Forum-Moins :: -Divers- :: Divers
Page 1 sur 1 • Partagez
On a créé des ghettos de vieux riches" : en Bretagne, les habitants ne font pas de quartier avec les résidences secondaires
On a créé des ghettos de vieux riches" : en Bretagne, les habitants ne font pas de quartier avec les résidences secondaires
Mi-avril, des tags contre les résidences secondaires ont recouvert les murs de treize communes bretonnes. Certains habitants sont vent debout contre ces nouveaux voisins qui font grimper les prix de l'immobilier. Reportage sur la presqu'île de Rhuys, dans le Morbihan.
Re: On a créé des ghettos de vieux riches" : en Bretagne, les habitants ne font pas de quartier avec les résidences secondaires
Des maisons aux volets clos, le 13 juin 2019 à Arzon (Morbihan). (THOMAS BAIETTO / FRANCEINFO)
Le dimanche soir, en hiver, Martine et son mari Gérard ont un petit jeu.
Quand ils reviennent d'Arzon jusqu'à leur maison de Sarzeau, ils "s'amusent à compter le nombre de maisons allumées".
Lotissement après lotissement, villa après villa, un même constat le long de la route qui traverse la presqu'île de Rhuys (Morbihan).
"Par endroits, il n'y a pas une maison allumée sur dix", soupire cette ancienne professeure d'anglais de 66 ans.
Mais dès que les beaux jours reviennent, "ils arrivent, on a le sentiment d'être envahi".
Ils, ce sont les résidents secondaires, qui, telles les marées, vont et viennent sur ce bout de terre situé entre le golfe du Morbihan et l'océan.
"Il n'y a pas de lien social.
Ces gens viennent, consomment la presqu'île et repartent", regrette son mari, ancien marin reconverti dans le bâtiment.
Martine et Gérard ne sont pas les seuls à pester contre ces résidents intermittents.
Le 15 avril, de mystérieux chiffres ont été tagués sur les mairies et agences immobilières de 13 communes de Bretagne, dont quatre sur la presqu'île et ses abords immédiats.
"Il y avait un gros 80%, tagué en rose fluo, sur la partie droite de ma vitrine, témoigne Isabelle Rondot, agente immobilière et conseillère municipale indépendante à Arzon.
Vu que je suis dans le métier, j'ai tout de suite compris".
Le chiffre, légèrement arrondi, correspond au pourcentage de résidences secondaires calculé par l'Insee : 79,7% à Arzon, 74% à Damgan, 73% à Saint-Gildas-de-Rhuys et 59,8% à Sarzeau.
"Quand de telles proportions sont atteintes, il y a des réactions de rejets tout à fait compréhensibles, comparables à celles des Barcelonais contre les touristes", estime Jean-Didier Urbain, anthropologue du tourisme et auteur de Paradis verts : désirs de campagne et passions résidentielles (éd. Payot).
Le dimanche soir, en hiver, Martine et son mari Gérard ont un petit jeu.
Quand ils reviennent d'Arzon jusqu'à leur maison de Sarzeau, ils "s'amusent à compter le nombre de maisons allumées".
Lotissement après lotissement, villa après villa, un même constat le long de la route qui traverse la presqu'île de Rhuys (Morbihan).
"Par endroits, il n'y a pas une maison allumée sur dix", soupire cette ancienne professeure d'anglais de 66 ans.
Mais dès que les beaux jours reviennent, "ils arrivent, on a le sentiment d'être envahi".
Ils, ce sont les résidents secondaires, qui, telles les marées, vont et viennent sur ce bout de terre situé entre le golfe du Morbihan et l'océan.
"Il n'y a pas de lien social.
Ces gens viennent, consomment la presqu'île et repartent", regrette son mari, ancien marin reconverti dans le bâtiment.
Martine et Gérard ne sont pas les seuls à pester contre ces résidents intermittents.
Le 15 avril, de mystérieux chiffres ont été tagués sur les mairies et agences immobilières de 13 communes de Bretagne, dont quatre sur la presqu'île et ses abords immédiats.
"Il y avait un gros 80%, tagué en rose fluo, sur la partie droite de ma vitrine, témoigne Isabelle Rondot, agente immobilière et conseillère municipale indépendante à Arzon.
Vu que je suis dans le métier, j'ai tout de suite compris".
Le chiffre, légèrement arrondi, correspond au pourcentage de résidences secondaires calculé par l'Insee : 79,7% à Arzon, 74% à Damgan, 73% à Saint-Gildas-de-Rhuys et 59,8% à Sarzeau.
"Quand de telles proportions sont atteintes, il y a des réactions de rejets tout à fait compréhensibles, comparables à celles des Barcelonais contre les touristes", estime Jean-Didier Urbain, anthropologue du tourisme et auteur de Paradis verts : désirs de campagne et passions résidentielles (éd. Payot).
