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La folle séquence fiscale du gouvernement
La folle séquence fiscale du gouvernement
Baisse du plafond des niches fiscales, TVA à 0 %, rétablissement de l'ISF, imposition des plus-values sur la résidence principale : l'imagination est à son comble.
À chaque jour sa réforme. Depuis une semaine, le gouvernement multiplie les annonces pour les récuser ensuite. Ce fut, dimanche, la remise en cause des niches fiscales par Gérald Darmanin. Le ministre de l'Action et des Comptes publics préconisait de réduire le plafond des niches fiscales et de soumettre certaines d'entre elles à condition de ressources.
Avant de faire marche arrière s'agissant des emplois à domicile sur ordre de l'Élysée .L'avantage fiscal profite en effet aux plus démunis sous forme de crédit d'impôt et donc d'un versement sur leur compte. La mesure a été créée pour lutter contre le travail au noir. Elle génère de surcroît des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu supplémentaires. Soumettre en second lieu les niches à des conditions de ressources, c'est oublier que, pour en profiter, il faut investir et donc disposer pour ce faire d'un certain patrimoine.
C'est, enfin, de ne pas anticiper les demandes d'aides ou de subventions qui seraient immédiatement faites si les niches n'existaient plus : pour construire des logements, réhabiliter des quartiers anciens, financer l'économie productive, le cinéma… Volte-face en fin de semaine : l'Élysée annonce que les emplois à domicile ne seraient pas concernés bien que Gérald Darmanin ait tenté de justifier mercredi sa proposition : « Si l'on récupérait un milliard d'euros, on pourrait baisser de 180 euros l'impôt sur le revenu de ceux qui gagnent jusqu'à 1 800 euros par mois. »
Dimanche, c'est aussi la proposition reprise par Édouard Philippe d'instaurer une TVA à taux zéro sur certains produits de première nécessité. Le Premier ministre a toutefois reconnu qu'il lui faudrait pour cela avoir l'accord de Bruxelles. Ce qui est loin d'être gagné ! Qui garantit que le consommateur en profitera bien et que le producteur ne se l'appropriera pas en partie comme ce fut le cas lorsque le gouvernement abaissa la TVA sur la restauration.
Mercredi, ce fut la suggestion faite par vingt-deux députés de La République en marche, emmenés par Aude Bono, de réintroduire l'impôt sur la fortune (ISF) et d'en exonérer les contribuables qui investiraient au capital de PME.
Mais ces nouveaux députés se souviennent-ils que c'est Emmanuel Macron qui a supprimé l'ISF et, avec lui, le mécanisme qui permettait aux contribuables qui y étaient assujettis, de payer moins d'impôt s'ils investissaient au capital d'entreprises innovantes ? Mais là où le gouvernement de Nicolas Sarkozy usait d'incitation, Aude Bono veut se servir d'une menace en obligeant les contribuables à le faire. On est loin de la société libérale vantée par le président de la République et plus très loin d'une économie dirigiste, pour ne pas dire socialiste.
Jeudi, c'est au tour d'Emmanuel Macron d'envisager de supprimer, au-delà d'un certain montant, l'exonération sur les plus-values réalisées sur la vente d'une résidence principale. C'est, là encore, nier les réalités économiques en frappant les Français habitant notamment dans des zones tendues comme Paris. Non seulement ces derniers payent déjà très cher pour se loger, mais grâce à l'imagination débordante de nos gouvernants, ils seraient davantage taxés quand ils revendent pour s'agrandir ou vivre mieux.
Sans parler des propositions qui circulent périodiquement visant à augmenter les droits de succession dans un pays où ils sont déjà parmi les plus élevés comparés à nos voisins européens
« Le gouvernement se livre à une surenchère d'idées pour augmenter les impôts », estime Agnès Verdier-Molinié, directrice de l'Ifrap, un think tank libéral. Et cette dernière de rappeler que, ces dix dernières années, les prélèvements obligatoires ont explosé avec plus de 335 milliards d'impôts et de cotisations supplémentaires.
https://www.lepoint.fr/argent/la-folle-sequence-fiscale-du-gouvernement-11-02-2019-2292458_29.php
À chaque jour sa réforme. Depuis une semaine, le gouvernement multiplie les annonces pour les récuser ensuite. Ce fut, dimanche, la remise en cause des niches fiscales par Gérald Darmanin. Le ministre de l'Action et des Comptes publics préconisait de réduire le plafond des niches fiscales et de soumettre certaines d'entre elles à condition de ressources.
