Fracture de l'UE !

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https://livrenoir.fr/la-hongrie-sopposera-a-toute-sanction-europeenne-contre-limportation-de-gaz-russe/

Viktor Orbán, premier ministre hongrois a déclaré que la Hongrie userait de son droit de veto auprès de la commission européenne en cas de nouvelles sanctions contre les exportations de gaz russe.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán annonce que la Hongrie opposera son veto à toute sanction commune de l’Union européenne visant les importations des énergies russes, comme le pétrole ou le gaz. Sur la première chaîne nationale hongroise, le bras droit du Premier ministre Viktor Orbán explique cette décision en ces termes : « Nous avons clairement indiqué que nous ne soutiendrons jamais une proposition visant à étendre les sanctions de l’Union européenne contre la Russie au domaine de l’énergie », et d’ajouter : « Étant donné que de telles décisions nécessitent l’unanimité, cela n’a aucun sens pour la Commission européenne de proposer des sanctions sur le gaz naturel et le pétrole brut qui limiteraient les achats hongrois ». Si la commission européenne veut peu à peu mettre un terme aux importations de gaz russe en Europe, la Hongrie en est quant à elle très dépendante. Selon les chiffres communiqués par Eurostat, le pays importerait 95% de gaz naturel russe.

L’Allemagne et l’Autriche prêtes à payer le gaz russe en roubles

Très dépendants des approvisionnements de gaz russe (80% des importations de gaz sont russes en Autriche et 49% en Allemagne), les deux pays germanophones se sont dits prêts à payer l’importation de cette ressource en roubles. Dans un communiqué de presse, le Chancelier autrichien Karl Nehammer révèle que sa décision a été prise en accord avec la société énergétique autrichienne OMV. En Allemagne, la compagnie énergétique Uniper estime que le paiement du gaz russe en roubles « n’est pas contraire aux sanctions » imposées contre la Russie. Lors d’un point presse, Tina Tomilla, directrice financière du groupe, déclare : « Dans le cadre du nouveau plan de paiement, nous pensons que les contrats d’approvisionnement avec la Russie ont été honorés ».

Pour franceinfo, Thomas Pellerin-Cardin, directeur du Centre énergie de l’Institut Jacques Delors, les pays européens n’auront pas d’autre choix que d’anticiper la fin du gaz russe malgré l’entêtement des Autrichiens et des Allemands : « Après la Pologne, après la Bulgarie, qui sera le prochain sur la liste ? Est-ce que ce sera l’Allemagne ? Est-ce que ce sera la France ou l’Italie ? Et donc, nous, Européens, il faut qu’on s’y prépare, qu’on fasse comme si cet embargo était inévitable, de manière à être prêt le jour où Poutine, effectivement, coupera le gaz. Le jour où nous choisirons de ne plus dépendre du gaz russe pour ne plus financer la guerre que Vladimir Poutine est en train de mener en Ukraine. »

Plus de gaz russe pour la Pologne et la Bulgarie

Si Moscou avait tapé du poing sur la table, réclamant le paiement en roubles pour tout achat de gaz, certains pays ont refusé un tel « chantage ». Il y a peu, le Kremlin a annoncé avoir coupé les exportations de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, devant leur refus de payer avec la monnaie locale russe. Le géant russe du gaz, Gazprom, a alors annoncé, dans la matinée de mercredi dernier que tout envoi de gaz était suspendu jusqu’à nouvel ordre. À la fin du mois de mars dernier, le président russe, Vladimir Poutine, avait exigé que les « pays hostiles » (pays soutenant l’Ukraine) devront désormais payer les approvisionnements de gaz naturel russe en roubles, après les gels des avoirs en devises de la Banque centrale russe, par l’Union européenne et les États-Unis. Ainsi, le chef de l’État a statué par décret que les pays occidentaux sont désormais tenus d’ouvrir des comptes en roubles dans les banques russes afin de régler leurs importations de gaz.