Modiano et le roman de soi

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Modiano et le roman de soi EmptyModiano et le roman de soi

Message par Invité...Mer 17 Juin 2020 - 17:44


Il y a un auteur précurseur du roman des années 80 mais tout à fait anachronique au moment où il écrit : c’est Patrick Modiano.

Au moment où il écrit il a l’outrecuidance de faire ce qu’il est interdit de faire.

Patrick Modiano est né en 45, écrit en 68 au moment où d’autres ont envie de faire table rase du passé et d’oublier qu’ils ont des pères (le Nouveau Roman).
Lui commence son œuvre en entreprenant une longue recherche spéculative sur l’image de son père. Il est totalement à contretemps par rapport au mouvement des années 70. Modiano est un précurseur de ce qui sera confirmé dans les années 80/90 d’une problématique prédominante qui est la problématique de la filiation et de l’héritage.

Dans sa vie l’image de son père est une image fuyante, très énigmatique, qui peut donner corps à un personnage romanesque.

L’entreprise de Modiano est de tenter de saisir la figure de son père et au-delà de la figure de son père, de saisir le climat « vénéneux » de la France sous l’occupation.

À la fin des années 60 il se retourne vers le passé non seulement un passé individuel et subjectif, sa propre adolescents au moment de où son père a disparu de sa vie, mais aussi le passé de la France, en particulier l’occupation.

Le père de Modiano est juif, lié à des activités clandestines pendant la guerre, ayant connu une sorte de succès commercial un peu douteux au moment de la libération. Tout cela est sondé par son fils qui est hanté non seulement par la question d’identité, mais aussi par le thème du faussaire, et la question de l’authenticité.

L’œuvre de Modiano dès 1968 avec « La place de l’Étoile » présente un cas tout à fait singulier et donc tout à fait prophétique de questions qu’il va falloir remettre au devant de la scène et qui font réapparaître celles du sujet et de l’histoire, du sujet’ entre autres, dans la problématique de la filiation, et celles de l’histoire nationale.

Ce qui demeure non anachronique c’est l’extrême équivocité de ses romans.

Il insiste toujours sur la perplexité du narrateur, sur l’équivocité de ce qu’il traverse. Les déambulation dans Paris, la traversée des espaces parisiens sont toujours associés à l’image d’une quête, à l’effort pour saisir un sens, une vérité. 

C’est marqué par une certaine modernité et ce sont les sujets de l’image du père ou la question sur la France pendant l’occupation qui sont en contretemps par rapport à la fin des années 60.
Anonymous

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