangereuse parce que difficile, toujours sous la menace de l’absurdité, et très difficile à vivre 24 heures sur 24. Il faut bien se garantir qu’on ne se posera jamais la question du sens du sens en vivant cette vie.
bravo1 Je te réponds plus longuement ultérieurement  Very Happy
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Message n° 34

Au fil des jours - Page 4 EmptyRe: Au fil des jours

Message par Invité...Mar 3 Mar 2020 - 12:55


Il faut bien faire ce constat,  nous sommes dans la pure immanence de la consommation, la pure imminence de l’intensité.
D’abord il faut bien le constater nous vivons dans un monde qui est un monde de l’hyper consommation. Désormais la consommation embrasse, d’une façon beaucoup plus forte et beaucoup plus puissante, toutes les sphères de l’activité. 
Elle était réduite à la consommation alimentaire et marchande, mais désormais elle s’est étendue à la culture, à la politique, elle s’est étendue aux sphères dont on pensait qu’elle serait immunisée par le monde de la consommation. Or, il n’en est rien !
Il y a un marché des hommes politiques, on va choisir, voter pour un, puis plus tard pour un autre camp. Comportement extrêmement volatil, consommateurs exigeants.

Mais il y a aussi un marché des idées, quand on écrit un livre il faut savoir s’il y a un bon créneau, si cela va bien se vendre, si il n’y a pas trop de livres en même temps. Qu’est-ce qui échappe à ce marché, à cet aspect mercantile ? Ce qui échappe à cet aspect mercantile, c’est l’amour, c’est l’affectif.

Il y a certes une exploitation mercantile de l’affection (Fête des Mères–des pères–des grands-mères–des grand-pères) mais ce n’est pas tout à fait la même chose parce que, et c'est un point extrêmement étonnant, le sentiment amoureux s’est en quelque sorte épuré avec la modernité, ce qui est très étonnant.
Contre exemple : éclatement des divorces, éclatement des familles. 

Justement le divorce est l’exemple typique du fait que, aujourd’hui, ce qui structure le lien conjugal n’est plus que l’amour. Avant on ne divorçait pas, non parce qu’on ne s’aimait plus, on ne s’était jamais aimé, l’amour était tout à fait secondaire dans la constitution des mariages. Aujourd’hui c’est l’amour qui structure. Quand il n’y a plus d’amour il ne reste plus rien. Il peut rester l’éducation des enfants, cela peut être une raison.

Le divorce est la preuve tangible d’augmentation hyperbolique de la signification de l’amour. On ne sait pas très bien ce que cela veut dire « amour » en l’occurrence, mais il faut l’amour dans la relation, et si il n’y a pas d’amour, il n’y a pas de relation. On préfère renoncer, malgré les dimensions douloureuses, les dommages collatéraux que cela peut susciter, plutôt que de maintenir une relation inauthentique. Donc divorce !
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Message n° 35

Au fil des jours - Page 4 EmptyRe: Au fil des jours

Message par Invité...Mar 3 Mar 2020 - 16:49


Sao Mai a écrit:Il faut bien faire ce constat,  nous sommes dans la pure immanence de la consommation, la pure imminence de l’intensité.
D’abord il faut bien le constater nous vivons dans un monde qui est un monde de l’hyper consommation. Désormais la consommation embrasse, d’une façon beaucoup plus forte et beaucoup plus puissante, toutes les sphères de l’activité. 
Elle était réduite à la consommation alimentaire et marchande, mais désormais elle s’est étendue à la culture, à la politique, elle s’est étendue aux sphères dont on pensait qu’elle serait immunisée par le monde de la consommation. Or, il n’en est rien !
Il y a un marché des hommes politiques, on va choisir, voter pour un, puis plus tard pour un autre camp. Comportement extrêmement volatil, consommateurs exigeants.

Mais il y a aussi un marché des idées, quand on écrit un livre il faut savoir s’il y a un bon créneau, si cela va bien se vendre, si il n’y a pas trop de livres en même temps. Qu’est-ce qui échappe à ce marché, à cet aspect mercantile ? Ce qui échappe à cet aspect mercantile, c’est l’amour, c’est l’affectif.

Il y a certes une exploitation mercantile de l’affection (Fête des Mères–des pères–des grands-mères–des grand-pères) mais ce n’est pas tout à fait la même chose parce que, et c'est un point extrêmement étonnant, le sentiment amoureux s’est en quelque sorte épuré avec la modernité, ce qui est très étonnant.
Contre exemple : éclatement des divorces, éclatement des familles. 

Justement le divorce est l’exemple typique du fait que, aujourd’hui, ce qui structure le lien conjugal n’est plus que l’amour. Avant on ne divorçait pas, non parce qu’on ne s’aimait plus, on ne s’était jamais aimé, l’amour était tout à fait secondaire dans la constitution des mariages. Aujourd’hui c’est l’amour qui structure. Quand il n’y a plus d’amour il ne reste plus rien. Il peut rester l’éducation des enfants, cela peut être une raison.

Le divorce est la preuve tangible d’augmentation hyperbolique de la signification de l’amour. On ne sait pas très bien ce que cela veut dire « amour » en l’occurrence, mais il faut l’amour dans la relation, et si il n’y a pas d’amour, il n’y a pas de relation. On préfère renoncer, malgré les dimensions douloureuses, les dommages collatéraux que cela peut susciter, plutôt que de maintenir une relation inauthentique. Donc divorce !
pouce pouce pouce
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Message n° 36

Au fil des jours - Page 4 EmptyRe: Au fil des jours

Message par Invité...Jeu 5 Mar 2020 - 12:34


Merci Papillon pour ton appréciation.

