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Marine Le Pen : l’autre candidate des riches
Marine Le Pen : l’autre candidate des riches
Marine Le Pen : l’autre candidate des riches.
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En 2011, héritant du Front national, Marine Le Pen menait au son du clairon un « virage social ». Dix ans plus tard, elle opère un discret « looping libéral » : rassurer les portefeuilles. Plongeant dans les tracts et les programmes, je retrace ici cinquante ans de discours économique du Front national. Où le mot « inégalités », par exemple, n’est jamais prononcé.
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On a les joies qu’on peut durant les week-ends pluvieux : je me suis plongé dans les programmes du Rassemblement national, dans sa partie « économique et social ». C’est une remise à jour, en fait : j’avais déjà effectué ce travail en 2013, après l’élection présidentielle.
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A force d’entendre Marine Le Pen et Florian Philippot causer des « dogmes de l’ultralibéralisme », du « règne déchaîné de l’argent-roi », réclamer du « protectionnisme », je m’étais demandé : « Mais depuis quand ils causent comme nous ? »
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J’avais interrogé par courriel un intello copain, qui m’avait vertement tancé : « Nous ne partageons rien avec le FN : le FN nous a pillés, c’est tout autre chose ! » Mouais. J’avais insisté, quand même : « Connaîtrais-tu des collègues universitaires qui auraient travaillé sur le renouvellement de doctrine économique du FN ? » Et lui d’admettre : « Ça c’est une colle... Je fais a priori le pari que ça doit exister – mais où ? Je vais chercher un peu et si je trouve quelque chose je te dis. »
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J’avais cherché, aussi. Je m’étais tapé une palanquée de bouquins sur Le Pen père et fille. Mais ces livres se centraient sur leur racisme, leur antisémitisme, leur laïcité à géométrie variable, mais ces livres effleuraient à peine la question économique. Ou alors, ils adoptaient un point de vue très orthodoxe, conformiste, « le protectionnisme c’est la guerre », etc., qui ne saurait être le mien.
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Du coup, comme ce boulot ne semblait pas mené, j’avais a décidé de m’y coller. C’était le temps où j’avais du temps : je m’étais rendu plusieurs journées à la Bibliothèque nationale de France, aux Archives parlementaires, au Service des élections de la préfecture d’Arras, etc., pour retrouver des vieux tracts du Front national, en faire l’archéologie :
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Dans les années 70, les tirades contre « les propagandistes de la subversion marxiste », l’immigration alors absente du discours. Dans les années 80, Jean-Marie Le Pen joue à « plus européiste que moi tu meurs », il approuve l’Acte unique européen, l’abolition des frontières, en appelle à « la construction d’une Europe politique, économique et militaire. »
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Et puis, après la chute du mur, dans les années 90, c’est le grand basculement : « L’Europe de Maastricht, c’est l’Europe cosmopolite et mondialiste. » Je ne vais pas m’étaler sur l’archéologie ici : pour les plus intéressés, j’en ai tiré un petit livre, toujours disponible : « Pauvres actionnaires ! Quarante ans de discours économique du Front national passés au crible » (éditions Fakir). J’en viens directement à 2012.
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A force d’entendre Marine Le Pen et Florian Philippot causer des « dogmes de l’ultralibéralisme », du « règne déchaîné de l’argent-roi », réclamer du « protectionnisme », je m’étais demandé : « Mais depuis quand ils causent comme nous ? »
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J’avais interrogé par courriel un intello copain, qui m’avait vertement tancé : « Nous ne partageons rien avec le FN : le FN nous a pillés, c’est tout autre chose ! » Mouais. J’avais insisté, quand même : « Connaîtrais-tu des collègues universitaires qui auraient travaillé sur le renouvellement de doctrine économique du FN ? » Et lui d’admettre : « Ça c’est une colle... Je fais a priori le pari que ça doit exister – mais où ? Je vais chercher un peu et si je trouve quelque chose je te dis. »
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J’avais cherché, aussi. Je m’étais tapé une palanquée de bouquins sur Le Pen père et fille. Mais ces livres se centraient sur leur racisme, leur antisémitisme, leur laïcité à géométrie variable, mais ces livres effleuraient à peine la question économique. Ou alors, ils adoptaient un point de vue très orthodoxe, conformiste, « le protectionnisme c’est la guerre », etc., qui ne saurait être le mien.
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Du coup, comme ce boulot ne semblait pas mené, j’avais a décidé de m’y coller. C’était le temps où j’avais du temps : je m’étais rendu plusieurs journées à la Bibliothèque nationale de France, aux Archives parlementaires, au Service des élections de la préfecture d’Arras, etc., pour retrouver des vieux tracts du Front national, en faire l’archéologie :
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Dans les années 70, les tirades contre « les propagandistes de la subversion marxiste », l’immigration alors absente du discours. Dans les années 80, Jean-Marie Le Pen joue à « plus européiste que moi tu meurs », il approuve l’Acte unique européen, l’abolition des frontières, en appelle à « la construction d’une Europe politique, économique et militaire. »
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Et puis, après la chute du mur, dans les années 90, c’est le grand basculement : « L’Europe de Maastricht, c’est l’Europe cosmopolite et mondialiste. » Je ne vais pas m’étaler sur l’archéologie ici : pour les plus intéressés, j’en ai tiré un petit livre, toujours disponible : « Pauvres actionnaires ! Quarante ans de discours économique du Front national passés au crible » (éditions Fakir). J’en viens directement à 2012.
Re: Marine Le Pen : l’autre candidate des riches
Marine Le Pen pour le remboursement de la dette : l’adoption du vieux discours néolibéral
.Le tournant est encore plus flagrant ces dernières semaines. Le 21 février dernier, c’est par une tribune dans l’Opinion que la responsable du RN affiche la couleur : « une dette doit être remboursée ».
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Marine Le Pen ajoutant : « contre vents et marées ». Son « there is no alternative » à elle. Ou bien son « quoi qu’il en coûte ». Peu importe que la responsable du RN, connue pour être peu friande des questions économiques, aille à contresens ventant notamment l’« économie de fonds propres » alors que même la BRI (banque centrale des banques centrales) explique dans un récent rapport qu’une banque centrale peut fonctionner avec des fonds propres négatifs, et donc que l’on peut parfaitement annuler la dette publique détenue par la BCE comme le propose depuis des mois Jean-Luc Mélenchon.
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Pour donner corps à cette nouvelle ligne de « sérieux budgétaire », Marine le Pen met en avant ses alliés qui gouvernent dans d’autres États européens. L’exemple de Matteo Salvini est ainsi revenu à de nombreuses reprises dans les discours de la responsable du RN. Exemple douteux.
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Le gouvernement auquel a participé Matteo Salvini a en effet fini par capituler face à la Commission européenne sur son budget pour rentrer dans les clous des traités budgétaires, il a sacrifié les mesures les plus redistributives : le projet de revenu minimum a été divisé par six, les retraites ont été désindexées de l’inflation et les investissements publics ont été divisés par trois.
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Voilà ce que prépare Marine Le Pen :
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l’austérité budgétaire et la destruction des services publics pour rembourser la dette.
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Anti système on vous dit.
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