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Sartre et la dette marxiste
Sartre et la dette marxiste
Sartre fait figure de géant de son siècle sur tous les plans : plan de la pensée bien sûr, plan littéraire–abondance de l’œuvre littéraire y compris de la critique littéraire. En même temps l’homme est incontournable par ses engagements politiques.
Cet homme qui a tellement écrit, tellement produit, a été tout le temps sur tous les fronts en faisant réellement bouger les choses.
Je sais, Sartre est très déconsidéré. Mais ne brûle-t-on pas ce que l’on a adoré ?
Au travers de cette vie passée a s’engager pour des causes jugées importantes, l’on aperçoit une dette marxiste, dette qu’il n’a jamais contestée. Sartre est un penseur marxiste pour les trois quarts de ses écrits.
Mais ce que Sartre retient de Marx, c’est le Marx théoricien, dialecticien qui essaie de faire travailler les contradictions de l’Histoire pour accélérer le processus de libération des hommes. Ce n’est pas le Marx idéologue et fondateur du PC. D’ailleurs il se désolidarise relativement rapidement du PC ce qui lui vaudra des attaques féroces de celui-ci.
Cette dette marxiste on la retrouve dans l’ensemble de la philosophie sartrienne, dans tout ce qui concerne la grande pensée de la liberté. Et de l’autre côté cette vie à penser et à s’engager, et donc à pousser plus loin sa pensée, pourrait passer pour l’illustration de la 11e thèse de Feuerbach que travaille Marx.
« Jusqu’à présent les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde, il s’agit maintenant de le transformer » Marx.
Feuerbach était un idéologue du XIXe siècle, durement critiqué par Marx surtout connu pour un ouvrage majeur : « L’essence du christianisme » dans lequel Feuerbach, qui pourtant était quelqu’un de progressiste, essaye de démontrer qu’il y avait des valeurs dans le christianisme qui étaient susceptibles de faire évoluer les sociétés.
Cet homme qui a tellement écrit, tellement produit, a été tout le temps sur tous les fronts en faisant réellement bouger les choses.
Je sais, Sartre est très déconsidéré. Mais ne brûle-t-on pas ce que l’on a adoré ?
Au travers de cette vie passée a s’engager pour des causes jugées importantes, l’on aperçoit une dette marxiste, dette qu’il n’a jamais contestée. Sartre est un penseur marxiste pour les trois quarts de ses écrits.
Mais ce que Sartre retient de Marx, c’est le Marx théoricien, dialecticien qui essaie de faire travailler les contradictions de l’Histoire pour accélérer le processus de libération des hommes. Ce n’est pas le Marx idéologue et fondateur du PC. D’ailleurs il se désolidarise relativement rapidement du PC ce qui lui vaudra des attaques féroces de celui-ci.
Cette dette marxiste on la retrouve dans l’ensemble de la philosophie sartrienne, dans tout ce qui concerne la grande pensée de la liberté. Et de l’autre côté cette vie à penser et à s’engager, et donc à pousser plus loin sa pensée, pourrait passer pour l’illustration de la 11e thèse de Feuerbach que travaille Marx.
« Jusqu’à présent les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde, il s’agit maintenant de le transformer » Marx.
Feuerbach était un idéologue du XIXe siècle, durement critiqué par Marx surtout connu pour un ouvrage majeur : « L’essence du christianisme » dans lequel Feuerbach, qui pourtant était quelqu’un de progressiste, essaye de démontrer qu’il y avait des valeurs dans le christianisme qui étaient susceptibles de faire évoluer les sociétés.
Re: Sartre et la dette marxiste
Marx va critiquer Feuerbach en montrant que tant que l’on reste dans des perspectives religieuses, ce progrès trouve assez rapidement une limite, notamment parce qu’il y a certains types d’actions et un devenir de l’homme qui échappent à l’homme. Par définition une opposition religieuse suppose que l’on s’en remettre à la décision divine quant à son destin.
C’est ce qui, aux yeux de Marx, il faut effacer.