L’histoire des mentalités montre, comment progressivement cette dimension d’affection, aussi bien dans le couple que dans la famille, progresse. On a des récits de générations où effectivement il était question de savoir si les enfants aimaient leurs parents, ou si les enfants aimaient leurs parents c’était une question presque indécente. À aucun moment les signes extérieurs d’affection ne se manifestaient. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y avait pas d’amour, mais c’était quelque chose de peu significatif.

L’histoire des mentalités depuis le XVIIe siècle jusqu’à nos jours montre comment progressivement la structuration familiale a totalement changé. À des familles structurées par la loi, ce sont substituées les familles structurées par l’amour. Ce qui est très problématique parce que l’amour est très fou. Il ne suffit pas d’aimer ses enfants pour bien les éduquer. L’amour ne règle pas tous les problèmes.

Par ailleurs ce qui est très frappant au point de vue de l’évolution de l’histoire de la famille, c’est qu’on pouvait penser, tous les grands interprètes de la modernité pensaient que l’avènement de l’individualisme allait progressivement faire exploser une famille. On allait vers une disparition de la famille. C’est exactement le contraire qui s’est produit.

Toutes les enquêtes montrent, aujourd’hui, que la famille est la valeur individualiste et démocratique par excellence. Dans un monde incertain, dans un monde inquiet, la famille représente l’endroit stable. L’endroit certes où il y a des conflits, il ne faut pas édulcorer les choses, les procédures judiciaires intrafamiliales ont explosé ces derniers temps, mais les liens de transmission et d’affection se sont considérablement renforcés, pas seulement maintenus, mais renforcés. Au lien de la famille se reconstitue des liens affectifs choisis. La principale préoccupation des parents c’est de bien placer leurs enfants, et bien souvent la principale préoccupation des enfants c’est que la vieillesse de leurs parents se passe correctement. C’est un souci qui monte en même temps que l’espérance de vie augmente.
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Message n° 37

Au fil des jours - Page 4 EmptyRe: Au fil des jours

Message par Invité...Sam 7 Mar 2020 - 14:45


On argue toujours de notre société individualiste. Voilà pourtant quelque chose d’assez étrange. L’individualisme devait faire exploser les familles, et contrairement à ce que l’on pouvait penser, il a suscité leur reconfiguration relativement nouvelle. Les familles sont éclatées, mais l’éclatement n’est pas total. Les liens demeurent dans cette situation d’éclatement. Des liens forts, et d’autant plus forts que rien ne vient les imposer. Ils ne sont pas imposés socialement, ils émanent des individus eux-mêmes.

Il y avait avant, des rapports obligés dans la famille, désormais les rapports sont choisis. Cela ne suppose pas que toutes les familles soient ainsi. Et c’est d’ailleurs bien souvent la cause des drames. La fracture passe entre les familles qui se déchirent et celles qui sont relativement unies. C’est une fracture extrêmement importante, plus importante à certains niveaux notamment pour l’entrée dans la vie. Il vaut mieux avoir une famille pauvre mais unie à certains égards quand on est un jeune qui entre dans la vie, qu’avoir une famille éclatée en constant conflits. C’est une garantie d’entrée efficace dans la vie, la vie active.

Cette reconfiguration du lien fait qu’individualisme ne veut pas dire séparation, atomisation, ou réduction à la sphère égoïste comme dans le cas de la consommation. Il y a peut-être la chance d’une reconfiguration du lien humain dans un univers purement individualiste.
C’est un constat, on assiste à cette recomposition du lien familial. Mais on peut objecter deux choses.

D’abord l’amour ne règle pas tout. « S’il suffisait d’aimer »… chante Céline Dion  Il ne suffit pas d’aimer pour éduquer ses enfants, il ne suffit pas d’aimer pour avoir un couple qui dure. Il faut aussi gérer le quotidien. À force de voir dans l’amour le salut, la passion, on oublie le quotidien, et il faut, au-delà de la passion construire et travailler la relation.

Pour les enfants c’est pareil. La délocalisation de l’éducation atteint, dans nos sociétés où l’amour des enfants est la valeur absolue, un degré très fort. À calculer pour une famille adulte le nombre d’heures à travailler sans voir les enfants, et le nombre d’heures passées à voir les enfants. En terme d’agenda, c’est très étonnant. Et en plus on est pas forcément malheureux.
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Message n° 38

Au fil des jours - Page 4 EmptyRe: Au fil des jours

Message par Invité...Mer 18 Mar 2020 - 14:20


Cette valorisation de l’amour peut aussi avoir des effets pervers dans ce qu’on appelle aujourd’hui la victimisation. Être victime c’est un beau statut. Quand on est victime, on est jamais seul. D’abord on a une identité et tout le monde nous aime. Il y a dans cette tendance de la société contemporaine à s’afficher tous à cette tentation de la victimisation. Je souffre donc je suis, donc je suis en lien. On va compatir (compatio). On va souffrir avec moi et cette compassion va créer du lien.

Tous les discours mémoriels, les luttes, les guerres de mémoire relèvent de cette logique. C’est une stratégie extrêmement intéressante qui tente de remettre du lien historique. Le retour d’une certaine façon aux racines. Tocqueville disait justement en parlant de l’individualisme contemporain « il coupe les liens ». Les liens avec mes contemporains parce que je les ignore, je suis un individu, je travaille, je n’ai plus besoin de mes voisins. C’est une libération à certains égards mais il coupe aussi les liens générationnels.

Nous souvenons-nous du prénom et du métier de notre arrière-grand-père ? Ce lien intergénérationnel est en train de se couper, même si on investit la généalogie comme hobby, alors que c’était ce qui faisait le lien familial par excellence. Il se pourrait que, à travers la guerre mémorielle, on réinvestisse  un peu ce que la modernité avait tendance à oublier, c’est-à-dire que les générations s’aplatissent dans une actualité unique.
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Message n° 39

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