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Les Cristeros , chrétiens catholiques mexicains persécutés au XXème siècle

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Message n° 1

Les Cristeros , chrétiens catholiques mexicains persécutés au XXème siècle EmptyLes Cristeros , chrétiens catholiques mexicains persécutés au XXème siècle

Message par Invité...Mer 31 Oct 2018 - 16:41


Les révolutions se suivent et se ressemblent...


"Viva Cristo Rey !

 
On les appelle les Cristeros, par déformation du cri de guerre qu’ils avaient adopté : Viva Cristo Rey !En 1925, dans l’année qui précède l’insurrection générale, Pie XI avait proclamé le Christ “Roi des Nations” (Quas Primas).
Au Mexique, une nation entière se mobilise aussitôt sous les drapeaux du Dieu fait homme, elle marche vers les mitrailleuses et les canons de l’Antéchrist parce qu’elle refuse l’abdication des dernières libertés de sa foi.

 

Cette épopée des Cristeros a donné plus de martyrs à l’Église universelle que les déchaînements de la persécution religieuse en République espagnole, dix ans après
. Leur Cristiada entre de plain-pied avec le soulèvement de Vendée : catholique et royal chez les insurgés mexicains en la seule personne de Notre Seigneur Jésus-Christ. Elle n’est connue pourtant, aujourd’hui encore, que de quelques initiés.

 

Le soulèvement des cristeros s’inscrit au Mexique dans l’histoire d’une longue persécution … La Constitution révolutionnaire de 1917 institue la dictature suprême de l’État contre les droits de la religion. A partir de 1924, le président Calles veut frapper un grand coup : il confie à l’armée l’application des lois antireligieuses du régime précédent.

 

Viva el Demonio !

L’antithéisme de l’armée fédérale mexicaine n’est pas un vain mot. Le général Eulogio Ortiz fit fusiller séance tenante un de ses soldats qu’on avait surpris au bain, porteur d’une médaille de la Virgen de Guadalupe. Un peu partout, les officiers investissent à cheval la maison du Seigneur. Ils profanent les saintes espèces, organisent des orgies sur l’autel, montent en chaire pour blasphémer et dansent avec les statues !

Toute la hiérarchie militaire est affiliée aux Loges : elle se donne pour mission de “défanatiser le Mexique, en extirpant la foi. Certains États punissent d’une amende de 10 Pesos – une fortune, pour les paysans – la moindre allusion sur la voie publique au nom du Tout-Puissant. On ne dira plus adios, ni si Dios quiere (si Dieu veut) ; les mendiants eux-mêmes (pordioseros) doivent changer de litanies.


Le président Calles invente d’incroyables mesures pour limiter le nombre des prêtres, jusqu’à celles qui les laisseront tous dans l’illégalité. Les gouverneurs d’Etat se surpassent, ils feront mieux que lui. Et les fidèles bien sûr ne sont pas épargnés. Voici le texte d’une proclamation officielle, affichée sur les portes des églises au début de l’été 1926 :
ART. 1 : Tout individu responsable d’une église sera condamné à 50 Pesos d’amende et un an de prison si les cloches sonnent.
ART. 2 : Pour toute personne qui apprend à prier à ses enfants, la même peine.
ART. 3 : Dans toute maison où il se trouvera des “images pieuses », idem.
ART. 4 : Toute personne qui porte des “médailles » sur lui, idem.


Parallèlement aux profanations, l’artillerie de l’armée fédérale entreprend de détruire les édifices religieux. Dans tout l’État de Tabasco, à la veille de la dernière guerre mondiale, ne restaient sur pied que l’église de Cunduacan, transformée en garnison, et trois chapelles de village perdues dans les monts. La Révolution mexicaine interdisait militairement au peuple de restaurer les ruines ; et elle-même n’a jamais rien construit. Aujourd’hui encore, elle abrite ses musées dans des couvents confisqués à l’Église, et ses gouverneurs dans les palais épiscopaux… Toutes les Révolutions se ressemblent, dans leur néant.
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Message n° 2

Les Cristeros , chrétiens catholiques mexicains persécutés au XXème siècle EmptyRe: Les Cristeros , chrétiens catholiques mexicains persécutés au XXème siècle