Re: On a créé des ghettos de vieux riches" : en Bretagne, les habitants ne font pas de quartier avec les résidences secondaires
Les résidences secondaires en Bretagne
Le geste n'a pas été revendiqué. En campagne l'été dernier contre les résidences secondaires, le collectif indépendantiste et anticapitaliste Dispac'h dément être derrière ces dégradations, mais partage les motivations des tagueurs. "Les résidences secondaires bouffent les logements pour les jeunes et la monoactivité touristique ne fournit que des emplois précaires. C'est tout un système qu'on dénonce à travers ces résidences, expose son porte-parole, Ewan Thébaud, 30 ans. On a créé des ghettos de vieux riches sur la côte bretonne en excluant les classes populaires." Les touristes tirent les prix de l'immobilier à la hausse – le prix médian d'une maison à Arzon est de 372 500 euros – et incitent les propriétaires à louer quelques mois l'été plutôt qu'à l'année, obligeant les actifs à s'exiler. "Je peux comprendre leur mécontentement, le littoral est pris d'assaut par les résidents secondaires et c'est un peu compliqué de se loger pour les habitants à l'année", réagit Isabelle Rondot, l'agente immobilière.
Chiffres 2015 (en %)
Le geste n'a pas été revendiqué. En campagne l'été dernier contre les résidences secondaires, le collectif indépendantiste et anticapitaliste Dispac'h dément être derrière ces dégradations, mais partage les motivations des tagueurs. "Les résidences secondaires bouffent les logements pour les jeunes et la monoactivité touristique ne fournit que des emplois précaires. C'est tout un système qu'on dénonce à travers ces résidences, expose son porte-parole, Ewan Thébaud, 30 ans. On a créé des ghettos de vieux riches sur la côte bretonne en excluant les classes populaires." Les touristes tirent les prix de l'immobilier à la hausse – le prix médian d'une maison à Arzon est de 372 500 euros – et incitent les propriétaires à louer quelques mois l'été plutôt qu'à l'année, obligeant les actifs à s'exiler. "Je peux comprendre leur mécontentement, le littoral est pris d'assaut par les résidents secondaires et c'est un peu compliqué de se loger pour les habitants à l'année", réagit Isabelle Rondot, l'agente immobilière.
Re: On a créé des ghettos de vieux riches" : en Bretagne, les habitants ne font pas de quartier avec les résidences secondaires
he oui , l'argent à ses droits !
c'est normal
c'est normal
Re: On a créé des ghettos de vieux riches" : en Bretagne, les habitants ne font pas de quartier avec les résidences secondaires
Ca c'est Lisa ..elle n'aime pas les touristesPerle a écrit:Des maisons aux volets clos, le 13 juin 2019 à Arzon (Morbihan). (THOMAS BAIETTO / FRANCEINFO)
Le dimanche soir, en hiver, Martine et son mari Gérard ont un petit jeu.
Quand ils reviennent d'Arzon jusqu'à leur maison de Sarzeau, ils "s'amusent à compter le nombre de maisons allumées".
Lotissement après lotissement, villa après villa, un même constat le long de la route qui traverse la presqu'île de Rhuys (Morbihan).
"Par endroits, il n'y a pas une maison allumée sur dix", soupire cette ancienne professeure d'anglais de 66 ans.
Mais dès que les beaux jours reviennent, "ils arrivent, on a le sentiment d'être envahi".
Ils, ce sont les résidents secondaires, qui, telles les marées, vont et viennent sur ce bout de terre situé entre le golfe du Morbihan et l'océan.
"Il n'y a pas de lien social.
Ces gens viennent, consomment la presqu'île et repartent", regrette son mari, ancien marin reconverti dans le bâtiment.
Martine et Gérard ne sont pas les seuls à pester contre ces résidents intermittents.
Le 15 avril, de mystérieux chiffres ont été tagués sur les mairies et agences immobilières de 13 communes de Bretagne, dont quatre sur la presqu'île et ses abords immédiats.
"Il y avait un gros 80%, tagué en rose fluo, sur la partie droite de ma vitrine, témoigne Isabelle Rondot, agente immobilière et conseillère municipale indépendante à Arzon.
Vu que je suis dans le métier, j'ai tout de suite compris".
Le chiffre, légèrement arrondi, correspond au pourcentage de résidences secondaires calculé par l'Insee : 79,7% à Arzon, 74% à Damgan, 73% à Saint-Gildas-de-Rhuys et 59,8% à Sarzeau.
"Quand de telles proportions sont atteintes, il y a des réactions de rejets tout à fait compréhensibles, comparables à celles des Barcelonais contre les touristes", estime Jean-Didier Urbain, anthropologue du tourisme et auteur de Paradis verts : désirs de campagne et passions résidentielles (éd. Payot).
Forum-Moins :: -Divers- :: Divers
Page 1 sur 1
Permission de ce forum: Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum |