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2 juin 1643 : Les Croquants battent les cavaliers du Roi près de Villefranche de
2 juin 1643 : Les Croquants battent les cavaliers du Roi près de Villefranche de
2 juin 1643 : Les Croquants battent les cavaliers du Roi près de Villefranche de Rouergue
A l’annonce des impositions annuelles de 1643, plus que doublées par rapport aux précédentes déjà lourdes, une grande manifestation menée par Jean Petit (chirurgien), Lafourque et Brasc dit Lapaille (maçon), se fait remettre les comptes. De nombreuses malversations sont découvertes.
Les consuls convoquent fin janvier 1643 un « Conseil de ville » qui accueille une assemblée très nombreuse, déterminée sur ses revendications (limitation des impôts au taux de l’année précédente, report des intérêts d’emprunts), expérimentée (convocation d’une assemblée des villes et consulats du Rouergue à Espalion pour les 23 et 24 mars).
L’Intendant de Guyenne, installé à Montauban, refuse toute considération et menace les récalcitrants du » gibet, de fers et de flammes ». Il annonce sa venue à Villefranche où le trio Petit, Lafourque, Lapaille mobilise pour lui interdire l’entrée. L’Intendant accepte le compromis d’une entrée en ville sans troupe puis, le 23 mai, déboule accompagné d’une centaine de cavaliers et d’un nombre important de « gens à pied ».
Acculés, Petit et Lapaille appellent les paysans et le petit peuple des bourgs à la résistance. Des masures affamées aux taudis insalubres, une immense levée en masse leur répond… de Najac, Saint Salvadou, Rieupeyroux, Moyrazès, Sauveterre, Marcillac, Rignac, Montbazens, Villeneuve, Savignac, Vailhourles…
Au matin du 2 juin 1643, l’Intendant de Guyenne décide d’en finir en commençant par écraser 500 Croquants assemblés près de Sanvensa. Sa belle cavalerie croit balayer sans difficulté cette « lie » humaine mal vêtue ; elle sort de la ville comme à la parade et contourne les gueux pour les surprendre. Malgré la soudaineté de l’attaque, les Pauvres surpris en pleine campagne se battent à la mort, avec acharnement.
Le chroniqueur ne détaille évidemment ni comment ils réussissent à se masser puis à mettre en déroute les cavaliers du sénéchal, ni le nombre de morts qu’ils doivent déplorer pour un tel exploit. Il est plus disert sur les soldats à cheval si pressés de fuir les Croquants qu’ils franchissent les eaux de l’Aveyron, se réfugient sur le Causse et tournent apeurés.
Que se passe-t-il à Villefranche pendant ce temps ? Le Sénéchal, décidé à écraser les oppositions dans la journée, fait emprisonner une dizaine de personnes, de façon totalement arbitraire, « pour servir d’exemple au public ». Petit et Lapaille, déjà furieux de la sortie des cavaliers marchant sur les Croquants (sortie dont ils ne peuvent connaître la suite), appellent la population au secours. « Aussitôt les boutiques se ferment, la Place Notre dame est barricadée, les rues gardées, le corps de garde maîtrisé. » (Louis Erignac) L’Intendant libère les prisonniers, invite Petit et Lapaille, promet tant et plus.
Soudain, vers 14 heures, une masse de 1200 Croquants se présente à une porte fortifiée de la ville ; ce sont les vainqueurs de Sanvensa renforcés par une forte troupe de Rieupeyroux. Le président du présidial et autres élites veulent les empêcher d’entrer. Les insurgés de l’intérieur ouvrent eux-mêmes la porte et Petit prend la tête des ruraux armés de faux qui font une entrée aussi triomphale que la sortie des cavaliers le matin.
« Tambours battant, trompettes sonnant dans l’enthousiasme général, les Croquants auxquels se joignent les Villefranchois quelque peu armés, gagnent la Place Notre-Dame ». Petit propose à cette Assemblée Générale d’insurgés, d’aller discuter avec le sénéchal du roi pour obtenir une baisse des tailles. Le Sénéchal reçoit une délégation et signe deux ordonnances ; l’une supprime le paiement de la taille pour l’année 1643 sur tout le Rouergue, l’autre en ramène le taux pour les années suivantes à celui de 1618.
Petit et les autres membres de l’ambassade reviennent devant la place Notre Dame grouillante d’un peuple en attente qui explose de joie à la lecture des deux décisions prises.
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