Message par Invité...Mer 31 Oct 2018 - 17:01



Causes et prémices du conflit

La Constitution de 1917

Au XIXe siècle, la Constitution de 1857 avait provoqué la Guerre de Réforme entre libéraux et conservateurs et les lois de Réforme (mariage civil, registre civil, séparation de l'Église et de l'État, vente des propriétés et des terres de l'Église, qui était le plus grand propriétaire terrien du Mexique, etc.) promulguées par les libéraux de Benito Juárez avaient déjà affaibli le pouvoir temporel de l'Église catholique au Mexique. Elle avait déjà suscité une révolte de paysans dans l'Ouest du pays.
Mais Juárez montra, en 1867, une politique de conciliation envers l'Église et reconnut les droits civiques des membres du clergé, particulièrement le droit à voter. La longue présidence de Porfirio Diaz (1876-1911) marque aussi une période de détente sur la question religieuse.
L'irruption de la Révolution, initiée en 1910 par Francisco Madero et réellement achevée en 1940, remit à l'ordre du jour la question religieuse dans la vie politique mexicaine. L'Etat en mutation souhaitait contrôler tous les pouvoirs centrifuges dont l'Eglise faisait partie. Les hommes politiques qui détenaient alors le pouvoir l'accusaient de maintenir le pays dans l'obscurantisme et d'empêcher tout progrès. Ils voyaient en outre le clergé comme un corps hostile et étranger à la solde de Rome.
Cinq articles de la Constitution mexicaine de 1917 sont particulièrement destinés à réduire l'influence de l'Église catholique dans le pays :

  • L'article 3 impose la sécularisation de l'enseignement ;
  • l'article 5 interdit les ordres monastiques.
  • L'article 24 interdit l'exercice du culte en dehors des églises ;
  • l'article 27 restreint le droit à la propriété des organisations religieuses ;
  • Enfin, l'article 130 porte atteinte aux droits civiques des membres du clergé : les prêtres n'ont pas le droit de porter leurs habits religieux, perdent le droit de vote, et se voient interdire tout commentaire sur les affaires publiques dans les organes de presse.

Le contexte de la révolte

Les dispositions de la Constitution de 1857 et des lois de Réforme édictées par le gouvernement de Benito Juárez concernant la laïcité sont reprises dans la Constitution en 1917 proclamée par le président du Mexique Venustiano Carranza ; il est renversé par son ancien allié Álvaro Obregón en 1919, puis celui-ci est élu président fin 1920. Il partage les idées anticléricales de Carranza et appartient comme lui à la franc-maçonnerie. Mais il ne fait appliquer les dispositions en question que dans les régions où l'attachement au catholicisme est le plus faible.
L'élection de Plutarco Elías Calles en 1924 met fin à cette trêve entre le gouvernement et l'Église. Le nouveau président est athée, et fait en effet appliquer strictement les mesures anticléricales, et ce sur l'ensemble du territoire ; il fait voter d'autres lois de laïcisation : en 1926, la Loi pour la réforme du Code pénal prévoit des peines spécifiques pour les prêtres et les religieux qui contreviendraient aux articles de la Constitution de 1917 déjà cités. Par exemple, le port de l'habit clérical peut être puni d'une amende de 500 pesos; un prêtre qui critique le gouvernement peut être condamné à cinq ans de prison[2].

La résistance pacifique



Boycott contre la loi Calles
En réaction à ces mesures, la résistance des mouvements catholiques se durcit. Le plus important d'entre eux, la Ligue nationale pour la défense de la liberté religieuse, créée en mars 1925, est rejoint par l'Association mexicaine de la jeunesse catholique (créée en 1913) et l'Union populaire, un parti politique catholique fondé en 1924.
Le 11 juillet 1926, les évêques mexicains votent la suspension du culte public dans tout le pays, en réaction aux lois promulguées par le gouvernement de Calles. Cette suspension doit s'appliquer à partir du 1er août. Le 14 juillet, la Ligue commence à mettre en œuvre un plan de boycott économique à l'encontre du gouvernement, qui se révèle particulièrement efficace dans le centre-ouest du Mexique (États de Jalisco, Guanajuato, Aguascalientes et Zacatecas). Les catholiques habitant cette région cessent de se rendre au cinéma et au théâtre, et n'utilisent plus les transports publics ; ceux qui enseignent dans les écoles publiques se mettent en grève.
Cependant, ce boycott perd rapidement de son importance, dès l'automne 1926, en grande partie à cause du manque de soutien que cette tactique rencontre chez les catholiques les plus aisés, qui subissent également les retombées économiques du boycott. Les Mexicains aisés en viennent à payer l'armée fédérale pour les protéger, et à appeler la police pour briser les piquets de grève, ce qui les rend très impopulaires.
Les évêques catholiques travaillent pendant ce temps à faire amender les articles les plus gênants de la Constitution. Le pape Pie XI approuve explicitement les moyens de résistance utilisés jusqu'alors ; cependant, le gouvernement Calles, en représailles contre ce qu'il considérait comme une rébellion ouverte, fait fermer de nombreuses églises et interdit le culte privé comme la dispense des sacrements. Les propositions d'amendement à la Constitution présentées par les évêques sont finalement rejetées par le Congrès le 22 septembre 1926.