Cette 11e thèse, comme la dernière, montre que certes la philosophie a une utilité, puisque c’est une activité qui consiste à penser le monde, mais penser le monde n’est pas suffisant. Il s’agit de le transformer.
La pensée ne sert à rien si elle ne se concrétise pas, et si elle ne libère pas une modalité d’action.
À la suite de Marx, Sartre prend sur lui cette thèse et tente de l’appliquer, de la réaliser.
Il emprunte à Marx, dans la dette marxiste, le concept purement marxiste de pratique théorique.
Jusqu’à Marx les philosophes ont dûment séparé la théorie de la pratique si bien que cela a abouti à ce type d’adage : ce qui est vrai en théorie ne l’est pas en pratique. Il y a un hiatus, voire un abîme entre la théorie et la pratique.
Marx va se trouver avec cet héritage : comment articuler la théorie sur la pratique ?
Cela va donner chez Marx le concept de principe théorique. Non seulement il est possible d’articuler théorie et pratique, mais la pensée est déjà une forme de pratique.
Être théoricien sur l’économie, sur l’histoire c’est déjà militer dans le monde, imposer des valeurs, soutenir des intérêts. Alors la théorie est une forme de pratique, elle n’est qu’une modalité de la pratique.
L’un des effets secondaires de ce concept, pratique théorique, que reprend Sartre [concept très important dans sa pensée], c’est l’idée que l’intellectuel n’est pas quelqu’un d’à part. Au contraire l’intellectuel a une tâche propre en tant qu’intellectuel, c’est de vivre parmi ses semblables d’expérimenter, de monter sur les barricades et non pas de rester terré pour produire théoriquement.
Il doit s’exposer pour comprendre l’histoire, comprendre la vie, ne pas développer de grandes systèmes théoriques et s’étonner que dans la pratique cela ne fonctionne pas particulièrement.
Cette notion de pratique théorique est importante, car elle a permis à Marx de constituer le concept moderne de l’intellectuel, de l’intellectuel comme homme engagé.
C’est ce qui sera repris par Sartre et mis en pratique.
C’est ce qui, aux yeux de Marx, il faut effacer.
Cette 11e thèse, comme la dernière, montre que certes la philosophie a une utilité, puisque c’est une activité qui consiste à penser le monde, mais penser le monde n’est pas suffisant. Il s’agit de le transformer.
La pensée ne sert à rien si elle ne se concrétise pas, et si elle ne libère pas une modalité d’action.
À la suite de Marx, Sartre prend sur lui cette thèse et tente de l’appliquer, de la réaliser.
Il emprunte à Marx, dans la dette marxiste, le concept purement marxiste de pratique théorique.
Jusqu’à Marx les philosophes ont dûment séparé la théorie de la pratique si bien que cela a abouti à ce type d’adage : ce qui est vrai en théorie ne l’est pas en pratique. Il y a un hiatus, voire un abîme entre la théorie et la pratique.
Marx va se trouver avec cet héritage : comment articuler la théorie sur la pratique ?
Cela va donner chez Marx le concept de principe théorique. Non seulement il est possible d’articuler théorie et pratique, mais la pensée est déjà une forme de pratique.
Être théoricien sur l’économie, sur l’histoire c’est déjà militer dans le monde, imposer des valeurs, soutenir des intérêts. Alors la théorie est une forme de pratique, elle n’est qu’une modalité de la pratique.
L’un des effets secondaires de ce concept, pratique théorique, que reprend Sartre [concept très important dans sa pensée], c’est l’idée que l’intellectuel n’est pas quelqu’un d’à part. Au contraire l’intellectuel a une tâche propre en tant qu’intellectuel, c’est de vivre parmi ses semblables d’expérimenter, de monter sur les barricades et non pas de rester terré pour produire théoriquement.
Il doit s’exposer pour comprendre l’histoire, comprendre la vie, ne pas développer de grandes systèmes théoriques et s’étonner que dans la pratique cela ne fonctionne pas particulièrement.
Cette notion de pratique théorique est importante, car elle a permis à Marx de constituer le concept moderne de l’intellectuel, de l’intellectuel comme homme engagé.
C’est ce qui sera repris par Sartre et mis en pratique.
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