Avant de faire marche arrière s'agissant des emplois à domicile sur ordre de l'Élysée .L'avantage fiscal profite en effet aux plus démunis sous forme de crédit d'impôt et donc d'un versement sur leur compte. La mesure a été créée pour lutter contre le travail au noir. Elle génère de surcroît des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu supplémentaires. Soumettre en second lieu les niches à des conditions de ressources, c'est oublier que, pour en profiter, il faut investir et donc disposer pour ce faire d'un certain patrimoine.
C'est, enfin, de ne pas anticiper les demandes d'aides ou de subventions qui seraient immédiatement faites si les niches n'existaient plus : pour construire des logements, réhabiliter des quartiers anciens, financer l'économie productive, le cinéma… Volte-face en fin de semaine : l'Élysée annonce que les emplois à domicile ne seraient pas concernés bien que Gérald Darmanin ait tenté de justifier mercredi sa proposition : « Si l'on récupérait un milliard d'euros, on pourrait baisser de 180 euros l'impôt sur le revenu de ceux qui gagnent jusqu'à 1 800 euros par mois. »
Dimanche, c'est aussi la proposition reprise par Édouard Philippe d'instaurer une TVA à taux zéro sur certains produits de première nécessité. Le Premier ministre a toutefois reconnu qu'il lui faudrait pour cela avoir l'accord de Bruxelles. Ce qui est loin d'être gagné ! Qui garantit que le consommateur en profitera bien et que le producteur ne se l'appropriera pas en partie comme ce fut le cas lorsque le gouvernement abaissa la TVA sur la restauration.
On est loin de la société libérale vantée par le président de la République
Mercredi, ce fut la suggestion faite par vingt-deux députés de La République en marche, emmenés par Aude Bono, de réintroduire l'impôt sur la fortune (ISF) et d'en exonérer les contribuables qui investiraient au capital de PME.
Mais ces nouveaux députés se souviennent-ils que c'est Emmanuel Macron qui a supprimé l'ISF et, avec lui, le mécanisme qui permettait aux contribuables qui y étaient assujettis, de payer moins d'impôt s'ils investissaient au capital d'entreprises innovantes ? Mais là où le gouvernement de Nicolas Sarkozy usait d'incitation, Aude Bono veut se servir d'une menace en obligeant les contribuables à le faire. On est loin de la société libérale vantée par le président de la République et plus très loin d'une économie dirigiste, pour ne pas dire socialiste.
Jeudi, c'est au tour d'Emmanuel Macron d'envisager de supprimer, au-delà d'un certain montant, l'exonération sur les plus-values réalisées sur la vente d'une résidence principale. C'est, là encore, nier les réalités économiques en frappant les Français habitant notamment dans des zones tendues comme Paris. Non seulement ces derniers payent déjà très cher pour se loger, mais grâce à l'imagination débordante de nos gouvernants, ils seraient davantage taxés quand ils revendent pour s'agrandir ou vivre mieux.
Sans parler des propositions qui circulent périodiquement visant à augmenter les droits de succession dans un pays où ils sont déjà parmi les plus élevés comparés à nos voisins européens
« Le gouvernement se livre à une surenchère d'idées pour augmenter les impôts », estime Agnès Verdier-Molinié, directrice de l'Ifrap, un think tank libéral. Et cette dernière de rappeler que, ces dix dernières années, les prélèvements obligatoires ont explosé avec plus de 335 milliards d'impôts et de cotisations supplémentaires.
https://www.lepoint.fr/argent/la-folle-sequence-fiscale-du-gouvernement-11-02-2019-2292458_29.php
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