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Garder pour la bonne bouche
Garder pour la bonne bouche
C’est, au propre, garder le meilleur morceau pour la fin du repas ; au figuré, c’est réserver à quelqu’un ou un traitement plus agréable, ou une vengeance plus raffinée
Mais, comme toujours, le sens propre a précédé le sens figuré. Ainsi, ce dicton aurait une origine gastronomique ; c’est un aphorisme de gourmand. La gourmandise ayant été le premier vice de l’humanité, il est présumé que tout proverbe où il est question de bouche vient de là, et que le nôtre, par conséquent, en vient aussi.
Cependant, avec le bon plaisir des personnes qui dînent et qui digèrent bien, remarquons que ces mots, la bonne bouche, ont eu un sens plus étendu que celui dans lequel ils sont reçus aujourd’hui, et s’il est vrai que ce sens n’ait pas devancé l’autre, il a vécu jadis conjointement avec lui. Trois exemples, tirés du même écrit, confirmeront cette remarque ; nous les trouvons dans les Cent Nouvelles nouvelles :
« Et n’estoit âme qui sceust riens de leur très plaisant passe-temps, sinon une damoiselle qui servoit ceste dame, laquelle bonne bouche très longuement porta. » (XXXIXe Nouvelle)
« Et elle luy promist que s’il portoit bonne bouche, elle luy donneroit de la chair et de beuf et de mouton, assez pour fournir son mesnaige pour toute l’année. Et l’aultre mit si secret son cas que chascun en fust adverty. » (XLe Nouvelle)
La bonne bouche, c’est ici la discrétion porter la bonne bouche, c’est être discret. C’est l’être aussi, direz-vous, que de garder pour la fin les meilleurs morceaux. D’accord. Mais ce n’est une discrétion qu’à l’égard du palais, quand les premiers morceaux l’ont émoussé ; c’est souvent une indiscrétion pour l’estomac qui reçoit ce supplément lorsqu’il est déjà repu.
« Pour faire bonne bouche, la bonne demoiselle d’ung maistre prestre s’accointa, et quoyqu’il feust subtil, (...) si fut-il rançonné de robes, de vaisselle et de aultres bagues largement. » (LCXXVIIIe Nouvelle)
Ici, nous retrouvons le sens moderne. Pour faire bonne bouche, c’est-à-dire pour couronner l’œuvre ; car il s’agit d’une malhonnête femme qui ruine et dépouille successivement un écuyer et un chevalier, et qui finit par faire subir le même traitement à un prêtre.
Mais, comme toujours, le sens propre a précédé le sens figuré. Ainsi, ce dicton aurait une origine gastronomique ; c’est un aphorisme de gourmand. La gourmandise ayant été le premier vice de l’humanité, il est présumé que tout proverbe où il est question de bouche vient de là, et que le nôtre, par conséquent, en vient aussi.
Cependant, avec le bon plaisir des personnes qui dînent et qui digèrent bien, remarquons que ces mots, la bonne bouche, ont eu un sens plus étendu que celui dans lequel ils sont reçus aujourd’hui, et s’il est vrai que ce sens n’ait pas devancé l’autre, il a vécu jadis conjointement avec lui. Trois exemples, tirés du même écrit, confirmeront cette remarque ; nous les trouvons dans les Cent Nouvelles nouvelles :
« Et n’estoit âme qui sceust riens de leur très plaisant passe-temps, sinon une damoiselle qui servoit ceste dame, laquelle bonne bouche très longuement porta. » (XXXIXe Nouvelle)
La bonne bouche, c’est ici la discrétion porter la bonne bouche, c’est être discret. C’est l’être aussi, direz-vous, que de garder pour la fin les meilleurs morceaux. D’accord. Mais ce n’est une discrétion qu’à l’égard du palais, quand les premiers morceaux l’ont émoussé ; c’est souvent une indiscrétion pour l’estomac qui reçoit ce supplément lorsqu’il est déjà repu.
« Pour faire bonne bouche, la bonne demoiselle d’ung maistre prestre s’accointa, et quoyqu’il feust subtil, (...) si fut-il rançonné de robes, de vaisselle et de aultres bagues largement. » (LCXXVIIIe Nouvelle)
Ici, nous retrouvons le sens moderne. Pour faire bonne bouche, c’est-à-dire pour couronner l’œuvre ; car il s’agit d’une malhonnête femme qui ruine et dépouille successivement un écuyer et un chevalier, et qui finit par faire subir le même traitement à un prêtre.
Re: Garder pour la bonne bouche
Le 19 novembre 2010, en inscrivant sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité le « repas gastronomique des Français », l'UNESCO rendait hommage à notre gastronomie, qui rejoignait ainsi les grands chefs-d'oeuvre créés par le génie humain. Ce prestigieux résultat fut obtenu au prix d'un combat, dont cet ouvrage retrace les étapes. Faire admettre que « notre gastronomie est une culture » ne fut pas le moindre des obstacles à franchir. Même au pays de Rabelais, où pourtant 95,2 % des Français estiment que la gastronomie fait partie de leur patrimoine et de leur identité, il est bien difficile pour les élites en charge de la politique culturelle de prendre en considération cette culture populaire.
En nous racontant la belle histoire de notre gastronomie, Francis Chevrier nous révèle les liens qui unissent intimement les Français avec ce patrimoine vivant, en constante évolution. Un patrimoine qui s'appuie sur les techniques et les savoir-faire détenus par des femmes et des hommes de grand talent, partout en France, qu'ils soient paysans, vignerons, artisans de bouche ou cuisiniers. Un patrimoine d'une importance qu'il nous faut mieux prendre en compte, parce qu'il met en valeur deux traits essentiels de notre culture : le plaisir du goût et le bien être ensemble.
En nous racontant la belle histoire de notre gastronomie, Francis Chevrier nous révèle les liens qui unissent intimement les Français avec ce patrimoine vivant, en constante évolution. Un patrimoine qui s'appuie sur les techniques et les savoir-faire détenus par des femmes et des hommes de grand talent, partout en France, qu'ils soient paysans, vignerons, artisans de bouche ou cuisiniers. Un patrimoine d'une importance qu'il nous faut mieux prendre en compte, parce qu'il met en valeur deux traits essentiels de notre culture : le plaisir du goût et le bien être ensemble.
Re: Garder pour la bonne bouche
La France est le pays du vin et de la gastronomie. L’un va d’ailleurs rarement sans l’autre. Chaque région possède ses spécialités culinaires et vous n’aurez sans doute pas assez d’un seul séjour pour toutes les découvrir. À vos fourchettes, goûtez !
Re: Garder pour la bonne bouche
Ce soir je vous concocte rien, samedi je vous ai fait un flan aux cerises , aller sur le post cuisine.Perle a écrit:oui ,mais quoi ?
ké tu nous as concocté pour ce soir ?
hummmmmmmmmmm
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