La montée de la violence

Le 3 août 1926, à Guadalajara, dans l'État de Jalisco, 400 catholiques armés se soulèvent, et s'enferment dans l'église de Notre-Dame de Guadalupe. Un affrontement s'engage avec les troupes fédérales, et ne se termine que lorsque les insurgés sont à court de munitions. D'après des sources diplomatiques américaines, les combats auraient fait 18 morts et 40 blessés.
Le lendemain, à Sahuayo, dans l'État du Michoacán, 240 soldats du gouvernement prennent d'assaut l'église paroissiale. Le curé et son vicaire sont tués au cours des violences qui s'ensuivent. Le 14 août, des agents gouvernementaux interviennent lors du chapitre de l'Association de la jeunesse catholique, à Chalchihuites, dans l'État de Zacatecas, et tuent le conseiller spirituel du mouvement, le père Luis Bátiz Sáinz.
Dès lors, les événements s'accélèrent. Après avoir entendu parler de l'assassinat du père Bátiz, un groupe de propriétaires locaux, sous le commandement de Pedro Quintanar, s'emparent du bureau de la perception et se déclarent en rébellion. Au plus fort de l'insurrection, ils contrôlent toute la partie nord de l'État de Jalisco.
Un autre soulèvement se produit à Pénjamo (État de Guanajuato), à la tête duquel se trouve le maire de l'endroit, Luis Navarro Origel : ses hommes sont battus en rase campagne par les troupes fédérales, mais se réfugient dans les montagnes d'où ils mènent une guérilla. Le même scénario se reproduit à Durango, où Trinidad Mora est à la tête des rebelles, et dans le Sud de l'État de Guanajuato, où le général Rodolfo Gallegos prend le commandement.
Pendant ce temps, les rebelles du Jalisco (en particulier au nord-est de Guadalajara) se renforcent peu à peu. La région devient le centre névralgique de la rébellion, menée par René Capistrán Garza, président de l'Association mexicaine de la jeunesse catholique et âgé de 27 ans à peine ; c'est à ce moment que commence la rébellion proprement dite et revendiquée comme telle.


Le 1er janvier[3], Garza fait publier un manifeste intitulé « A la Nación » (À la nation). Il y affirme que « l'heure de la bataille a sonné » et que « Dieu décidera de la victoire ». Cette déclaration provoque une insurrection de grande ampleur dans l'État de Jalisco. Des groupes de rebelles s'installent dans la région de Los Altos, au nord-est de Guadalajara, puis s'emparent de plusieurs villages, armés seulement de vieux fusils et de gourdins. Leur cri de guerre est ¡Viva Cristo Rey! ¡Viva la Virgen de Guadalupe! (« Vive le Christ-Roi ! Vive la Vierge de Guadalupe! »).
Au début, le gouvernement Calles ne prend pas la menace au sérieux. Les rebelles se révèlent efficaces face aux agraristas (une milice rurale recrutée dans tout le Mexique) et aux forces de la Defensa Social (une autre milice locale), mais sont vaincus dès qu'ils affrontent les troupes fédérales, à proximité des grandes villes - l'armée fédérale a à l'époque un effectif d'environ 80 000 hommes. Le commandant en chef des troupes fédérales de l'État de Jalisco, le général Judas Ferreira, déclare au moment de se mettre en marche vers les insurgés : « nous ne partons pas en campagne, mais à la chasse ».
Cependant, si l'on considère que la très grande majorité des rebelles n'avait aucune expérience de la guerre, les opérations qu'ils entreprennent sont plutôt bien menées. Les chefs militaires les plus compétents sont Jesús Degollado, Victoriano Ramírez, Aristeo Pedroza et José Reyes Vega.
Des travaux universitaires récents laissent penser que pour beaucoup de Cristeros, des motivations politiques, mais aussi matérielles, venaient renforcer les motivations religieuses. En effet, les insurgés venaient souvent de communautés rurales qui avaient souffert de la politique de réformes agraires menée par le gouvernement depuis 1920, et se sentaient également menacés par les changements politiques et économiques récents. D'autre part, comme le note Jean Meyer, « Pour les Cristeros qui se considèrent comme héritiers du curé Morelos, le « Turc » Calles, vendu à la franc-maçonnerie internationale, représentait l'étranger yankee et protestant, désireux de terminer l'œuvre entreprise au Texas[4] ». Mais l'historien insiste bien sur le fait que la motivation religieuse restait première.
Le soutien accordé ou non par l'épiscopat et la papauté aux Cristeros est une question controversée. Officiellement, l'épiscopat mexicain n'a jamais soutenu la rébellion, mais plusieurs témoignages montrent que la légitimité de leur cause a été reconnue par une petite minorité d'évêques mexicains. L'immense majorité des 38 évêques mexicains refuse cependant la résistance armée, et parle du « respect dû aux autorités ». Seuls trois évêques appellent à résister mais jamais par les armes. C'est le cas de Mgr Gonzalez y Valencia, jeune archevêque de Durango, qui envoie à ses fidèles une lettre pastorale depuis son exil à Rome. L'évêque de Guadalajara, Mgr José Francisco Orozco y Jiménez reste aux côtés des rebelles.
De son côté, le pape Pie XI tente de régler le conflit pacifiquement : le 4 mars 1926, Mgr Caruana, nonce apostolique, est envoyé afin de trouver une solution diplomatique, mais il est expulsé manu militari le 12 mai. Le 18 septembre 1926, Pie XI publie l'encyclique Iniquis afflictisque et évoque les martyrs mexicains. Jean-Paul II en a béatifié et canonisé 34, prêtres et laïcs, dont les plus célèbres sont le Père Cristobal Magallanes, fusillé le 25 mai 1927, le jésuite Miguel Agustin Pro, également fusillé (23 novembre 1927), dont l'exécution fut photographiée pour l'exemple, et le jeune José Luis Sanchez del Rio, assassiné le 10 février 1928 à l'âge de quatorze ans après avoir été torturé par ses geôliers.

L'apogée de la rébellion



Le 23 février 1927, les Cristeros, victorieux des troupes fédérales à San Francisco del Rincón, dans l'État de Guanajuato, remportent un nouveau succès à San Julián, dans l'État de Jalisco, quelques jours plus tard. Cependant, la rébellion s'essouffle ; le 19 avril, le père Vega attaque un train qui convoyait des fonds. Dans l'embuscade, son frère est tué, il fait arroser les wagons d'essence et y met le feu, tuant 51 civils.
Adoptant la tactique de la terre brûlée, l'armée fédérale tente de concentrer les populations dans les centres urbains, privant les rebelles de ravitaillement. À l'été 1927, la révolte est presque réduite à néant. Garza démissionne de son commandement des forces insurgées en juillet, après l'échec d'une tentative pour recueillir des fonds aux États-Unis.
Mais les efforts de Victoriano Ramírez (surnommé El Catorce, « quatorze », à cause d'une évasion après laquelle il tua ses 14 poursuivants) relancent la rébellion. Illettré, ce dernier se révèle néanmoins très habile dans l'art de la guérilla. Sous son impulsion, la « Ligue nationale pour la défense de la liberté religieuse » parvient à recruter un général mercenaire, Enrique Gorostieta, qui reçoit un salaire deux fois plus élevé que celui d'un général catholique de l'armée fédérale. Gorostieta, entraîne efficacement les troupes rebelles, et les réorganise en unités disciplinées et commandées par des officiers mieux formés. Les Cristeros semblent alors prendre le dessus.
Le 21 juin 1927, la première brigade féminine de Cristeros est créée à Zapopan, sous le patronage de Jeanne d'Arc. De dix-sept membres, son effectif dépasse les dix-mille femmes en mars 1928, et culmine à 25 000 à la fin du conflit. Elles ont pour mission principale de recueillir de l'argent, des armes et des provisions pour les combattants, mais se voient aussi confier des tâches de renseignement.
Le 17 juillet 1928, le successeur récemment élu du président Calles, Álvaro Obregón, est assassiné par un catholique radical, José de León Toral, et est remplacé par Emilio Portes Gil. Les Cristeros ont le dessus pendant toute l'année 1928.
En 1929, le gouvernement doit faire face à une nouvelle crise : à Veracruz, le général Arnulfo R. Gómez prend la tête d'une révolte au sein de l'armée. Les rebelles en profitent pour attaquer Guadalajara à la fin mars. Ils ne parviennent pas à prendre la ville, mais s'emparent de Tepatitlán le 19 avril. Le père José Reyes Vega est tué lors de ces évènements.
Cependant, la révolte militaire du général Gómez est rapidement vaincue, et des divisions apparaissent chez les Cristeros. Mario Valdés, dont beaucoup d'historiens pensent aujourd'hui qu'il était un espion du gouvernement fédéral, contribue à lancer un mouvement de suspicion contre El Catorce, finalement exécuté après un jugement sommaire. Le 2 juin, Gorostieta est tué dans une embuscade tendue par l'armée fédérale. Malgré ces revers, les Cristeros conservent encore des forces nombreuses, soit environ 50 000 hommes.


La fin de la rébellion

Les négociations entre Église et gouvernement, entamées depuis 1927 à l'initiative de l'ambassadeur américain Dwight Whitney Morrow, aboutissent finalement le 27 juin 1929 à un accord, los arreglos.
Le culte redevient totalement libre, et les cloches sonnent à Mexico, pour la première fois depuis trois ans. Les dispositions constitutionnelles et les lois controversées restent en vigueur (elles sont aujourd'hui abrogées[mais l'état renonce à les appliquer. Il autorise l'enseignement religieux dans les églises (mais non dans les écoles). Les prêtres recouvrent leurs droits civiques, ainsi que la disposition effective des biens de l'Église qui restent, nominalement, propriété nationale. L'État mexicain n'essaiera plus jamais de prendre le contrôle effectif de ces biens, bien qu'il en soit légalement le propriétaire. Le clergé cesse alors tout soutien aux rebelles, allant jusqu'à les menacer d'excommunication.
L'accord n'a pas été signé avec les cristeros. Il faut donc organiser leur démobilisation. L’Église souhaite qu'ils déposent les armes, ils obéissent, souvent la mort dans l'âme. Des négociations menées avec les autorités fédérales leur permettent de livrer armes et matériel de guerre en échange d'un sauf-conduit leur garantissant la vie. Un tiers des combattants accomplissent cette démarche. Les autres ne se rendent pas mais rentrent chez eux et abandonnent toute lutte armée. Très rapidement, malgré les promesses du gouvernement, les chefs cristeros sont victimes d'une véritable épuration qui les oblige à fuir et à se cacher. 5 000 périront ainsi après la fin officielle de la guerre, assassinés[5].
La fin de la guerre entraîne une forte émigration vers les États-Unis. « Au lendemain de leur défaite, la plupart des Cristeros – selon certaines estimations, jusqu'à 5 % de la population du Mexique – ont fui vers l'Amérique. Beaucoup d'entre eux se sont installés à Los Angeles, où ils ont trouvé un protecteur en John Joseph Cantwell (en), l'évêque de ce qui était alors le diocèse de Los Angeles-San Diego[6] ». Les derniers rebelles refusant de fuir sont finalement capturés ou tués.
La guerre aurait fait entre 90 000 et 100 000 morts parmi les combattants d'après Jean Meyer : 60 000 pour les fédéraux et 30 000 pour les cristeros. Sans compter un lourd bilan pour la population civile, beaucoup plus difficile à évaluer : les statistiques officielles mexicaines avancent le chiffre de 150 000 victimes. De nombreux civils ou anciens insurgés, mais aussi des prêtres, seront tués dans des raids anticatholiques dans les années suivant la fin de la guerre, certaines autorités locales maintenant également une forte pression sur le clergé de leur zone de compétence. La pression ira en diminuant au cours des années 1930, mais ne se stabilisera complètement qu'après l'élection en 1940 du Président Manuel Ávila Camacho, lui-même un catholique pratiquant, et représentant de l'aile droite du régime.

Il faudra beaucoup de temps pour que le clergé, persécuté, se reconstitue. Entre 1926 et 1934, on ne dénombre pas moins de 40 prêtres assassinés, beaucoup d'autres ayant fui le pays[7]. Sur les 4 500 prêtres opérant avant la rébellion, seuls 334 servent encore officiellement en 1934[8]. En 1935, dix-sept États ne comptent plus un seul religieux[9].

Source Wikipedia
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